Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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Les crises économiques sont des crises de surproduction. Le fondement des crises est la contradiction entre le caractère social de la production et la forme capitaliste, privée de l’appropriation des produits du travail. Les formes par lesquelles s’exprime cette contradiction sont, premièrement, l’opposition entre l’organisation de la production à l’intérieur des différentes entreprises capitalistes et l’anarchie de la production dans l’ensemble de la société ; en second lieu, la contradiction entre le large développement des possibilités de production du capitalisme et la réduction relative de la demande, solvable des masses laborieuses. La contradiction fondamentale du capitalisme se manifeste dans l’antagonisme de classes entre le prolétariat et la bourgeoisie.
La période comprise entre le début d’une crise et celui d’une autre s’appelle cycle. Celui-ci comporte les phases suivantes : la crise, la Répression, la reprise d’activité, l’essor. La base matérielle de la périodicité des crises capitalistes est la nécessité du renouvellement périodique du capital fixe. Avec les crises industrielles s’enchevêtrent les crises agraires qui se distinguent par leur longue durée, résultat du monopole de la propriété privée de la terre, des survivances féodales et du retard de l’agriculture en régime capitaliste.
Les crises capitalistes signifient une destruction gigantesque des forces productives. Elles causent des maux infinis aux masses laborieuses. Dans les crises se manifeste de façon saisissante le caractère historiquement limité du régime bourgeois, l’incapacité du capitalisme de continuer à diriger les forces productives qui ont grandi dans son sein. Pour supprimer les crises, il faut supprimer le capitalisme.
La tendance historique du développement du capitalisme est que, d’une part, il fait progresser les forces productives et socialise la production, créant ainsi les conditions matérielles du socialisme ; que d’autre part, il engendre son fossoyeur en la personne du prolétariat qui organise et dirige la lutte révolutionnaire de tous les travailleurs pour la libération du joug du capital.