Dominique Meeùs
Dernière modification le
Notes de lecture :
table des matières,
index —
Retour au dossier marxisme
Kautsky a publié en brochure la Dictature du prolétariat (Vienne, 1918). Lénine a déjà combattu les erreurs théoriques et le révisionnisme de Kautsky dans plusieurs textes, en particulier l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme et l’État et la révolution, avant 1917 et les attaques de Kautsky contre la révolution.
240 Comment Kautsky transforme Marx en vulgaire libéralKautsky oppose démocratie et dictature et minimise la position de Marx à ce sujet. Pour Kautsky, c’est « un petit mot… employé une fois en 1875 dans une lettre ». Pour Lénine, c’est « le fond même de la doctrine de Marx » (p. 241) et de Marx, il cite le passage concerné1.
Kautsky spécule sur une soi-disant définition2 du mot dictature (p. 243). Il dénature la démocratie de la Commune (p. 248) pour défendre sa démocratie « pure » (bourgeoise).
250 Démocratie bourgeoise et démocratie prolétarienneIl n’y a de démocratie et d’État que de classe. La démocratie bourgeoise est une dictature violente contre le prolétariat. Les Soviets sont l’instrument qui permet aux travailleurs et exploités de gouverner.
253 Peut-il y avoir égalité entre exploité et exploiteur ?266 Défense aux Soviets de se transformer en organisation d’État273 L’Assemblée Constituante et la République soviétique281 La Constitution soviétique291 Qu’est-ce que l’internationalisme ?304 Servilité à l’égard de la bourgeoisie sous couleur d’« analyse économique » A. Révolution bourgeoise, révolution socialiste [DM]« La révolution russe est une révolution bourgeoise » (1905) (p. 304), mais le prolétariat ne doit pas se soumettre à la bourgeoisie : il (p. 305) « doit pousser la révolution bourgeoise jusqu’au bout ». En s’alliant avec la paysannerie dans son ensemble, le prolétariat « neutralise la bourgeoisie libérale et détruit entièrement la monarchie, la féodalité, la grande propriété foncière » (la bourgeoisie ferait des compromis3), mais le fait de cette alliance fait que la révolution reste démocratique bourgeoise. Ensuite, « le prolétariat s’adjoint4 tout le semi-prolétariatItaliques de Lénine. […], neutralise la paysannerie moyenne et jette à terre la bourgeoisie », c’est la révolution socialiste5. Kautsky qui était essentiellement d’accord en 1905 revient en arrière pour 1917 (p. 305). En 1917, il y avait urgence de passer de la révolution bourgeoise à la révolution socialiste (« faillite », p. 310 ¼). La frontière entre les deux révolutions (rappel p. 310 ½) n’est pas nette, c’est « le degré de préparation du prolétariat et le degré de son union avec les paysans pauvres » (p. 310 ¾). Les Soviets reflètent ce glissement d’une révolution à l’autre, d’abord « la paysannerie dans son ensemble » (p. 311 ¼), ensuite différenciation politique de la paysannerie à partir de l’été de 1918 (p. 312 ¼). C’est donc un an après Octobre que la révolution socialiste gagne la campagne (p. 314 ¼).
315 ½ B. Réforme agraire [DM]La propriété de la terre est abolie par décret en janvier 18 (p. 318 ½) et une loi de février règle la jouissance de la terre.
B. 1) Le principe de jouissance égalitaire du sol est encore bourgeois (p. 319, bas). « Or, l’idée et les revendications de la majorité des travailleurs, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui doivent les abandonner », on peut seulement les y aider, pas les y contraindre (p. 320, haut).
B. 2) La nationalisation (p. 322, bas). La nationalisation de la terre est un mot d’ordre bourgeois (de la bourgeoisie radicale contre les propriétaires fonciers) (p. 323, bas). Par la jouissance égalitaire et la nationalisation, les bolchéviks « ont aidé la paysannerie à achever réellement la révolution démocratique bourgeoise […] pour faciliter6 et hâter la transition à la révolution socialiste » (p. 325, haut).
B. 3) Passage à la culture collective (p. 325 ½).
326 ½ C. Industrie [DM]En fait, toutes les entreprises industrielles et minières sont propriétés d’État. C’est à tort que Kautsky reproche au pouvoir soviétique d’avoir donné les usines aux ouvriers7.
330 Annexe I. Thèses sur l’Assemblée Constituante330 Annexe II. Un nouveau livre de Vandervelde sur l’ÉtatVandervelde repousse la révolution socialiste à un lointain futur hypothétique : « l’impossibilité de venir à bout du régime capitaliste aussi longtemps que le prolétariat ne sera pas suffisamment préparé à exercer le pouvoir que les circonstances pourraient lui faire tomber dans les mains » (p. 332, haut). Vandervelde (éclectique et sophiste, p. 334, bas) noie le poisson sur la question de l’État (p. 333) et sur le passage (c’est-à-dire la révolution) de la dictature de la bourgeoisie à la dictature du prolétariat (p. 334 1/4), ce qui n’est pas la même chose que le dépérissement de l’État (p. 334 ¾, p. 335 ¾). Confusion entre dictature du prolétariat et « l’État populaire du travail » qui n’a pas de caractère de classe8 (p. 335 ½). Vandervelde « quand il dit combien de duperie, de violence, de sous les corruption, de mensonge, d’hypocrisie, d’oppression des pauvres, se cachent dehors civilisés, vernis, pommadés de la démocratie bourgeoise contemporaine » essaie démagogiquement de s’attirer le prolétariat pour mieux ensuite lui passer sa salade droitière (remettre la révolution aux calendes grecques).