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cours d’économie
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Manuel, pp. 79-80, Le temps de travail socialement nécessaire. Le travail simple et le travail complexe.
Page 79, premier alinéa de ce passage, « La grandeur de la valeur d’une marchandise est déterminée par le temps de travail. Plus la production d’une marchandise nécessite de temps et plus sa valeur est grande. »
On a dit que la valeur, c’est le travail (abstrait) incorporé dans la marchandise. On a dit ensuite que plus de travail, c’est plus de valeur. Mais que veut dire plus de travail ? Comment le mesurer ? On ajoute maintenant que l’on mesure ce travail, et donc la valeur, par le temps de travail.
Manuel, pp. 79-80, Le temps de travail socialement nécessaire. Le travail simple et le travail complexe.
Page 79, la suite (« On sait que les producteurs… ») du premier alinéa et l’alinéa suivant
Pour une
même marchandise, il y a des gens qui travaillent plus vite
que d’autres. Est-ce que leur production a plus ou moins de
valeur que celle des autres ?
Non. La valeur d’un certain type de marchandise ne se mesure
pas par le temps de travail de tel ou tel individu mais par le temps de
travail type, moyen qui correspond à la technique normale,
ordinaire de production de cette marchandise dans une
société donnée (qui tend à
devenir une seule société avec la mondialisation)
à une époque donnée.
Est-ce que la valeur est constante dans le temps. A-t-elle plutôt tendance à augmenter ou à diminuer?
Les
choses ne font généralement que perdre de la
valeur dans le temps du fait des progrès de
productivité (mais on discutera ça de
manière approfondie avec la plus-value relative et
la plus-value extra).
Avec la notion de valeur, nous pouvons reprendre en chiffres le travail passé et présent dans l’automobile. Je suppose plus bas que la valeur du produit d’une heure de travail correspond à 40 euros (dernière colonne). Je prends l’exemple d’une usine qui fabrique pendant dix ans (2e colonne), par an, 300 000 voitures (3e colonne) à 12 000 euros.
Pour donner une petite idée de ce que ça pourrait représenter, je propose une estimation chiffrée du travail présent incorporé dans ces trois millions de voitures et de tout ce qui, dans ces mêmes voitures, est du travail passé. Tous les chiffres sont en valeur exprimée en heures de temps moyen socialement nécessaire qui est aussi, pour simplifier, le temps consacré dans cette usine. Les chiffres illustrent le principe, ils ne correspondent pas nécessairement aux proportions d’aujourd’hui. Il serait intéressant que des économistes plus professionnels que moi critiquent et améliorent ce travail.
usine 10 ans |
usine 1 ans |
1 auto | ouvrier 1 an |
ouvrier 1 h |
|
---|---|---|---|---|---|
années | 10 | 1 | 1 | ||
autos | 3 000 000 | 300 000 | 1 | ||
valeur (heures) | 900 000 000 | 90 000 000 | 300 | 1 | |
prix en euros | 12 000 € | 80 000 € | 40 € | ||
Travail présent | 400 000 000 | 40 000 000 | 133 | ||
taux d'exploitation | 100% | ||||
temps de travail (heures) | 2 000 | ||||
travailleurs | 20 000 | 1 | |||
valeur (heures) de la force de travail | 20 000 000 | 1 000 | |||
salaire (coût) en euros | 40 000 € | 20 € | |||
Travail passé | 500 000 000 | 50 000 000 | 167 | ||
Agriculture et alimentation | 24 000 000 | 8 | |||
Combustibles, pétrole, gaz, électricité, eau | 25 000 000 | 8 | |||
Minerais, métaux ferreux | 40 000 000 | 13 | |||
Minerais, métaux non ferreux | 7 000 000 | 2 | |||
Construction navale et aéronautique | 3 000 000 | 1 | |||
Bâtiment, génie civil | 30 000 000 | 10 | |||
Matériaux de construction | 6 000 000 | 2 | |||
Verre | 8 000 000 | 3 | |||
Chimie | 20 000 000 | 7 | |||
Caoutchouc, plastique | 40 000 000 | 13 | |||
Fonderie | 100 000 000 | 33 | |||
Mécanique | 45 000 000 | 15 | |||
Matériel électrique et électronique | 36 000 000 | 12 | |||
Automobile | 40 000 000 | 13 | |||
Textile, cuir | 16 000 000 | 5 | |||
Bois, papier | 10 000 000 | 3 | |||
Réparation automobile | 4 000 000 | 1 | |||
Transport, poste, télécommunications | 46 000 000 | 15 |
On peut considérer le travail complexe comme du travail simple multiplié par un certain facteur. On peut donc ramener toute quantité de travail complexe à une certaine quantité de travail simple. « Il s’ensuit que, dans l’analyse de la valeur, on doit traiter chaque variété de force de travail comme une force de travail simple ».)
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