Dominique Meeùs
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Wir treten dann nicht der Welt doktrinär mit einem neuen Prinzip entgegen : Hier ist die Wahrheit, hier kniee nieder ! Wir entwickeln der Welt aus den Prinzipien der Welt neue Prinzipien. Wir sagen ihr nicht : Laß ab von deinen Kämpfen, sie sind dummes Zeug ; wir wollen dir die wahre Parole des Kampfes zuschrein. Wir zeigen ihr nur, warum sie eigentlich kämpft, und das Bewußtsein ist eine Sache, die sie sich aneignen muß, wenn sie auch nicht will.
p. 299⅞Nous ne nous présentons pas au monde en doctrinaires avec un principe nouveau : voici la vérité, à genoux devant elle ! Nous apportons au monde les principes que le monde a lui-même développés dans son sein. Nous ne lui disons pas : « laisse-là tes combats, ce sont des fadaises ; nous allons te crier le vrai mot p. 300d’ordre du combat ». Nous lui montrons seulement pourquoi il combat exactement, et la conscience de lui-même est une chose qu’il devra acquérir, qu’il le veuille on non.
In that case we do not confront the world in a doctrinaire way with a new principle : Here is the truth, kneel down before it ! We develop new principles for the world out of the world’s own principles. We do not say to the world : Cease your struggles, they are foolish ; we will give you the true slogan of struggle. We merely show the world what it is really fighting for, and consciousness is something that it has to acquire, even if it does not want to.
Je le donne en trois langues parce qu’on le cite parfois d’après Ce que sont les « Amis du peuple »… dans les Œuvres de Lénine où il y a un contresens. Le sens est clairement « nous ne sommes pas des donneurs de leçons » et toute la double phrase entre guillemets est rejetée. [Les guillemets en français sont de moi.] On ne peut en aucun cas interpréter positivement « le vrai mot d’ordre » (chez Lénine, « la vraie parole de la lutte ») comme quelque chose que « nous » affirmons, c’est au contraire une chose que « nous » ne disons pas, que « nous » nous abstenons volontairement de dire.
Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue qu’on est en 1843, que Marx ne parle pas ici comme communiste, comme dirigeant en vue de la Première Internationale (1864). Marx donne ici à Ruge sa conception du rôle que peuvent jouer les Deutsch-französische Jahrbücher (annales franco-allemandes) et du ton, non doctrinaire, non dogmatique, qu’elles devraient prendre.