Dominique Meeùs
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Mach et Avenarius prétendent trouver une troisième voie entre idéalisme et matérialisme, une philosophie originale compatible avec le réalisme naïf. Mais leur système se ramène toujours à l’idéalisme subjectif.
En réalité, le « réalisme naïf » est issu de l’expérience, de la pratique, et fonde le matérialisme :
p. 69 ⅓.Le « réalisme naïf » de tout homme sain d’esprit, qui ne sort pas d’une maison d’aliénés ou de l’école des philosophes idéalistes, consiste à admettre l’existence des choses, du milieu, du monde indépendamment de notre sensation, de notre conscience, de notre Moi et de l’homme en général. L’expérience même (au sens humain du mot, et non au sens machiste du mot), qui a créé en nous la ferme conviction qu’il existe, indépendamment de nous, d’autres hommes, et non de simples complexes de mes sensations de haut, de bas, de jaune, de solide, etc., c’est cette expérience qui crée notre conviction que les choses, le monde, le milieu, existent indépendamment de nous. Nos sensations, notre conscience ne sont que l’image du monde extérieur, et l’on conçoit que la représentation ne peut exister sans ce qu’e1le représente, tandis que la chose représentée peut exister indépendamment de ce qui la représente. La conviction « naïve » de l’humanité, le matérialisme la met consciemment à la base de sa théorie de la connaissance.