Dominique Meeùs
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4. Liquidation des débris boukhariniens et trotskistes, espions, traîtres à la patrie. Préparatifs des élections au Soviet Suprême de l’U.R.S.S. Le parti s’oriente vers une large démocratie intérieure. Élections au Soviet Suprême de l’U.R.S.S.

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L’année 1937 apporta de nouvelles révélations sur les monstres de la bande boukharinienne et trotskiste. Le procès de Piatakov, Radek et autres, celui de Toukhatchevski, Iakir, etc., enfin celui de Boukharine, Rykov, Krestinski, Rosengolz et autres, tous ces procès montrèrent que les boukhariniens et les trotskistes formaient depuis longtemps déjà une seule bande d’ennemis du peuple, sous les espèces du « bloc des droitiers et des trotskistes ».

Les procès établirent que ces rebuts du genre humain avaient, dès les premiers jours de la Révolution socialiste d’Octobre, tramé avec les ennemis du peuple Trotski, Zinoviev et Kaménev, un complot contre Lénine, contre le Parti, contre l’État soviétique. Tentatives provocatrices pour faire échouer la paix de Brest-Litovsk, au début de 1918 ; complot contre Lénine et collusion avec les socialistes-révolutionnaires « de gauche » en vue d’arrêter et d’assassiner Lénine, Staline, Sverdlov, au printemps de 1918 ; coup de feu scélérat tiré sur Lénine, qui est blessé, en été 1918 ; émeute des socialistes-révolutionnaires « de gauche » en été 1918 ; aggravation voulue des divergences au sein du Parti, en 1921. dans le but d’ébranler et de renverser du dedans la direction de Lénine, tentatives faites pour renverser la direction du Parti pendant la maladie de Lénine et après sa mort ; trahison des secrets d’État et livraison de renseignements aux services d’espionnage étrangers ; lâche assassinat de Kirov ; sabotage, actes de diversion, explosions ; lâche assassinat de Menjinski, de Kouibychev, de Gorki : tous ces forfaits et ceux qui s’y rattachèrent avaient été perpétrés durant vingt années, comme on le sut plus tard, avec le concours ou sous la direction de Trotski, de Zinoviev, de Kaménev, de Boukharine, de Rykov et de leurs suppôts, sur les ordres des services d’espionnage bourgeois de l’étranger.

Les procès révélèrent que les monstres trotskistes et boukhariniens, sur l’ordre de leurs patrons des services d’espionnage bourgeois, s’étaient assigné pour but de détruire le Parti et l’État soviétique, de miner la défense du pays, de faciliter l’intervention militaire de l’étranger, de préparer la défaite de l’Armée rouge, de démembrer l’U.R.S.S., de livrer aux Japonais la Province maritime soviétique d’Extrême-Orient, de livrer aux Polonais la p. 385Biélorussie soviétique, de livrer aux Allemands l’Ukraine soviétique, d’anéantir les conquêtes des ouvriers et des kolkhoziens, de restaurer l’esclavage capitaliste en U.R.S.S.

Sans doute, ces pygmées de gardes blancs, dont on ne saurait comparer la force qu’à celle d’un misérable moucheron, se considéraient-ils — quelle dérision ! — comme les maîtres du pays et s’imaginaient-ils pouvoir réellement distribuer et vendre en des mains étrangères l’Ukraine, la Biélorussie, la Province maritime !

Cette vermine de gardes blancs avait oublié que le maître du pays des Soviets est le peuple soviétique, tandis que messieurs Rykov, Boukharine, Zinoviev, Kaménev n’étaient rien que des serviteurs temporaires de l’État qui pouvait à tout instant les rejeter de ses administrations comme un fatras inutile !

Ces piteux laquais des fascistes avaient oublié qu’il suffisait au peuple soviétique de remuer le doigt pour qu’il ne restât d’eux aucune trace !

Le tribunal soviétique condamna les monstres boukhariniens et trotskistes à être fusillés.

Le Commissariat du peuple de l’Intérieur exécuta le verdict.

Le peuple soviétique approuva l’écrasement de la bande boukharinienne et trotskiste et passa aux affaires courantes.

Et les affaires courantes consistaient à préparer les élections du Soviet suprême de l’U.R.S.S. et à y procéder sous des formes dûment organisées.

Le Parti déployait à pleine force l’action préparatoire aux élections. Il estimait que la mise en œuvre de la nouvelle Constitution de l’U.R.S.S. marquait un tournant dans la vie politique du pays. Il estimait que ce tournant consistait à démocratiser pleinement le système électoral, à passer du suffrage restreint au suffrage universel, du suffrage incomplètement égal au suffrage égal, des élections à plusieurs degrés au suffrage direct, du scrutin public au scrutin secret.

Tandis qu’avant l’adoption de la nouvelle Constitution le droit électoral ne s’étendait pas aux serviteurs du culte, aux anciens gardes blancs, aux anciens koulaks et aux personnes ne faisant pas un travail d’utilité publique, la nouvelle Constitution rejette toutes les restrictions du droit électoral pour ces catégories de citoyens, en faisant élire les députés au suffrage universel.

Tandis qu’auparavant l’élection des députés ne se faisait pas au suffrage égal, puisqu’il existait des règles électorales différentes pour la population des villes et celle des campagnes, maintenant la nécessité de restreindre l’égalité du suffrage a disparu : p. 386tous les citoyens ont le droit de participer aux élections sur la base de l’égalité.

Tandis qu’auparavant l’élection des organes intermédiaires et supérieurs du pouvoir des Soviets se faisait à plusieurs degrés, maintenant, d’après la nouvelle Constitution, on doit procéder aux élections, pour tous les Soviets, depuis les Soviets ruraux et les Soviets de ville jusqu’au Soviet suprême, par le vote de tous les citoyens directement, au suffrage direct.

Tandis qu’auparavant l’élection des députés aux Soviets se faisait par vote public et au scrutin de liste, maintenant le vote est secret et l’électeur se prononce non sur une liste de candidats, mais sur des candidatures individuelles proposées par circonscriptions électorales.

Il y avait là un tournant indéniable dans la vie politique du pays.

Le nouveau système électoral devait provoquer, et il a réellement provoqué, un redoublement d’activité politique des masses, le renforcement du contrôle des masses sur les organes du pouvoir soviétique, l’accentuation de la responsabilité des organes du pouvoir soviétique devant le peuple.

Pour faire face de toutes ses forces à ce tournant, le Parti devait se placer en tête de la nouvelle orientation et s’assurer entièrement le rôle dirigeant dans les élections prochaines. Mais il fallait pour cela que les organisations du Parti obéissent elles-mêmes, dans leur fonctionnement pratique, à une démocratie absolue ; qu’elles appliquent pleinement à leur vie intérieure les principes du centralisme démocratique, comme le veulent les statuts du Parti ; que tous les organismes du Parti soient électifs ; que la critique et l’autocritique se développent à plein dans le Parti ; que la responsabilité des organisations du Parti devant la masse môme des adhérents soit totale et que cette masse déploie une activité intense.

Le rapport du camarade Jdanov à l’Assemblée plénière du Comité central, fin février 1937, sur les préparatifs des organisations du Parti aux élections du Soviet suprême de l’U.R.S.S., établit que certaines organisations du Parti ne se faisaient pas faute de violer, dans leur activité pratique, les statuts du Parti et les principes du centralisme démocratique ; qu’elles substituaient aux élections la cooptation ; au vote uninominal, le vote au scrutin de liste ; au scrutin secret, le vote public, etc. On conçoit que de pareilles organisations, avec une pareille pratique, eussent été incapables de s’acquitter de leur tâche lors des élections au Soviet p. 387suprême. Il fallait par conséquent mettre tout d’abord un terme à cette pratique antidémocratique des organisations du Parti et réorganiser leur travail sur la base d’une démocratie largement déployée.

C’est pourquoi l’Assemblée plénière du Comité central, après avoir entendu le rapport du camarade Jdanov, prit les décisions suivantes :

a) Réorganiser le travail du Parti en appliquant entièrement et sans réserve, à l’intérieur du Parti, les principes démocratiques prescrits par les statuts.

b) Mettre un terme à la pratique de cooptation aux comités du Parti et rétablir, conformément aux statuts du Parti, l’élection des organismes dirigeants par les organisations du Parti.

c) Interdire pour l’élection des organismes du Parti le vote au scrutin de liste ; procéder au vote par scrutin uninominal, en assurant à tous les membres du Parti le droit illimité de récuser les candidatures et d’en faire la critique.

d) Instituer pour l’élection des organismes du Parti le vote au scrutin secret.

e) Procéder dans foutes les organisations du Parti au renouvellement des organismes dirigeants, depuis les comités des organisations primaires jusqu’aux comités de territoire et de région et aux comités centraux des Partis communistes des Républiques nationales, cela de manière à achever les élections le 20 mai au plus tard.

f) Faire un devoir à toutes les organisations du Parti d’observer strictement les délais établis par les statuts du Parti pour le renouvellement de ses organismes : un an dans les organisations primaires ; un en dans les organisations de rayon et de ville ; dix-huit mois dans les organisations de région, de territoire et de république.

g) Assurer dans les organisations primaires du Parti la stricte observation du règlement relatif à l’élection des comités du Parti par les réunions plénières d’entreprise, sans admettre qu’elles soient remplacées par des conférences.

h) Liquider la pratique de certaines organisations primaires du Parti, qui suppriment en fait les réunions plénières d’entreprise et les remplacent par des réunions générales d’atelier et des conférences.

C’est ainsi que commença la préparation du Parti aux élections prochaines.

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Cette décision du Comité central eut une énorme portée politique. Ce qui faisait son importance, ce n’était pas seulement qu’elle marquait pour le Parti le début de la campagne des élections au Soviet suprême de l’U.R.S.S. C’était avant tout le fait que cette décision aidait les organisations du Parti à prendre position, à s’orienter vers la démocratie intérieure et à assurer la parfaite conduite des élections au Soviet suprême.

En ouvrant une large campagne électorale, le Parti avait décidé de faire reposer toute sa politique dans cette campagne sur l’idée d’un bloc électoral des communistes et des sans-parti. C’est ainsi que le Parti se présenta aux élections en un seul bloc avec les sans-parti, en alliance avec eux, après avoir pris la décision de proposer dans les circonscriptions électorales des candidatures communes avec les sans-parti. Fait sans précédent et absolument impossible dans la pratique électorale des pays bourgeois. Et pourtant, il s’avéra que le bloc des communistes et des sans-parti était un phénomène parfaitement naturel pour notre pays, où il n’y a plus de classes ennemies et où l’unité morale et politique de toutes les couches du peuple est un fait incontestable.

Le 7 décembre 1937, le Comité central du Parti adressa un message à tous les électeurs. On y lisait :

Le 12 décembre 1937, les travailleurs de l’Union soviétique, forts de leur Constitution socialiste, vont élire leurs députés au Soviet suprême de l’U.R.S.S. Le Parti bolchévik se présente aux élections en bloc, en alliance avec les sans-parti, ouvriers, paysans, employés, intellectuels… Le Parti bolchévik n’élève pas de barrière entre lui et les sans-parti ; au contraire, il se présente aux élections en bloc, en alliance avec les sans-parti, il s’y présente en bloc avec les syndicats des ouvriers et des employés, avec les jeunesses communistes et les autres organisations et associations de sans-parti. Par conséquent, communistes et sans-parti auront des candidats communs ; chaque député sans-parti sera aussi le député des communistes, de même que chaque député communiste sera le député des sans-parti.

Le message du Comité central s’achevait par l’appel suivant aux électeurs :

Le Comité central du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. appelle tous les communistes et sympathisants à voter pour les candidats sans-parti avec la même unanimité qu’ils sont tenus de voter pour les candidats communistes.

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Le Comité central du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S. appelle tous les électeurs sans-parti à voter pour les candidats communistes avec la même unanimité qu’ils mettront à voter pour les candidats sans-parti.

Le Comité central du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., appelle tous les électeurs à se présenter, comme un seul homme, le 12 décembre 1937, aux urnes électorales, pour élire les députés au Soviet de l’Union et au Soviet des Nationalités.

Pas un électeur qui ne tienne à honneur d’exercer son droit : élire les députés à l’organisme suprême de l’État soviétique !

Pas un citoyen militant qui ne considère de son devoir civique d’aider à faire participer tous les électeurs sans exception aux élections au Soviet suprême !

Le 12 décembre 1937 doit devenir la grande fête du ralliement des travailleurs de tous les peuples de l’U.R.S.S. autour du drapeau victorieux de Lénine et de Staline.

Le 11 décembre 1937, la veille des élections, le camarade Staline, prenant la parole devant les électeurs de sa circonscription, examina ce que doivent être les élus du peuple, les députés au Soviet suprême de l’U.R.S.S. Le camarade Staline déclara :

Les électeurs, le peuple, doivent exiger de leurs députés qu’ils restent à la hauteur de leurs tâches ; que dans leur travail ils ne descendent pas au niveau de petits bourgeois terre à terre ; qu’ils restent à leur poste d’hommes politiques de type léniniste ; qu’ils soient des hommes politiques aussi lucides et aussi déterminés que l’était Lénine ; qu’ils soient aussi intrépides dans le combat, aussi implacables pour les ennemis du peuple que l’était Lénine ; qu’ils soient exempts de toute panique, de toute ombre de panique, quand les choses commencent à se compliquer et qu’un danger quelconque se dessine à l’horizon, qu’ils soient aussi exempts de toute ombre de panique que l’était Lénine. Qu’ils soient aussi sages et aussi étrangers à toute précipitation que l’était Lénine, quand il s’agira de résoudre des problèmes complexes, à propos desquels il faut savoir s’orienter largement et tenir largement compte de tous les inconvénients et de tous les avantages. Qu’ils soient aussi droits et aussi honnêtes que l’était Lénine ; qu’ils aiment leur peuple comme l’aimait Lénine.

C’est le 12 décembre que les élections au Soviet suprême de l’U.R.S.S. eurent lieu. Elles se déroulèrent dans un puissant élan. Ce ne fut pas simplement une élection, ce fut une fête grandiose, le triomphe du peuple soviétique, une démonstration de la grande amitié des peuples de l’U.R.S.S.

Sur 94 millions d’électeurs, plus de 91 millions, soit 96,8 % prirent part aux élections. De ce nombre, 89 844 000 personnes, soit 98,6 %) votèrent pour le bloc des communistes et des sans-parti. 632 000 personnes seulement, c’est-à-dire moins de 1 %, votèrent contre les candidats du bloc des communistes et des sans-parti. Tous les candidats du bloc des communistes et des sans-parti, sans exception, furent élus.

C’est ainsi que 90 millions de personnes confirmèrent par leur vote unanime la victoire du socialisme en U.R.S.S.

Ce fut une victoire insigne du bloc des communistes et des sans-parti.

Ce fut le triomphe du Parti bolchévik.

L’unité morale et politique du peuple soviétique, unité évoquée par le camarade Molotov dans son magistral discours à l’occasion du XXe anniversaire de la Révolution d’Octobre, reçut en cette occasion une brillante consécration.

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