Dominique Meeùs
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Or Marx enseigne, en s’appuyant sur l’expérience de la Commune de Paris, que le prolétariat ne peut pas s’emparer tout simplement de la machine d’État toute prête et la mettre en marche pour atteindre ses buts mais que le prolétariat doit briser cette machine et la remplacer par une nouvelle. (Je traite cette question avec plus de détails dans une brochure dont la première partie est terminée et qui paraîtra bientôt sous le titre : L’État et la révolution : L’enseignement du marxisme sur l’État et les tâches du prolétariat dans la révolution.) Cette nouvelle machine d’État a été créée par la Commune de Paris et en Russie les Soviets de députés ouvriers, soldats et paysans constituent un « appareil d’État » du même genre.
[…]
Le prolétariat ne peut pas « s’emparer » de l’« appareil d’Etat » et « le faire fonctionner ». Mais il peut briser tout ce qu’il y a d’oppresseur, de routinier, d’irrémédiablement bourgeois dans l’ancien appareil d’État et le remplacer par un nouvel appareil, le sien. Cet appareil, ce sont les Soviets de députés ouvriers, soldats et paysans.
Nous savons que le premier manœuvre ou la première cuisinière venus ne sont pas sur-le-champ capables de participer à la gestion de l’État. Sur ce point, nous sommes d’accord et avec les cadets et avec Brechkovskaïa, et avec Tsérétéli. Mais ce qui sous distingue de ces citoyens, c’est que nous exigeons la rupture immédiate avec le préjugé selon lequel seuls seraient en état de gérer l’État, d’accomplir le travail courant, quotidien de direction les fonctionnaires riches ou issus de familles riches. Nous exigeons que l’apprentissage en matière de gestion de l’État soit fait par les ouvriers conscients et les soldats, et que l’on commence sans tarder, c’est-à-dire qu’on commence sans tarder à faire participer à cet apprentissage tous les travailleurs, tous les citoyens pauvres.
On trouve « Chaque cuisinière devrait apprendre à gérer l’État. Lénine » sur une affiche de 1925 d’Ilya Pavlovich Makarychev encourageant les travailleuses à participer à la vie politique 1
Cet appareil, nous seuls pouvons le créer, car nous avons des ouvriers conscients, disciplinés par un long « apprentissage » capitaliste (ce n’est pas pour rien que nous avons été à l’école du capitalisme), qui sont en mesure de créer une milice ouvrière, de la développer progressivement (mais sans tarder), d’en faire une milice nationale. Les ouvriers conscients doivent assumer la direction, mais ils peuvent amener à la direction de l’État les masses vraiment profondes d’ouvriers et d’opprimés.