Dominique Meeùs
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Une grande partie du premier manuscrit est consacrée à la critique de l’économie politique.
|| XXII ||
[…]
Die Nationalökonomie geht vom Faktum des Privateigentums aus. Sie erklärt uns dasselbe nicht. Sie faßt den materiellen Prozeß des Privateigentums, den es in der Wirklichkeit durchmacht, in allgemeine, abstrakte Formeln, die ihr dann als Gesetze gelten. Sie begreift diese Gesetze nicht, d.h., sie zeigt nicht nach, wie sie aus dem Wesen des Privateigentums hervorgehn. Die Nationalökonomie gibt uns keinen Aufschluß über den Grund der Teilung von Arbeit und Kapital, von Kapital und Erde. Wenn sie z. B. das Verhältnis des Arbeitslohns zum Profit des Kapitals bestimmt, so gilt ihr als letzter Grund das Interesse der Kapitalisten; d.h., sie unterstellt, was sie entwickeln soll. Ebenso kömmt überall die Konkurrenz hinein. Sie wird aus äußeren Umständen erklärt. Inwiefern diese äußeren, scheinbar zufälligen Umstände nur der Ausdruck einer notwendigen Entwicklung sind, darüber lehrt uns die Nationalökonomie nichts. Wir haben gesehn, wie ihr der Austausch selbst als ein zufälliges Faktum erscheint. Die einzigen Räder, die der Nationalökonom in Bewegung setzt, sind die Habsucht und der Krieg unter den Habsüchtigen, die Konkurrenz.
|| XXII ||
[…]
L’économie politique part du fait de la propriété privée. Elle ne nous l’explique pas. Elle exprime le processus matériel que décrit en réalité la propriété privée, en formules générales et abstraites, qui ont ensuite pour elle valeur de lois. Elle ne comprend pas ces lois, c’est-à-dire qu’elle ne montre pas comment elles résultent de l’essence de la propriété privée. L’économie politique ne nous fournit aucune explication sur la raison de la séparation du travail et du capital, du capital et de la terre. Quand elle détermine par exemple le rapport du salaire au profit du capital, ce qui est pour elle la raison dernière, c’est l’intérêt des capitalistes c’est-à-dire qu’elle suppose donné ce qui doit être le résultat de son développement. De même la concurrence intervient partout. Elle est expliquée par des circonstances extérieures. Dans quelle mesure ces circonstances extérieures, apparemment contingentes, ne sont que l’expression d’un développement nécessaire, l’économie politique ne nous l’apprend pas. Nous avons vu comment l’échange lui-même lui apparaît comme un fait du hasard. Les seuls mobiles qu’elle mette en mouvement sont la soif de richesses et la guerre entre convoitises, la concurrence.
|| XXII ||
[…]
Political economy starts with the fact of private property; it does not explain it to us. It expresses in general, abstract formulas the material process through which private property actually passes, and these formulas it then takes for laws. It does not comprehend these laws, i.e., it does not demonstrate how they arise from the very nature of private property. Political economy throws no light on the cause of the division between labour and capital, and between capital and land. When, for example, it defines the relationship of wages to profit, it takes the interest of the capitalists to be the ultimate cause, i.e., it takes for granted what it is supposed to explain. Similarly, competition comes in everywhere. It is explained from external circumstances. As to how far these external and apparently accidental circumstances are but the expression of a necessary course of development, political economy teaches us nothing. We have seen how exchange itself appears to it as an accidental fact. The only wheels which political economy sets in motion are greed and the war amongst the greedy — competition.
Attention, Marx utilise deux fois l’expression corps non organique (unorganische Leib), dans deux contextes assez différents.
[Rente foncière]Parlant de la propriété foncière, sous XVII, dernier alinéa :
Schon im Feudalgrundbesitz liegt die Herrschaft der Erde als einer fremden Macht über die Menschen. Der Leibeigene ist das Akzidens der Erde. Ebenso gehört der Majoratsherr, der erstgeborene Sohn, der Erde. Sie erbt ihn. Überhaupt fängt mit dem Grundbesitz die Herrschaft des Privateigentums an, er ist seine Basis. Aber im feudalen Grundbesitz scheint wenigstens der Herr als König des Grundbesitzes. Ebenso existiert noch der Schein eines innigem Verhältnisses zwischen dem Besitzer und der Erde, als das des bloßen sachlichen Reichtums ist. Das Grundstück individualisiert sich mit seinem Herrn, es hat seinen Rang, ist freiherrlich oder gräflich mit ihm, hat seine Privilegien, seine Gerichtsbarkeit, sein politisches Verhältnis etc. Es erscheint als der unorganische Leib seines Herrn. Daher das Sprichwort: nulle terre sans maître, worin das Verwachsen- sein der Herrlichkeit und des Grundbesitzes ausgesprochen ist. Ebenso erscheint die Herrschaft des Grundeigentums nicht unmittelbar als Herr- schaft des bloßen Kapitals. Seine Zugehörigen stehn mehr zu ihm im Verhältnis ihres Vaterlandes. Es ist eine engbrüstige Art von Nationalität.
Déjà la propriété féodale comporte la domination de la terre sur les hommes en tant que puissance qui leur est étrangère. Le serf est l’accessoire de la terre. De même le majorataire, le fils aîné appartient à la terre. C’est elle qui le reçoit en héritage. D’une manière générale, le règne de la propriété privée commence avec la propriété foncière, elle en est le fondement. Mais dans la propriété foncière féodale, le seigneur apparaît tout au moins comme le roi de la propriété. De même il existe encore l’apparence d’un rapport plus intime que celui de la simple richesse matérielle entre le possesseur et la terre. La terre s’individualise avec son maître, eue a son rang, elle est baronnie ou comtat avec lui, elle a ses privilèges, sa juridiction, ses relations politiques, etc. Elle apparaît comme le corps non organique de son maître. D’où le proverbe : « nulle terre sans maître » qui exprime la soudure entre la seigneurie et la propriété foncière. De même le règne de la propriété foncière n’apparaît pas directement comme le règne du simple capital. Ses ressortissante sont plutôt, vis-à-vis d’elle, comme vis-à-vis de leur patrie. C’est un type étroit de nationalité.
The domination of the land as an alien power over men is already inherent in feudal landed property. The serf is the adjunct of the land. Likewise, the lord of an entailed estate, the first-born son, belongs to the land. It inherits him. Indeed, the dominion of private property begins with property in land — that is its basis. But in feudal landed property the lord at least appears as the king of the estate. Similarly, there still exists the semblance of a more intimate connection between the proprietor and the land than that of mere material wealth. The estate is individualised with its lord: it has his rank, is baronial or ducal with him, has his privileges, his jurisdiction, his political position, etc. It appears as the inorganic body of its lord. Hence the proverb nulle terre sans maître, which expresses the fusion of nobility and landed property. Similarly, the rule of landed property does not appear directly as the rule of mere capital. For those belonging to it, the estate is more like their fatherland. It is a constricted sort of nationality.
La terre qui intéresse l’homme, c’est un sol avec assez de minéraux pour que les plantes puissent pousser. Pour le propriétaire aussi, en fin de compte, pour que ça lui rapporte quelque chose, mais ce n’est pas de ça dont Marx parle ci-dessus. Pour le popriétaire, sa terre, c’est d’abord le domaine, qui est comme le prolongement de lui-même. C’est un statut, un titre, sa carte de visite. (Parfois un seigneur féodal et son domaine partagent un même nom propre.)
[Le travail aliéné]Mais plus loin, sous XXIV, il s’agit bien de la relation de l’homme à la nature :
Das Gattungsleben, sowohl beim Menschen als beim Tier, besteht physisch einmal darin, dass der Mensch (wie das Tier) von der unorganischen Natur lebt, und um so universeller der Mensch als das Tier, um so universeller ist der Bereich der unorganischen Natur, von der er lebt. Wie Pflanzen, Tiere, Steine, Luft, Licht etc. theoretisch einen Teil des menschlichen Bewusstseins, teils als Gegenstände der Naturwissenschaft, teils als Gegenstände der Kunst bilden — seine geistige unorganische Natur, geistige Lebensmittel, die er erst zubereiten muss zum Genuss und zur Verdauung — so bilden sie auch praktisch einen Teil des menschlichen Lebens und der menschlichen Tätigkeit. Physisch lebt der Mensch nur von diesen Naturprodukten, mögen sie nun in der Form der Nahrung, Heizung, Kleidung, Wohnung etc. erscheinen. Die Universalität des Menschen erscheint praktisch eben in der Universalität, die die ganze Natur zu seinem unorganischen Körper macht, sowohl insofern sie 1. ein unmittelbares Lebensmittel, als inwiefern sie [2.] die Materie, der Gegenstand und das Werkzeug seiner Lebenstätigkeit ist. Die Natur ist der unorganische Leib des Menschen, nämlich die Natur, soweit sie nicht selbst menschlicher Körper ist. Der Mensch lebt von der Natur, heißt: Die Natur ist sein Leib, mit dem er in beständigem Prozess bleiben muss, um nicht zu sterben. Dass das physische und geistige Leben des Menschen mit der Natur zusammenhängt, hat keinen andren Sinn, als dass die Natur mit sich selbst zusammenhängt, denn der Mensch ist ein Teil der Natur.
La vie générique tant chez l’homme que chez l’animal consiste d’abord, au point de vue physique, dans le fait que l’homme (comme l’animal) vit de la nature non organique, et plus l’homme est universel par rapport à l’animal, plus est universel le champ de la nature non organique dont il vit. De même que les plantes, les animaux, les pierres, l’air, la lumière, etc., constituent du point de vue théorique une partie de la conscience humaine, soit en tant qu’objets des sciences de la nature, soit en tant qu’objets de l’art — qu’ils constituent sa nature intellectuelle non organique, qu’ils sont des moyens de subsistance intellectuelle que l’homme doit d’abord apprêter pour en jouir et les digérer — de même ils constituent aussi au point de vue pratique une partie de la vie humaine et de l’activité humaine. Physiquement, l’homme ne vit que de ces produits naturels, qu’ils apparaissent sous forme de nourriture, de chauffage, de vêtements, d’habitation, etc. L’universalité de l’homme apparaît en pratique précisément dans l’universalité qui fait de la nature entière son corps non organique, aussi bien dans la mesure où, 1o, elle est un moyen de subsistance immédiat que dans celle où, [2o], elle est la matière, l’objet et l’outil de son activité vitale. La nature, c’est-à-dire la nature qui n’est pas elle-même le corps humain, est le corps non organique de l’homme. L’homme vit de la nature signifie : la nature est son corps avec lequel il doit maintenir un processus constant pour ne pas mourir. Dire que la vie physique et intellectuelle de l’homme est indissolublement liée à la nature ne signifie pas autre chose sinon que la nature est indissolublement liée avec elle-même, car l’homme est une partie de la nature.
Het soortelijk leven, bij de mens zowel als bij het dier, heeft zijn fysieke basis in het feit dat de mens (evenals het dier) van de anorganische natuur leeft, en hoe universeler de mens ten opzichte van het dier is, des te universeler is het gebied van de anorganische natuur waarvan hij leeft. Planten, dieren, stenen, lucht, licht enz. vormen niet alleen theoretisch een deel van het menselijke bewustzijn, enerzijds als objecten van natuurwetenschap, anderzijds als objecten van kunst (men zou ze zijn geestelijke anorganische natuur kunnen noemen: geestelijke levensmiddelen die hij eerst moet toebereiden om ervan te kunnen genieten en ze innerlijk te verwerken), maar ook praktisch vormen zij een deel van het menselijke leven en de menselijke activiteit. Fysiek leeft de mens alleen van deze natuurproducten, hetzij in de vorm van voedsel, hetzij in de vorm van verwarming, kleding, woning enz. De universaliteit van de mens openbaart zich praktisch juist in de universaliteit die de hele natuur tot zijn anorganisch lichaam maakt, en wel 1. rechtstreeks, als middel om te kunnen leven, en [2.] als materie, d.w.z. object en werktuig van zijn levensactiviteit. De natuur is het anorganische lichaam van de mens, de natuur namelijk voor zover zij niet zelf menselijk lichaam is. ‘De mens leeft van de natuur’ betekent: de natuur is zijn lichaam, waarmee hij in voortdurende wisselwerking moet blijven om niet te sterven. Dat het fysieke en geestelijke leven van de mens in wisselwerking met de natuur staat betekent niet anders dan dat de natuur in wisselwerking met zichzelf staat, want de mens is een deel van de natuur.
The life of the species, both in man and in animals, consists physically in the fact that man (like the animal) lives on inorganic nature; and the more universal man (or the animal) is, the more universal is the sphere of inorganic nature on which he lives. Just as plants, animals, stones, air, light, etc., constitute theoretically a part of human consciousness, partly as objects of natural science, partly as objects of art — his spiritual inorganic nature, spiritual nourishment which he must first prepare to make palatable and digestible — so also in the realm of practice they constitute a part of human life and human activity. Physically man lives only on these products of nature, whether they appear in the form of food, heating, clothes, a dwelling, etc. The universality of man appears in practice precisely in the universality which makes all nature his inorganic body — both inasmuch as nature is (1) his direct means of life, and [(2)] the material, the object, and the instrument of his life activity. Nature is man’s inorganic body — nature, that is, insofar as it is not itself human body. Man lives on nature — means that nature is his body, with which he must remain in continuous interchange if he is not to die. That man’s physical and spiritual life is linked to nature means simply that nature is linked to itself, for man is a part of nature.
Seuls les Allemands peuvent comprendre la nuance entre unorganischen Körper et unorganischen Leib. Voir les articles de.wiktionary.org/wiki/Körper et de.wiktionary.org/wiki/Leib. Les auteurs du deuxième estiment que Leib est intraduisible1, qu’aucune langue autre que l’allemand ne possède un tel mot. Ainsi l’homme en allemand a aussi un troisième corps, unorganisch. Comme il est étonnant de dire de la nature qu’elle n’est pas organique, je me demande s’il ne faut pas comprendre — non pas que la nature ne serait pas vivante, ou que la nature n’intéresse Marx que minérale, — mais qu’il s’agit d’un prolongement du corps de l’homme unorganisch, non organique, au sens d’au-delà de son organisme, extérieur, prolongement. (De même que la main est au bout du bras, et l’outil aussi, mais prolongement du corps, non plus, comme la main, partie du corps.)