Dominique Meeùs
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La vie économique de la Russie

Iskra no 17, 15 février 1902. Œuvres, tome 6, p. 82‑93.

P. 89On ne saurait non plus passer sous silence le fait que le Trésor exploite de plus en plus le travail des fonctionnaires des postes et télégraphes : d’abord ils ne s’occupaient que de la poste, puis on leur a ajouté le télégraphe, et ils sont maintenant chargés en plus des opérations d’encaissement et de paiement de l’épargne (rappelons que sur 4 781 caisses, 3 718 fonctionnent dans les bureaux de poste). L’accroissement effrayant de la tension du travail, l’allongement de la journée de travail, voilà ce que cela signifie pour la masse des petits employés des postes et télégraphes. Quant à leur salaire, le Trésor lésine comme le plus grippe-sous des koulaks : aux employés des catégories les plus basses, aux débutants, on donne littéralement un salaire de famine ; de plus, on a établi une échelle hiérarchique interminable avec des paliers espacés de 25 ou 50 kopecks, cependant que la perspective d’une retraite insignifiante, après avoir traîné le boulet pendant 40 ou 50 ans, doit encore plus plier sous le joug ce véritable « prolétariat fonctionnaire ».