Dominique Meeùs
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Le rôle du Parti communiste chinois dans la guerre nationale

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6e session plénière du Comité central issu du 6e congrès, octobre 1938. Œuvres choisies, tome 2, p. 211‑227.

212

Patriotisme et internationalisme

213

Les communistes doivent donner l’exemple dans la guerre nationale

215

Unir la nation et lutter contre les agents de l’ennemi en son sein

215

Élargir les rangs du Parti communiste et empêcher l’infiltration des agents de l’ennemi

216

Maintenir à la fois le front uni et l’indépendance du Parti

217

Tenir compte de la situation d’ensemble, penser en fonction de la majorité, travailler de concert avec nos alliés

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Politique des cadres

Le Parti communiste chinois est un parti qui dirige une grande lutte révolutionnaire dans une immense nation de plusieurs centaines de millions d’hommes. Il ne saurait remplir sa tâche historique sans avoir un nombre considérable de cadres dirigeants capables et politiquement intègres. Au cours des dix-sept dernières années, notre Parti a formé beaucoup de dirigeants compétents, si bien que nous disposons déjà d’un corps de cadres dans les domaines militaire, politique et culturel, ainsi que pour le travail du Parti et le travail de masse ; l’honneur en revient au Parti aussi bien qu’à la nation. Mais l’armature actuelle ne correspond pas encore aux dimensions de notre lutte et nous devons continuer à former en grand nombre des cadres compétents. Beaucoup d’éléments actifs ont surgi et ne cessent de surgir de la grande lutte du peuple chinois, et notre devoir est de les organiser, de les former, de les entourer de notre sollicitude et de savoir les employer. Les cadres jouent un rôle décisif 1 dès que la ligne politique est définie. Notre tâche de combat est donc de former selon un plan un grand nombre de nouveaux cadres.

Nous devons nous occuper aussi bien des cadres non communistes que des cadres membres du Parti. Il existe en effet à l’extérieur du Parti nombre de gens capables que celui-ci ne doit pas ignorer. Il faut que chaque communiste se débarrasse de toute attitude hautaine et distante, sache collaborer avec les cadres non communistes, les aide sincèrement, adopte à leur égard une attitude de chaude camaraderie et oriente leur activité vers la grande cause de la résistance au Japon et de la construction nationale ; tel est son devoir.

Sachons juger les cadres. Ne fondons pas notre appréciation seulement sur une courte période ou un fait isolé de la vie d’un cadre, mais considérons l’ensemble de son passé et de son travail. C’est là la méthode principale pour juger d’un cadre.

Sachons employer les cadres. Le devoir d’un dirigeant se ramène essentiellement à trouver des idées et à employer les cadres. Élaborer un plan, prendre une décision, lancer un ordre, donner une directive, etc., c’est « trouver des idées  ». Pour faire passer les idées dans la pratique, il faut unir les cadres et les inciter à l’action; cela s’appelle « employer les cadres ». Tout au long de l’histoire de notre peuple, il a existé deux lignes opposées dans ce domaine : on vous nomme selon votre mérite, ou on vous choisit par favoritisme. La première voie est honnête, la seconde, malhonnête. Dans sa politique des cadres, le Parti communiste adoptera les critères suivants : ferme application de la ligne du Parti, soumission à sa discipline, liaison étroite avec les masses, capacité de travailler en toute indépendance, ardeur à la tâche et désintéressement — c’est là la politique de nomination des cadres selon leur mérite. Elle et à l’opposé de la politique des cadres suivie par Tchang Kouo-tao. Choisissant les cadres par favoritisme, il s’entourait d’hommes à lui pour former un groupe fractionnel, si bien qu’il finit par trahir le Parti et déserta ; c’est là une très sérieuse leçon. Instruits par ce fait et par d’autres leçons semblables que nous offre l’histoire, le Comité central et les dirigeants à tous les échelons ont, dans notre politique des cadres, la haute responsabilité de toujours procéder d’une façon impartiale et honnête et de rejeter toute partialité malhonnête, de manière à renforcer l’unité du Parti.

Sachons prendre soin des cadres. Pour cela, nous avons les moyens suivants :

  • Premièrement, nous devons les orienter, c’est-à-dire que tout en les laissant travailler librement, afin qu’ils osent prendre leurs responsabilités, nous leur donnerons en temps opportun des directives, de sorte qu’ils pourront, guidés par la ligne politique du Parti, faire valoir leur esprit créateur.
  • Deuxièmement, il s’agit d’élever leur niveau, en leur donnant la possibilité d’apprendre, en les éduquant, de sorte qu’ils enrichiront leurs connaissances théoriques et deviendront plus qualifiés.
  • Troisièmement, il faut vérifier leur travail, les aider à faire le bilan de leur expérience, à multiplier leurs succès et à corriger leurs erreurs. Assigner une tâche sans en vérifier l’exécution et n’y porter attention qu’une fois commises des erreurs sérieuses, ce n’est pas là prendre soin des cadres.
  • Quatrièmement, envers les cadres qui ont fait des erreurs, nous devons, en général, user de persuasion pour les aider à se corriger, et ne recourir à la méthode de la lutte qu’envers ceux qui sont coupables de fautes graves et refusent pourtant de se laisser guider. La patience est ici de rigueur. On aurait tort de taxer à la légère les gens d’ « opportunisme » ou de « partir en guerre » contre eux inconsidérément.
  • Cinquièmement, il faut venir en aide aux cadres qui ont des difficultés. Lorsqu’ils tombent malades ou ont des soucis matériels, familiaux ou autres, nous devons veiller à leur apporter toute l’aide possible.

Voilà la manière de prendre soin des cadres.

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La discipline du Parti

220

La démocratie dans le Parti

221

Notre Parti s’est consolidé et a grandi dans la lutte sur deux fronts

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Notre lutte actuelle sur deux fronts

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L’étude

D’une façon générale, tous les communistes qui ont les aptitudes requises doivent étudier la théorie de Marx, Engels, Lénine et Staline, l’histoire de notre nation ainsi que la situation et les tendances du mouvement actuel ; c’est par leur intermédiaire que se fera l’éducation des camarades dont le niveau culturel est relativement bas. Il importe, en particulier, que les cadres portent une attention toute spéciale à cette étude, et qu’à plus forte raison les membres du Comité central et les cadres supérieurs s’y consacrent avec ardeur. Un parti qui dirige un grand mouvement révolutionnaire ne saurait le mener à la victoire sans théorie révolutionnaire, sans connaissances de l’histoire, sans une compréhension profonde du mouvement dans sa réalité.

La théorie de Marx, Engels, Lénine et Staline a une valeur universelle. Il ne faut pas la considérer comme un dogme, mais comme un guide pour l’action. Il ne faut pas se contenter d’apprendre des termes et des formules, mais étudier le marxisme-léninisme en tant que science de la révolution. Il s’agit non seulement de comprendre les lois générales, qu’ont établies Marx, Engels, Lénine et Staline en se fondant sur leur vaste étude de la vie réelle et de l’expérience de la révolution, il faut aussi étudier la position et la méthode qu’ils adoptèrent pour examiner et résoudre les problèmes. La formation marxiste-léniniste a fait aujourd’hui des progrès dans notre Parti, mais elle est encore loin de s’étendre à tous et d’être suffisamment poussée. Nous avons pour mission de diriger une grande nation de plusieurs centaines de millions d’hommes dans une lutte sans précédent. C’est pourquoi l’étude généralisée et approfondie de la théorie marxiste-léniniste est pour nous une grande tâche qu’il importe d’accomplir de toute urgence et qui ne peut l’être qu’au prix de sérieux efforts. J’espère qu’après cette session du Comité central une émulation pour l’étude apparaîtra dans tout le Parti ; on verra alors qui aura véritablement appris quelque chose, qui aura étendu et approfondi ses connaissances. Si, parmi les camarades chargés des principales responsabilités dans le travail de direction, il s’en trouve cent à deux cents à posséder une connaissance systématique et non fragmentaire du marxisme-léninisme, une connaissance réelle et non creuse, la capacité combative de notre Parti sera considérablement accrue et la victoire sur l’impérialisme japonais en sera hâtée.

[…]

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L’unité et la victoire

Notes
1.

Dans son rapport présenté, en janvier 1934, au 17e Congrès du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., Staline disait : «  […] la ligne politique juste une fois donnée, c’est le travail d’organisation qui décide de tout, y compris du sort de la ligne politique elle-même, de sa réalisation ou de son échec. » Il y posait, d’autre part, la question « du choix judicieux des hommes ». En mai 1935, dans le discours qu’il prononça au Palais du Kremlin à l’occasion de la promotion des élèves des écoles supérieures de l’Armée rouge, il formula et expliqua le mot d’ordre « Les cadres décident de tout ». Dans son rapport présenté en mars 1939 au 18e Congrès du Parti communiste (bolchévik) de l’U.R.S.S., il disait : « Après qu’une ligne politique juste a été établie, vérifiée dans la pratique, les cadres du Parti deviennent la force décisive de la direction dans le Parti et dans l’État. »

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