Dominique Meeùs
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Auf den ersten Blick erscheint der bürgerliche Reichtum als eine ungeheure Warensammlung, die einzelne Ware als sein elementarisches Dasein. Jede Ware aber stellt sich dar unter dem doppelten Gesichtspunkt von Gebrauchswert und Tauschwert. |
À première vue, la richesse bourgeoise apparaît comme une immense accumulation de marchandises et la marchandise prise isolément comme la forme élémentaire de cette richesse. Mais chaque marchandise se présente sous le double aspect de valeur d’usage et de valeur d’échange. |
The wealth of bourgeois society, at first sight, presents itself as an immense accumulation of commodities, its unit being a single commodity. Every commodity, however, has a twofold aspect —use value and exchange value. |
MEW, Band. 13, S. 15. | MECW 29, p. 269. |
La première phrase du Capital reprend cette idée en citant explicitement les mots « ungeheure Warensammlung », avec référence à la présente Contribution.
Mots-clefs : ❦ valeur d’échange ❦ matière ❦ travail, père de la richesse, et la terre sa mère (William Petty) ❦ terre, mère de la richesse, et le travail son père (William Petty) ❦ valeur d’usage ❦ travail abstrait ❦ travail concret ❦ nature, source de richesse ❦ matière, source de richesse ❦ richesse, deux sources de la — ❦ métabolisme (Stoffwechsel) ❦ travail, condition naturelle de l’existence humaine ❦ travail, condition de l’échange de substances entre l’homme et la nature
p. 22 ¾Indem der Tauschwert der Waren in der Tat nichts ist als Beziehung der Arbeiten der einzelnen aufeinander als gleiche und allgemeine, nichts als gegenständlicher Ausdruck einer spezifisch gesellschaftlichen Form der Arbeit, ist es Tautologie, zu sagen, daß die Arbeit einzige Quelle des Tauschwerts sei und daher des Reichtums, soweit er aus Tauschwerten besteht. Es ist dieselbe Tautologie, daß der Naturstoff als solcher keinen Tauschwert, weil keine Arbeit und der Tauschwert als solcher keinen Naturstoff enthält. p. 23Wenn aber William Petty „die Arbeit den Vater und die Erde die Mutter des Reichtums“ nennt, oder Bischof Berkeley fragt, „ob die vier Elemente und des Menschen Arbeit darin nicht die wahre Quelle des Reichtums seien“, oder wenn der Amerikaner Th. Cooper populär klarmacht : „Nimm von einem Laib Brot die darauf verwandte Arbeit weg, die Arbeit von Bäcker, Müller, Pächter usw., und was bleibt übrig ? Ein paar Graskörner, wildwachsend und unnütz für jeden menschlichen Gebrauch“, so handelt es sich in allen diesen Anschauungen nicht von der abstrakten Arbeit, wie sie Quelle des Tauschwerts ist, sondern von der konkreten Arbeit als einer Quelle stofflichen Reichtums, kurz von der Arbeit, sofern sie Gebrauchswerte hervorbringt. Indem der Gebrauchswert der Ware vorausgesetzt ist, ist die besondere Nützlichkeit, die bestimmte Zweckmäßigkeit der in ihr aufgezehrten Arbeit vorausgesetzt, damit aber vom Standpunkt der Ware aus zugleich alle Rücksicht auf die Arbeit als nützliche Arbeit erschöpft. Am Brot als Gebrauchswert interessieren uns seine Eigenschaften als Nahrungsmittel, keineswegs die Arbeiten von Pächter, Müller, Bäcker usw. Wenn durch irgendeine Erfindung 19/20 dieser Arbeiten wegfielen, würde das Laib denselben Dienst leisten wie zuvor. Wenn es fertig vom Himmel fiele, würde es kein Atom seines Gebrauchswerts verlieren. Während sich die Tauschwert setzende Arbeit in der Gleichheit der Waren als allgemeiner Äquivalente verwirklicht, verwirklicht sich die Arbeit als zweckmäßige produktive Tätigkeit in der unendlichen Mannigfaltigkeit ihrer Gebrauchswerte. Während die Tauschwert setzende Arbeit abstrakt allgemeine und gleiche Arbeit, ist die Gebrauchswert setzende Arbeit konkrete und besondere Arbeit, die sich der Form und dem Stoff nach in unendlich verschiedene Arbeitsweisen zerspaltet.
Von der Arbeit, soweit sie Gebrauchswerte hervorbringt, ist es falsch zu sagen, daß sie einzige Quelle des von ihr hervorgebrachten, nämlich des stofflichen Reichtums sei. Da sie die Tätigkeit ist, das Stoffliche für diesen oder jenen Zweck anzueignen, bedarf sie des Stoffes als Voraussetzung. In verschiedenen Gebrauchswerten ist die Proportion zwischen Arbeit und Naturstoff sehr verschieden, aber stets enthält der Gebrauchswert ein natürliches Substrat. Als zweckmäßige Tätigkeit zur Aneignung des Natürlichen in einer oder der anderen Form ist die Arbeit Naturbedingung der menschlichen Existenz, eine von allen sozialen Formen unabhängige Bedingung des Stoffwechsels p. 24zwischen Mensch und Natur. Tauschwert setzende Arbeit ist dagegen eine spezifisch gesellschaftliche Form der Arbeit. Schneiderarbeit z.B. in ihrer stofflichen Bestimmtheit als besondere produktive Tätigkeit, produziert den Rock, aber nicht den Tauschwert des Rocks. Letztern produziert sie nicht als Schneiderarbeit, sondern als abstrakt allgemeine Arbeit, und diese gehört einem Gesellschaftszusammenhang, den der Schneider nicht eingefädelt hat. So produzierten in der antiken häuslichen Industrie Weiber den Rock, ohne den Tauschwert des Rockes zu produzieren. Arbeit als eine Quelle von stofflichem Reichtum war dem Gesetzgeber Moses sowohl bekannt wie dem Zollbeamten Adam Smith.
p. 14 ⅗La valeur d’échange des marchandises n’étant, en fait, rien d’autre que le rapport entre les travaux des individus, considérés comme du travail égal et général, rien d’autre que l’expression objective d’une forme de travail spécifiquement sociale, c’est une tautologie de dire que le travail est la source unique de la valeur d’échange et, par suite, de la richesse, pour autant que celle-ci consiste en valeurs d’échange. C’est la même tautologie de dire qu’en soi la matière à l’état naturel ne renferme pas de valeur d’échange [*], puisqu’elle ne renferme pas de travail et que la valeur d’échange en soi ne renferme pas de matière à l’état naturel. Mais quand William Petty appelle « le travail, le père, et la terre, la mère de la richesse », quand l’évêque Berkeley demande « si les quatre éléments et le travail humain qu’y s’y vient mêler ne sont pas la vraie source de la richesse » [**] ; ou encore quand l’Américain Th. Cooper, explique sous forme populaire :
p. 15Otez à une miche de pain le travail qu’elle a coûté, le travail du boulanger, du meunier, du fermier, etc., qu’est-ce qu’il reste ? Quelques graines d’herbe folle impropres à tout usage humain [***],
dans toutes ces manières de voir il s’agit non du travail abstrait, source de la valeur d’échange, mais du travail concret, en tant qu’il est une source de richesse matérielle, bref, du travail produisant des valeurs d’usage. En posant la valeur d’usage de la marchandise, on suppose l’utilité particulière, le caractère déterminé et systématique du travail qu’elle a absorbé ; mais, du point de vue de la marchandise, ces considérations épuisent toute référence à ce travail en tant que travail utile. Ce qui nous intéresse dans le pain en tant que valeur d’usage, ce sont ses propriétés alimentaires, et nullement les travaux du fermier, du meunier, du boulanger, etc. Si quelque invention faisait disparaître les dix-neuf vingtièmes de ces travaux, la miche de pain rendrait les mêmes services qu’avant. Si elle tombait du ciel toute cuite, elle n’en perdrait pas pour autant un atome de sa valeur d’usage. Tandis que le travail créateur de valeur d’échange se réalise dans l’égalité des marchandises en tant qu’équivalents généraux, le travail en tant qu’activité productive systématique se réalise, lui, dans l’infinie diversité des valeurs d’usage qu’il crée. Tandis que le travail créateur de valeur d’échange est un travail général abstrait et égal, le travail créateur de valeur d’usage est, lui, un travail concret et particulier qui, suivant la forme et la matière, se divise en une variété infinie de genres de travaux.
[*] « Dans son état naturel… la matière est toujours destituée de valeur. » Mac Culloch : Discours sur l’origine de l’économie politique etc., traduit par Prévost, Genève, 1825, p. 57. On voit combien même un Mac Culloch s’élève au-dessus du fétichisme de « penseurs » allemands qui voient dans la « matière » et dans une demi-douzaine d’autres choses, qui n’ont rien à voir avec la valeur, des éléments de cette dernière. Voir, par exemple, L. Stein : System der Staatswissenschaft, t. I, p. 170 [195].
[**] Berkeley : The Querist, Londres, 1750 [p. 1]. « Whether the four elements, and man’s labour therein, be not the true source of wealth ? »
[***] Th. Cooper : Lectures on the Elements of Political Economy, Londres, 1831 (Columbia, 1820), p. 99.
Du travail créateur de valeurs d’usage, il est inexact de dire qu’il est l’unique source de la richesse qu’il produit, c’est-à-dire de la richesse matérielle. Il est l’activité qui adapte la matière à telle ou telle fin, il présuppose donc nécessairement la matière. Le rapport entre travail et matière naturelle est très variable selon les différentes valeurs d’usage, mais la valeur d’usage recèle toujours un substrat naturel. Activité systématique en vue de s’approprier les produits de la nature sous une forme ou une autre, le travail est la condition naturelle de l’existence humaine, la condition — indépendante de toute forme sociale — de l’échange de substances entre l’homme et la nature 1. Le travail créateur de valeur d’échange, au contraire, est une forme de travail spécifiquement sociale. Dans sa détermination matérielle d’activité productive particulière, le travail de tailleur, par exemple, produit l’habit, mais non la valeur d’échange de l’habit. Ce n’est pas en sa qualité de travail de tailleur, mais en tant que travail général abstrait, qu’il produit cette valeur, et ce dernier fait partie d’un ensemble social à l’édification duquel l’aiguille du tailleur n’a contribué en rien. C’est ainsi que dans l’industrie domestique antique les femmes produisaient l’habit, p. 16sans produire la valeur d’échange de l’habit. Le travail, source de richesse matérielle, n’était pas moins connu du législateur Moïse que du fonctionnaire de la douane Adam Smith [*].
[*] F. List qui n’a jamais pu comprendre la différence entre le travail à l’aide duquel est créé quelque chose d’utile, une valeur d’usage, et le travail créateur d’une forme sociale déterminée de la richesse, la valeur d’échange — comprendre était d’ailleurs, somme toute, chose étrangère à son intelligence pratique et utilitaire — ne vit dans les économistes anglais modernes que les plagiaires du Moïse de la vieille Égypte.