Diese eigenthümliche Waare, die Arbeitskraft, ist nun näher zu betrachten. Gleich allen andren Waaren besitzt sie einen [Tausch]Werth. Wie wird er bestimmt?
Der Werth der Arbeitskraft, gleich dem jeder andren Waare, ist bestimmt durch die zur Produktion, also auch Reproduktion, dieses specifischen Artikels nothwendige Arbeitszeit. Soweit sie [Tausch]Werth, repräsentirt die Arbeitskraft selbst nur ein bestimmtes Quantum in ihr vergegenständlichter gesellschaftlicher Durchschnittsarbeit. Die Arbeitskraft existirt nur als Anlage des lebendigen Individuums. Ihre Produktion setzt also seine Existenz voraus. Diese gegeben, besteht die Produktion der Arbeitskraft in seiner eignen Reproduktion oder Erhaltung. Zu seiner Erhaltung bedarf das lebendige Individuum einer gewissen Summe von Lebensmitteln. Die zur Produktion der Arbeitskraft nothwendige Arbeitszeit löst sich also auf in die zur Produktion dieser Lebensmittel nothwendige Arbeitszeit, oder der Werth der Arbeitskraft ist der Werth der zur Erhaltung ihres Besitzers nothwendigen Lebensmittel. Die Arbeitskraft verwirklicht sich jedoch nur durch ihre Aeußerung, bethätigt sich nur in der Arbeit. Durch ihre Bethätigung, die Arbeit, wird aber ein bestimmtes Quantum von menschlichem Muskel, Nerv, Hirn u.s.w. verausgabt, das wieder ersetzt werden muss. Diese vermehrte Ausgabe bedingt eine vermehrte Einnahme. Wenn der Eigenthümer der Arbeitskraft heute gearbeitet hat, muss er denselben Process morgen unter denselben Bedingungen von Kraft und Gesundheit wiederholen können. Die Summe der Lebensmittel muss also hinreichen, das arbeitende Individuum als arbeitendes Individuum in seinem normalen Lebenszustand zu erhalten. Die natürlichen Bedürfnisse selbst, wie Nahrung, Kleidung, Heizung, Wohnung u.s.w. sind verschieden je nach den klimatischen und andren natürlichen Eigenthümlichkeiten eines Landes. Andrerseits ist der Umfang s.g. nothwendiger Lebensmittel, wie die Art ihrer Befriedigung, selbst ein historisches Produkt und hängt daher großentheils von der Kulturstufe eines Landes, unter andrem auch wesentlich davon ab, unter welchen Bedingungen, und daher mit welchen Gewohnheiten und Lebensansprüchen die Klasse der freien Arbeiter sich gebildet hat. Im Gegensatz zu den andren Waaren enthält also die Werthbestimmung der Arbeitskraft ein historisches und moralisches Element. Für ein bestimmtes Land, zu einer bestimmten Periode jedoch, ist der Durchschnitts-Umkreis der nothwendigen Lebensmittel gegeben.
Der Eigenthümer der Arbeitskraft ist sterblich. Soll also seine Erscheinung auf dem Markt eine kontinuirliche sein, wie die kontinuirliche Verwandlung von Geld in Kapital voraussetzt, so muss der Verkäufer der Arbeitskraft sich verewigen, „wie jedes lebendige Individuum sich verewigt, durch Fortpflanzung.“ Die durch Abnutzung und Tod dem Markt entzogenen Arbeitskräfte müssen zum allermindesten durch eine gleiche Zahl neuer Arbeitskräfte beständig ersetzt werden. Die Summe der zur Produktion der Arbeitskraft nothwendigen Lebensmittel schließt also die Lebensmittel der Ersatzmänner ein, d.h. der Kinder der Arbeiter, so dass sich diese Race eigenthümlicher Waarenbesitzer auf dem Waarenmarkt verewigt.
Il nous faut maintenant examiner de plus près la force de travail. Cette marchandise, de même que toute autre, possède une valeur. Comment la détermine-t-on ? Par le temps de travail nécessaire à sa production.
La valeur de la force de travail, pareillement à celle de tout autre marchandise, est déterminée par le temps de travail nécessaire à la production donc à la reproduction de tel article spécifique. En tant que valeur, la force de travail représente le quantum de travail social réalisé en elle. Mais elle n’existe en fait que comme puissance ou faculté de l’individu vivant. Sa production présuppose donc l’existence de ce dernier. [Et encore.] L’individu étant donné, il produit sa force vitale en se reproduisant ou en se conservant lui-même. Pour son entretien ou pour sa conservation, il a besoin d’une certaine somme de moyens de subsistance. Le temps de travail nécessaire à la production de la force de travail se résout donc dans le temps de travail nécessaire à la production de ces moyens de subsistance ; ou bien la force de travail a juste la valeur des moyens de subsistance nécessaires à celui qui la met en jeu.
La force de travail se réalise par sa manifestation extérieure. Elle s’affirme et se constate par le travail, lequel de son côté nécessite une certaine dépense des muscles, des nerfs, du cerveau de l’homme, dépense qui doit être compensée. Plus l’usure est grande, plus grands sont les frais de réparation. Si le propriétaire de la force de travail a travaillé aujourd’hui, il doit pouvoir recommencer demain dans les mêmes conditions de vigueur et de santé. Il faut donc que la somme des moyens de subsistance suffise pour l’entretenir dans son état de vie normal l’individu qui.
Les besoins naturels, tels que nourriture, vêtements, chauffage, habitation, etc., diffèrent suivant le climat et autres particularités physiques d’un pays. D’un autre côté le nombre même de soi-disant besoins naturels, aussi bien que le mode de les satisfaire, est un produit historique, et dépend ainsi, en grande partie, du degré de civilisation atteint. Les origines de la classe salariée dans chaque pays, le milieu historique où elle s’est formée, continuent longtemps à exercer la plus grande influence sur les habitudes, les exigences et par contre-coup les besoins qu’elle apporte dans la vie. La force de travail renferme donc, au point de vue de la valeur, un élément moral et historique ; ce qui la distingue des autres marchandises. Mais pour un pays et une époque donnés, la mesure nécessaire des moyens de subsistance est aussi donnée.
Les propriétaires des forces de travail sont mortels. Pour qu’on en rencontre toujours sur le marché, ainsi que le réclame la transformation continuelle de l’argent en capital, il faut qu’ils s’éternisent, « comme s’éternise chaque individu vivant, par la génération. » Les forces de travail, que l’usure et la mort viennent enlever au marché, doivent être constamment remplacées par un nombre au moins égalde nouvelles forces de travail. La somme des moyens de subsistance nécessaires à la production de la force de travail comprend donc les moyens de subsistance des remplaçants, c’est-à-dire des enfants des travailleurs, pour que cette singulière race d’échangistes se perpétue sur le marché.
Il s’agit maintenant d’examiner de plus près cette marchandise singulière qu’est la force de travail. Pareillement à toutes les autres marchandises, elle possède une valeur. Comment celle-ci est-elle déterminée ?
La valeur de la force de travail, pareillement à celle de tout autre marchandise, est déterminée par le temps de travail nécessaire à la production donc à la reproduction de tel article spécifique. Dans la mesure où elle est valeur, la force de travail proprement dite ne représente qu’un quantum déterminé de travail social moyen objectivé en elle. La force de travail existe uniquement comme une disposition de l’individu vivant. Sa production présuppose donc l’existence de ce dernier. L’existence de l’individu étant donnée, la production de la force de travail consiste en sa propre reproduction de lui-même ou encore en sa conservation. Pour se conserver, l’individu vivant a besoin d’une certaine somme de moyens de subsistance. Le temps de travail nécessaire à la production de la force de travail se résout donc dans le temps de travail nécessaire à la production de ces moyens de subsistance, ou encore la valeur de la force de travail est la valeur des moyens de subsistance nécessaires à la conservation de celui qui la possède. Cependant, la force de travail ne se réalise que par son extériorisation, elle n’est à l’œuvre que dans le travail. Or, sa mise en œuvre, le travail, occasionne la dépense d’un quantum déterminé de muscles, de nerfs, de cerveau humains, etc. qu’il faut de nouveau remplacer. Cette dépense accrue entraîne un rendement accru. Si le propriétaire de la force de travail a travaillé aujourd’hui, il faut que demain il puisse répéter le même procès dans les mêmes conditions de force et de santé. Il faut donc que la somme des moyens de subsistance suffise à maintenir dans son état de vie normal l’individu qui travaille en tant qu’individu qui travaille. Les besoins naturels proprement dits, nourriture, vêtements, chauffage, logement, etc. diffèrent selon les caractéristiques climatiques et autres caractéristiques naturelles d’un pays. D’autre part, l’ampleur des besoins dits nécessaires, ainsi que la manière de les satisfaire, sont eux-mêmes un produit historique et, du coup, dépendent en grande partie du degré de civilisation d’un pays, entre autres notamment, et essentiellement, des conditions dans lesquelles la classe des travailleurs libres s’est formée, et par conséquent de ses habitudes et de ses exigences propres quant à ses conditions d’existence. Par opposition aux autres marchandises, la détermination de la valeur de la force de travail contient donc un élément historique et moral. Cependant, pour un pays déterminé, dans une période déterminée, l’ensemble moyen des moyens de subsistance nécessaires est globalement donné.
Le propriétaire de la force de travail est mortel. Si par conséquent son apparition sur le marché est censée être continue comme le présuppose la transformation continue d’argent en capital, il faut que le vendeur de la force de travail se perpétue lui-même, « comme se perpétue tout individu vivant, par la procréation ». Il faut que les forces de travail retirées du marché par l ’usure et la mort soient remplacées constamment par un nombre au moins égal de nouvelles forces de travail. La somme des moyens de subsistance nécessaires à la production de la force de travail inclut donc les moyens de subsistance des remplaçants, c’est-à-dire des enfants des travailleurs, en sorte que cette race de possesseurs de marchandises d’un type particulier se perpétue sur le marché.
We must now examine more closely this peculiar commodity, labour power. Like all others it has a value. How is that value determined?
The value of labour-power is determined, as in the case of every other commodity, by the labour time necessary for the production, and consequently also the reproduction, of this special article. So far as it has value, it represents no more than a definite quantity of the average labour of society incorporated in it. Labour-power exists only as a capacity, or power of the living individual. Its production consequently presupposes his existence. Given the individual, the production of labour-power consists in his reproduction of himself or his maintenance. For his maintenance he requires a given quantity of the means of subsistence. Therefore the labour time requisite for the production of labour-power reduces itself to that necessary for the production of those means of subsistence ; in other words, the value of labour-power is the value of the means of subsistence necessary for the maintenance of the labourer. Labour-power, however, becomes a reality only by its exercise ; it sets itself in action only by working. But thereby a definite quantity of human muscle, nerve, brain, & c., is wasted, and these require to be restored. This increased expenditure demands a larger income. If the owner of labour-power works today, tomorrow he must again be able to repeat the same process in the same conditions as regards health and strength. His means of subsistence must therefore be sufficient to maintain him in his normal state as a labouring individual! His natural wants, such as food, clothing, fuel, and housing, vary according to the climatic and other physical conditions of his country. On the other hand, the number and extent of his so-called necessary wants, as also the modes of satisfying them, are themselves the product of historical development, and depend therefore to a great extent on the degree of civilisation of a country, more particularly on the conditions under which, and consequently on the habits and degree of comfort in which, the class of free labourers has been formed. In contradistinction therefore to the case of other commodities, there enters into the determination of the value of labour-power a historical and moral element. Nevertheless, in a given country, at a given period, the average quantity of the means of subsistence necessary for the labourer is practically known.
The owner of labour-power is mortal. If then his appearance in the market is to be continuous, and the continuous conversion of money into capital assumes this, the seller of labour-power must perpetuate himself, “in the way that every living individual perpetuates himself, by procreation”. The labour power withdrawn from the market by wear and tear and death, must be continually replaced by, at the very least, an equal amount of fresh labour-power. Hence the sum of the means of subsistence necessary for the production of labour-power must include the means necessary for the labourer’s substitutes, i.e., his children, in order that this race of peculiar commodity-owners may perpetuate its appearance in the market.
This peculiar commodity, labour-power, must now be examined more closely. Like all other commodities it has a value. How is that value determined ?
The value of labour-power is determined, as in the case of every other commodity, by the labour-time necessary for the production, and consequently also the reproduction, of this specific article. In so far as it bas value, it represents no more than a definite quantity of the average social labour objectified in it. Labour-power exists only as a capacity of the living individual. Its production consequently presupposes his existence. Given the existence of the individual, the production of labour-power consists in his reproduction of himself or his maintenance. For his maintenance he requires a certain quantity of the means of subsistence. Therefore the labour-time necessary for the production of labour-power is the same as that necessary for the production of those means of subsistence ; in other words, the value of labour-power is the value of the means of subsistence necessary for the maintenance of its owner. However, labour-power becomes a reality only by being expressed ; it is activated only through labour. But in the course of this activity, i.e. labour, a definite quantity of human muscle, nerve, brain, etc. is expended, and these things have to be replaced. Since more is expended, more must be received. If the owner of labour-power works today, tomorrow he must again be able to repeat the same process in the same conditions as regards health and strength. His means of subsistence must therefore be sufficient to maintain him in his normal state as a working individual. His natural needs, such as food, clothing, fuel and housing vary according to the climatic and other physical peculiarities of his country. On the other hand, the number and extent of his so-called necessary requirements, as also the manner in which they are satisfied, are themselves products of history, and depend therefore to a great extent on the level of civilization attained by a country ; in particular they depend on the conditions in which, and consequently on the habits and expectations with which, the class of free workers has been formed. In contrast, therefore, with the case of other commodities, the determination of the value of labour-power contains a historical and moral element. Nevertheless, in a given country at a given period, the average amount of the means of subsistence necessary for the worker is a known datum.
The owner of labour-power is mortal. If then his appearance in the market is to be continuous ; and the continuous transformation of money into capital assumes this, the seller of labour-power must perpetuate himself ‘in the way that every living in dividual perpetuates himself, by procreation’. The labour-power withdrawn from the market by wear and tear, and by death, must be continually replaced by, at the very least, an equal amount of fresh labour-power. Hence the sum of means of subsistence necessary for the production of labour-power must include the means necessary for the worker’s replacements, i.e. his children, in order that this race of peculiar commodity-owners may perpetuate its presence on the market.
En allemand, Marx avait en 1872 fortement resserré les boulons sur la nuance entre concept de valeur et formes phénoménales que sont les valeurs d’échange. Il a donc en 1872 corrigé en Werth deux occurrences indues de Tauschwerth de 1867.
On ne sait jamais dans la traduction de Roy ce qui est choix de Marx ou négligence du traducteur. Le texte est simplifié, plus court. On ne peut exclure que Marx ait voulu alléger, mais ce pourrait bien plutôt être des omissions de Roy. Roy dédouble Anlage en y ajoutant la « puissance ». (Curieusement, l’équipe d’Engels en 1887 semble s’aligner sur Roy.) Le référent de Diese gegeben est l’Existenz de la phrase précédente et non l’Individuum de la phrase encore avant. C’est donc une faute d’expliciter en « individu » le pronom relatif. (Curieusement, l’équipe d’Engels en 1887 reprend l’erreur de Roy, tandis que Ben Fowkes a bien compris, ainsi que l’équipe de Jean-Pierre Lefebvre.) La force de travail a une valeur d’usage, mais ce dont on parle ici, c’est de sa valeur. Il s’agit donc du concept de force de travail, pas de force au sens du langage ordinaire, donc absolument pas de « force vitale ». Dans les sogenannten nothwendiger Lebensmittel, sogenannten qualifie nothwendiger, pas Lebensmittel. Ce sont les moyens d’existence dits nécessaires, considérés comme nécessaires, pas de « soi-disant besoins naturels ». Plus loin, je ne comprends pas ce qu’on veut dire de besoins que la classe ouvrière « apporte dans la vie ». Les propriétaires de la force de travail la vendent, ce qui constitue un échange. Il est amusant de les voir appeler « échangistes ».
J’admets qu’on puisse comprendre Einnahme dans divers sens, mais « un rendement accru », les bras m’en tombent. On a l’impression que l’équipe de Jean-Pierre Lefebvre n’a même pas essayé de traduire. Dans un contexte de force de travail usée, on a trouvé qu’on pouvait bien inventer une histoire de rendement faute de traduction. Personnellement, après ersetzt werden muss, je comprends Einnahme comme prise, dans le sens d’ingestion, de consommation. On peut utiliser Einnahme (comme inname en néerlandais ou intake en anglais ?) pour la prise d’un médicament. Ici il faut prendre de la nourriture et d’autant plus de nourriture qu’on a dépensé plus « de muscles, de nerfs, de cerveau humains, etc. » Les deux traductions anglaises font des interprétations différentes d’Einnahme, mais du moins plus défendables que l’indéfendable « rendement ».