Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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5.6. La formation du marché intérieur pour l’industrie capitaliste.

Avec le développement du capitalisme dans l’industrie et dans l’agriculture, se formait un marché intérieur.

Déjà dans la phase manufacturière, une série de nouvelles branches de la production industrielle avaient fait leur apparition. De l’agriculture se détachaient l’une après l’autre les différentes formes de traitement industriel des matières premières agricoles. Parallèlement au progrès de l’industrie augmentait la demande des produits agricoles. Le marché prenait donc de l’extension ; les régions qui s’étaient spécialisées, par exemple, dans la production du coton, du lin, de la betterave à sucre, de même que dans l’élevage du bétail de rapport, demandaient du blé. L’agriculture augmentait sa demande d’articles industriels variés.

Le marché intérieur pour l’industrie capitaliste se crée grâce au développement même du capitalisme, par la différenciation des petits producteurs.

La séparation du producteur direct d’avec les moyens de production, c’est-à-dire son expropriation, qui marque le passage de la simple production marchande à la production capitaliste (et qui constitue la condition indispensable de ce passage), crée le marché intérieur.

V. Lénine, « Le développement du capitalisme en Russie », Œuvres, t. 3, p. 60.

La création du marché intérieur revêtait un double caractère. D’une part, la bourgeoisie des villes et des campagnes présentait une demande de moyens de production : instruments perfectionnés de travail, machines, matières premières, etc. nécessaires pour agrandir les entreprises capitalistes existantes et en construire de nouvelles. Elle accroissait également sa demande d’objets de consommation. D’autre part, l’augmentation des effectifs du prolétariat industriel et agricole, étroitement liée p. 102à la différenciation de la paysannerie, s’accompagnait d’une demande accrue de marchandises constituant les moyens de subsistance de l’ouvrier.

Les manufactures, fondées sur une technique primitive et sur le travail manuel, étaient incapables de satisfaire la demande croissante de marchandises industrielles que présentait le marché en extension. C’était une nécessité économique de passer à la grande production mécanisée.