Dominique Meeùs
Dernière modification le  
retour à la page principale du dossier

Scénario du cours de janvier 2011 au Conservatoire de Liège

Cours prévu sur deux après-midi de 14 à 18 h, avec une pause, donc quatre séances.

Première séance, jour 1, A — Capitalisme

Surplus. Vie privée : mettre de côté ; société : reproduction simple, reproduction élargie = reproduction simple + surplus. Outils, routes, canaux, pyramides d’Égypte, Notre-Dame de Paris.

Là-dedans apparaissent deux choses :

Tableau du caractère social de la production. (Ajouter en paroles en amont les routes, les canaux, les ports… en aval le téléphone mobile — chose que je peux sortir de ma poche plus facilement que ma voiture.)

Valeur temps de travail, rapidement, avec le tableau de l’échange.

Exploitation, la forme capitaliste du surplus. Les « bons comptes font les bons amis », c’est un contrat, à ce stade et dans l'esprit de l'ordre capitaliste, dans le droit bourgeois, ce n’est pas du vol. (Contrairement au passé, dans ce système plus efficace, le surplus devient très important, potentiellement illimité sauf les contradictions.)

(Jusqu'à ce point, l'exposé est surtout didactique et le débat doit porter surtout sur la compréhension des notions. Ce qui suit sur les contradictions n'est pas moins scientifique, mais ouvre le débat, plus politique, de l'impossibilité d'une troisième voie.)

Lutte de classes. En situation de concurrence, les capitalistes ne peuvent pas se contenter des « bons comptes » (sans parler de la baisse tendancielle du taux de profit), ils mènent donc en permanence une guerre plus ou moins ouverte et plus ou moins aigüe contre les travailleurs : diminution de salaire, allongement de la journée de travail. Dans cette guerre, ils volent et ils mentent, mais ce n’est pas parce qu’ils sont menteurs ou voleurs, ce n’est pas un problème moral, ils n’ont pas le choix.

Autre dimension de la concurrence, anarchie. Encore le tableau du caractère social, capacités excédentaires dans l’industrie automobile, destructions d’outils dans la sidérurgie. Contradiction entre le caractère social de la production et le caractère privé de la propriété et de la décision.

Crise de surproduction. Diminution de la part des salaires dans les revenus de la société. Trop de capitaux, placements financiers, bulles, krach…

(Il y a moins à dire sur le socialisme. Si on est à court de temps, on peut terminer cette séance à l’exploitation et faire passer tout ce qui est lutte de classes et autres contradictions à la séance suivante. C’est une bonne entrée en matière pour le socialisme.)

Deuxième séance, jour 1, B — Socialisme

(Il y a moins à dire sur le socialisme. Si on est à court de temps, on peut terminer à l’exploitation la séance précédente sur le capitalisme et commencer cette séance-ci par tout ce qui est lutte de classes et autres contradictions. C’est une bonne entrée en matière pour le communisme et le socialisme.)

S'il y a contradiction entre le caractère social de la production et le caractère privé de la propriété et de la décision, il n'y a pas dix solutions : la propriété aussi doit devenir collective. Cette réponse aux contradictions du capitalisme, s'appelle communisme. (On appelle socialisme la phase de transition, quand, ayant pris le pouvoir, le prolétariat édifie la société nouvelle qui tend au communisme.)

C'est comme une généralisation du service public et de l’entreprise publique. À l’intérieur d’une entreprise, il n’y a pas d’anarchie et de blocage pour cause de caractère insolvable de la demande. Les différentes étapes du processus de production ne doivent pas s’acheter et se vendre. C’est la même chose dans une grande entreprise complexe intégrée verticalement (long processus à l’intérieur de la même entreprise). Si toute l’économie est une seule immense entreprise polyvalente de propriété publique, on échappe aux contradictions du capitalisme (et on a besoin d’ingénieurs, de managers, etc., mais plus de capitalistes).

Ce que je veux dire ici par service public, ce n'est pas du capitalisme d'État. De toute manière, service public, c'est une image pour introduire la notion. Sous le capitalisme, l'État est l'organe du pouvoir de la bourgeoisie. Le communisme, c'est une société où l'appareil de production est la propriété collective des travailleurs. Comme tout le monde travaille, il n'y a plus qu'une seule classe, donc plus de division de classe. On ne travaille plus pour un patron, on travaille, collectivement, pour soi-même. Il n'y a donc plus vraiment d'État au sens habituel, il n'y a plus qu'une administration de l'économie.

Si l’appareil de production est suffisamment efficace, le travail est assez léger pour n’être plus une grande contrainte et il n’est plus nécessaire de rationner la répartition des biens. L’autorité change de caractère. Ce n’est plus un pouvoir d’État qui défend les intérêts d’une classe dominante, c’est une administration ne fait qu’assurer le minimum de coordination indispensable à la vie en société.

Inutile de dire que c’est un objectif lointain, bien que pas irréaliste (citer le poème de Brecht) quand on voit les progrès de la science et de la technique et ce qu’on pourrait en tirer en les utilisant à bon escient.

Cela ne se fait pas en un jour. Le socialisme, dans son principe, n'est pas autre chose que le communisme, mais c'est un communisme immature et incomplet. Historiquement la collectivisation ne s’achève pas le premier jour. Il y a donc nécessairement une période où il reste de la production privée et il peut y avoir en outre dans des situations particulières des raisons de choisir pour le développement de continuer un certain temps à faire appel à l’initiative et à des capitaux privés.

Économie des choses plutôt qu’économie de l’argent. Le but (1re loi du socialisme) est de satisfaire les besoins des gens. (Le but des capitalistes, c'est, ayant de l'argent, faire toujours plus d'argent.) Cela impose (2e loi du socialisme) de respecter des équilibres fondamentaux entre les différentes branches de l'économie (on revient au tableau du caractère social de la production). Le moyen (3e loi du socialisme) de réaliser ça, c'est la planification.

Troisième séance, jour 2, A — La révolution d’Octobre

Caractère de classe de la révolution, le prolétariat, sa mission historique, le parti du prolétariat.

Révolution démocratique, révolution socialiste. Février 1917, octobre 1917 (et son caractère double, ouvrier et paysan). Agression anglo-française et guerre civile.

Bref aperçu des périodes de 1917 à aujourd’hui.

Quatrième séance, jour 2, B — La révolution chinoise

Semi-colonie, fin du régime impérial, république de 1911. Kuomintang.

Parti communiste chinois. Alliance avec le Kuomintang et rupture par celui-ci.

Guerre contre le Japon.

Guerre civile. 1949. Capitalisme contrôlé et préparation du socialisme. Passage au socialisme en 1956.

Bref aperçu de l’évolution jusqu’à aujourd’hui.

Retour en haut de la page