Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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Résumé du chapitre 2

  1. Le mode de production fondé sur l’esclavage s’est instauré grâce à l’accroissement des forces productives de la société, à l’apparition du surproduit, à la naissance de la propriété privée des moyens de production, y compris la terre, et à l’appropriation du surproduit par les détenteurs des moyens de production.

    L’esclavage est la première et la plus grossière forme d’exploitation de l’homme par l’homme. Le maître avait la propriété pleine et entière de son esclave. Il disposait à sa guise non seulement du travail de l’esclave, mais encore de sa vie.

  2. Avec le régime de l’esclavage naquit aussi l’État. Celui-ci est le résultat de la scission de la société en classes irréductiblement hostiles ; c’est un appareil permettant à une minorité exploiteuse d’opprimer la majorité exploitée de la société.

  3. L’économie esclavagiste était essentiellement une économie naturelle. Le monde antique se subdivisait en une multitude d’unités économiques subvenant elles-mêmes à leurs besoins. Le commerce portait principalement sur les esclaves et les objets de luxe. Le développement de l’échange engendra la monnaie métallique.

  4. La loi économique fondamentale du mode de production fondé sur l’esclavage réside dans la production d’un surproduit pour la satisfaction des besoins des propriétaires d’esclaves en exploitant sauvagement les esclaves sur la base de la propriété complète des moyens de production et des esclaves par les possesseurs d’esclaves, par la ruine et l’asservissement des paysans et des artisans, ainsi que par la conquête et l’asservissement des peuples des autres pays.

  5. L’esclavage permit l’essor d’une civilisation (sciences, philosophie, arts) d’un niveau relativement élevé, mais dont la mince couche privilégiée de la société esclavagiste était seule à bénéficier. La conscience sociale du monde antique correspondait au mode de production fondé sur l’esclavage. Les classes dominantes et leurs idéologues ne considéraient pas l’esclave comme un homme. Le p. 47travail manuel, lot des esclaves, était regardé comme une activité déshonorante, indigne d’un homme libre.

  6. Le mode de production esclavagiste entraîna un accroissement des forces productives de la société par rapport au régime de la communauté primitive. Mais par la suite, le travail des esclaves, qui n’avaient aucun intérêt à la production, épuisa toutes ses possibilités. L’extension du travail servile et la situation de parias faite aux esclaves avaient pour conséquence la destruction de la main-d’œuvre, principale force productive de la société, et la ruine des petits producteurs libres : paysans et artisans. D’où la chute inévitable du régime esclavagiste.

  7. Les révoltes d’esclaves ébranlèrent le régime esclavagiste et hâtèrent sa destruction. Le mode de production fondé sur l’esclavage fut remplacé par le mode de production féodal, la forme d’exploitation esclavagiste par la forme d’exploitation féodale qui permettait dans une certaine mesure un développement nouveau des forces productives de la société.