Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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L’impérialisme est : 1o le capitalisme monopoliste ; 2o le capitalisme pourrissant ou parasite ; 3o le capitalisme agonisant, le prélude de la révolution socialiste.
Le pourrissement et le caractère parasite du capitalisme se traduisent par le frein qu’opposent les monopoles au progrès technique et au développement des forces productives ; par la transformation d’une série de pays bourgeois en États-rentiers qui vivent en exploitant les peuples des colonies et des pays dépendants ; par le déchaînement du militarisme ; par l’accroissement de la consommation parasite de la bourgeoisie ; par une politique réactionnaire, intérieure et extérieure, des États impérialistes ; par la corruption, par la bourgeoisie des pays impérialistes, d’une couche supérieure peu nombreuse de la classe ouvrière. Le pourrissement du capitalisme augmente la paupérisation de la classe ouvrière et des masses travailleuses de la paysannerie.
L’impérialisme aggrave à l’extrême les trois principales contradictions du capitalisme : 1o la contradiction entre le travail et le capital ; 2o la contradiction entre les puissances impérialistes qui luttent pour la suprématie et en définitive pour la domination mondiale, et 3o la contradiction entre les métropoles et les colonies. L’impérialisme amène directement le prolétariat à la révolution socialiste.
Le capitalisme monopoliste d’État est la subordination de l’appareil d’État aux monopoles capitalistes et son utilisation pour intervenir dans l’économie du pays (en particulier à la faveur p. 290de sa militarisation), en vue d’assurer le profit maximum et d’asseoir la domination de l’oligarchie financière. Degré supérieur de la socialisation capitaliste de la production, le capitalisme monopoliste d’État aggrave encore l’exploitation de la classe ouvrière, la paupérisation et la ruine des larges masses laborieuses.
L’action de la loi de l’inégalité du développement économique et politique des pays capitalistes à l’époque de l’impérialisme affaiblit le front de l’impérialisme mondial. L’inégalité de maturité de la révolution exclut la possibilité d’une victoire simultanée du socialisme dans tous les pays ou dans la plupart des pays. Il devient possible de rompre la chaîne impérialiste en son point le plus faible, il devient possible pour la révolution socialiste de triompher d’abord dans un petit nombre de pays ou même dans un seul.