Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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Résumé du chapitre 14

  1. Le régime capitaliste de l’agriculture est caractérisé par le fait que, premièrement, la plus grande partie de la terre est concentrée entre les mains de grands propriétaires fonciers, qui donnent la terre à bail ; deuxièmement, les fermiers capitalistes organisent leur production sur la base de l’exploitation d’ouvriers salaries ; troisièmement, une classe nombreuse de petits et moyens paysans participe à la propriété privée des moyens de production, et aussi de la terre. L’agriculture des pays bourgeois, malgré les progrès du. capitalisme, est encore très morcelée entre petits et moyens propriétaires paysans, qui sont exploités par les capitalistes et les propriétaires fonciers.

  2. La rente foncière capitaliste est une partie de la plus-value créée par les ouvriers salariés dans l’agriculture ; elle représente un excédent sur le profit moyen, excédent que le fermier capitaliste verse au propriétaire du sol pour le droit de jouir de la terre. L’existence de la rente foncière capitaliste est liée à l’existence d’un double monopole. Le monopole de l’exploitation capitaliste sur la terre en tant qu’objet d’exploitation dérive de la quantité limitée des terres, de l’occupation de celle-ci par diverses exploitations et de ce fait le prix de production de la marchandise agricole est déterminé par les conditions de production les plus mauvaises. Le surprofit, provenant des meilleures terres ou d’une dépense plus productive de capital, forme la rente différentielle. Le monopole de la propriété privée de la terre, la composition organique du capital étant plus basse dans l’agriculture que la composition du capital dans l’industrie, engendre la rente absolue. Avec le développement du capitalisme, augmentent les taux de toutes les formes de rente, ainsi que le prix de la terre qui représente la rente capitalisée.

  3. Dans l’agriculture comme dans l’industrie, la grande production supplante la petite. Cependant la grande production mécanique, même dans les pays capitalistes les plus développés, se répand dans l’agriculture avec beaucoup plus de lenteur que dans l’industrie. Ce n’est qu’au prix d’un effort immense et exténuant, d’un abaissement rapide du niveau de vie du petit paysan et de sa famille, que se maintient dans les pays capitalistes la masse des petites exploitations paysannes, que caractérise une extrême instabilité.

  4. Le capitalisme engendre inévitablement un retard grandissant de l’agriculture sur l’industrie, approfondit et aggrave l’opposition entre la ville et la campagne. Le monopole de la propriété privée de la terre détourne de l’agriculture, sous forme de rente foncière et de dépenses improductives pour l’achat de la terre, d’immenses ressources qui vont à la consommation parasite de la classe des propriétaires terriens et retardent le développement des forces productives de l’économie rurale.

  5. Les masses essentielles de la paysannerie en régime capitaliste sont vouées à la ruine et à la paupérisation. Les intérêts vitaux du prolétariat et des masses exploitées de la paysannerie sont les mêmes. C’est seulement dans l’alliance avec le prolétariat et sous sa direction, par une révolution qui détruira le régime capitaliste, que la paysannerie laborieuse peut se libérer de l’exploitation et de la misère.