Dominique Meeùs
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Ceux qui échangent satisfont chacun le besoin de l’autre, mais c’est dans leur intérêt égoïste de satisfaire leur propre besoin. Il y a là réciprocité, mais ce n’est pas le but.
… que cette réciprocité est un fait nécessaire, présupposé comme condition naturelle de l’échange, mais qu’elle est, en tant que telle, indifférente à chacun des deux sujets de l’échange, et que cette réciprocité n’a d’intérêt pour lui que dans la mesure où elle satisfait son intérêt en tant qu’il exclut celui de l’autre et n’en tient aucun compte. Ce qui veut dire que l’intérêt collectif, qui apparaît comme le motif de l’acte d’ensemble, est certes reconnu par les deux parties comme un fait, mais n’est pas en tant que tel motif, mais fait, pour ainsi dire, son chemin dans le dos des intérêts particuliers réfléchis en eux-mêmes, dans le dos de l’intérêt individuel qui s’oppose à celui d’autrui. Sous ce dernier aspect, l’individu peut tout au plus avoir encore la conscience réconfortante que la satisfaction de son intérêt individuel contradictoire réalise précisément le dépassement effectif de la contradiction, l’intérêt social universel.
Grundrisse, Le chapitre du capital, première section
Si donc la forme économique, l’échange, pose de tous les côtés l’égalité des sujets, le contenu, la substance tant des individus que des choses pose leur liberté. Non seulement donc l’égalité et la liberté sont respectées dans l’échange qui repose sur des valeurs d’échange, mais l’échange de valeurs d’échange est la base réelle qui produit toute égalité et toute liberté. En tant qu’idées pures, elles n’en sont que des expressions idéalisées ; en tant qu’elles se développent en relations juridiques, politiques et sociales, elles ne sont que cette base à une autre puissance. Et ceci s’est aussi vérifié historiquement. L’égalité et la liberté avec cette extension sont le contraire direct de la liberté et de l’égalité antiques, qui n’avaient justement pas pour fondement la valeur d’échange développée, mais qu’au contraire son développement a fichues en l’air. Elles présupposent des rapports de production qui n’étaient pas encore réalisés dans le monde antique ; non plus qu’au moyen âge.
Karl Marx, Grundrisse, MEW Band. 42 S. 395-396
Marx remarque que dans l’Antiquité, la production est toujours vue comme une manière d’assurer ses moyens de subsistance plutôt que pour l’accumulation de richesse.
So erscheint die alte Anschauung, wo der Mensch, in welcher bornierten nationalen, religiösen, politischen Bestimmung auch immer als Zweck der Produktion erscheint, sehr erhaben zu sein gegen die moderne Welt, wo die Produktion als Zweck des Menschen und der Reichtum als Zweck der Produktion erscheint. In fact aber, wenn die bornierte bürgerliche Form p. 396abgestreift wird, was ist der Reichtum anders, als die im universellen Austausch erzeugte Universalität der Bedürfnisse, Fähigkeiten, Genüsse, Produktivkräfte etc. der Individuen ? Die volle Entwicklung der menschlichen Herrschaft über die Naturkräfte, die der sog. Natur sowohl wie seiner eignen Natur ? Das absolute Herausarbeiten seiner schöpferischen Anlagen, ohne andre Voraussetzung als die vorhergegangne historische Entwicklung, die diese Totalität der Entwicklung, d. h. der Entwicklung aller menschlichen Kräfte als solcher, nicht gemessen an einem vorhergegebnen Maßstab, zum Selbstzweck macht ? Wo er sich nicht reproduziert in einer Bestimmtheit, sondern seine Totalität produziert ? Nicht irgend etwas Gewordnes zu bleiben sucht, sondern in der absoluten Bewegung des Werdens ist ?
In this way, the old view according to which man always appears in however narrowly national, religious or political a determination as the end of production, seems very exalted when set against the modern world, in which production is the end of man, and wealth the end of production. In fact, however, if the narrow bourgeois form is peeled off, what is wealth if not the universality of the individual’s needs, capacities, enjoyments, productive forces, etc., produced in universal exchange; what is it if not the full development of human control over the forces of nature — over the forces of so-called Nature, as well as those of his own nature? What is wealth if not the absolute unfolding of man’s creative abilities, without any precondition other than the preceding historical development, which makes the totality of this development — i.e. the development of all human powers as such, not measured by any previously given yardstick — an end-in-itself, through which he does not reproduce himself in any specific character, but produces his totality, and does not seek to remain something he has already become, but is in the absolute movement of becoming?
Karl Marx, Grundrisse, [Fixes und zirkulierendes Kapital]
MEW 42:519, ÉS 2011:577 [Fixes und zirkulierendes Kapital]À ce stade des Grundrisse, le capital est toujours circulant, mais il passe par différences phases. Il est dit fixé :
Aussi longtemps qu’il persiste dans l’une de ces phases — que cette phase n’apparaît pas elle-même comme un passage fluide —, et que chacune de ces phases à sa durée propre, il n’est pas circulant, il est fixé. Aussi longtemps qu’il persiste dans le procès de production, il est incapable de circuler, et virtuellement dévalorisé. Aussi longtemps qu’il persiste dans la circulation, il est incapable de produire…
C’est proche, il me semble, du capital productif du Livre II du Capital. Du capital productif, du capital occupé à la production, n’est pas vendable.
Karl Marx, Grundrisse, [Fixes Kapital und Entwicklung der Produktivkräfte der Gesellschaft]
MEW 42:590, ÉS 2011:650 [Fixes Kapital und Entwicklung der Produktivkräfte der Gesellschaft]Ce passage (à la charnière des carnets VI et VII de Marx) a enthousiasmé les milieux de l’operaïsmo italien. Raniero Panzieri en a publié une traduction sous le titre « Frammento sulle macchine » dans le quatrième numéro des Quaderni Rossi en 1964. En anglais, Ben Brewster a traduit ça comme « Marx’s Notes on Machines » dans Sublation, 19661. Mais le titre italien en « Frammento » l’a emporté, d’où les appellations « Fragment on machines » ou « Fragment sur les machines ». Aux Éditions sociales (1980, 2011), Jean-Pierre Lefebvre rappelle (2011, p. 18) que Marx utilise Maschinerie au singulier pour l’ensemble de la machinerie d’une usine, le tout complexe de toutes les machines. En traduisant par le pluriel machines, on perd le sens que Marx donne au singulier Maschinerie. Ce qu’on appelle « Fragment sur les machines » parle plutôt de la machinerie, ou, plus encore, des conséquences de l’introduction de la machinerie.
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Il distingue (ÉS 2011:651) matériau de travail (qu’il préfère à matériau brut), moyen de travail et travail vivant. La forme nouvelle du moyen de travail, « la plus adéquate et la plus achevée » (ÉS 2011:652), c’est la machine — non, Marx se reprend : « le système automatique de la machinerie ». Le moyen de travail transmettait à l’objet l’activité de l’ouvrier. C’est maintenant la machinerie qui agit sur l’objet, avec l’ouvrier au service de la machine. Cela est longuement développé p. 653 et suivantes. C’est spécifique au capitalisme :
Le développement du moyen de travail en machinerie n’est pas fortuit pour le capital, mais il est la réorganisation historique du moyen de travail traditionnel légué par le passé, qui se voit remodelé de manière adéquate au capital.
Le savoir, dans la machinerie, apparaît comme extérieur à l’ouvrier (ÉS 2011:655). p. |VII_I1|« Le plein développement du capital n’a donc lieu » que lorsque le capitalisme arrive à un tel stade de machinerie. Cela indique « le degré selon lequel le capital est développé comme capital ». (Plus loin, ÉS 2011:659, « l’indice du développement ».)
Mais si le capital ne se donne sa figure adéquate que comme valeur d’usage à l’intérieur du procès de production, dans la machinerie et dans d’autres formes d’existence matérielles du capital fixe, […], cela ne signifie nullement pour autant que cette valeur d’usage — la machinerie en soi— soit du capital, ou que son existence de machinerie soit identique à son existence de capital ; […]. La machinerie ne perdrait pas sa valeur d’usage à partir du moment où elle cesserait d’être du capital. Que la machinerie soit la forme la plus adéquate de la valeur d’usage du capital fixe n’implique nullement que la subsomption du capital sous le rapport social soit le meilleur rapport de production social, le plus adéquat pour l’utilisation de la machinerie.
Si la « figure adéquate » du capitalisme suppose la machinerie, il ne s’en suit pas que la machinerie appartient en propre au capitalisme. Sa valeur d’usage de machinerie pourrait servir, mieux même, sous un autre rapport de production… — Et je suppose que Marx pense ici au socialisme.
Le travailleur individuel n’est plus rien que comme participant aux travaux communs basés sur ce capital fixe moderne. (ÉS 2011, milieu de la page 656.) Du capital circulant entre les mains de l’ouvrier comme salaire lie entre eux les ouvriers qui produisent les uns pour les autres des biens de subsistance divers, réalise l’échange entre ouvriers (dont aucun ne produit lui-même tout ce dont il a besoin). (ÉS 2011:656-657.)
Le capital fixe contribue à la valeur (ÉS 2011:657) : 1) en tant « que lui-même a de la valeur » (valeur qui entre dans la valeur du produit ; 2) en tant qu’en améliorant la productivité (réduisant la valeur de la force de travail), il augmente la plus-value. Dans le capitalisme, le temps gagné par la machinerie n’est pas de temps gagné pour l’ouvrier, mais plus de temps à faire de la plus-value. « Ceci jouera en faveur du travail émancipé et est la condition de son émancipation. » — Et je suppose que Marx pense ici au socialisme.
La machinerie ne répond pas à un manque de bras (ÉS 2011:657-658) ; c’est plutôt le contraire. « Le moyen de travail rend l’ouvrier indépendant — le pose comme propriétaire. » (ÉS 2011:658.) La machinerie, au contraire, le rend dépendant, mais ce n’est le cas qu’en tant qu’elle est capital fixe, que l’ouvrier est salarié. — Et je suppose que Marx pense ici au socialisme.
Pour Lauderdale et autres qui voudraient faire croire que le capital crée de la valeur, le rôle important du capital fixe est ce qui est le plus près de sembler leur donner raison. Contre cette erreur, Marx invoque (ÉS 2011:659) le livre Labour defended sans autre indication. (L’ouvrage était anonyme et je ne sais si Marx en connaissait l’auteur.) En note de bas de page, les traducteurs des Éditions sociales précisent : Thomas Hodgkin [sic], mais c’est une faute d’orthographe. Thomas Hodgkin (1798-1866) est un médecin à juste titre célèbre. L’économiste socialiste, critique du capitalisme, auteur en 1825 de Labour Defended against the Claims of Capital : Or, the Unproductiveness of Capital proved, by a Labourer (With Reference to the Present Combinations amongst Journeymen), publié anonymement, c’est Thomas Hodgskin (1787-1869). (Marx l’étudie dans les manuscrits réunis comme Théories sur la Plus-Value.)
Le capital fixe, quand on le consomme, passe sa valeur au produit. C’est ça sa vraie valeur d’usage, qui n’existe plus sinon. (Marx dénonce implicitement, je suppose, l’erreur de ne voir que la valeur d’usage technique, comme pour un haut-fourneau, de réduire le minerai de fer, alors que c’est une machine à faire plus de valeur.) Il en résulte que « la constance du flux […] devient condition extérieurement contraignante ».
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Karl Marx, Grundrisse, [Fixes Kapital und Entwicklung der Produktivkräfte der Gesellschaft]
On passe alors à un passage, important, remarqué, difficile et qui prête à diverses interprétations.
Der Austausch von lebendiger Arbeit gegen vergegenständlichte, d. h. das Setzen der gesellschaftlichen Arbeit in der Form des Gegensatzes von Kapital und Lohnarbeit — ist die letzte Entwicklung des Wertverhältnisses und der auf dem Wert beruhenden Produktion. Ihre Voraussetzung ist und bleibt — die Masse unmittelbarer Arbeitszeit, das Quantum angewandter Arbeit als der entscheidende Faktor der Produktion des Reichtums. In dem Maße aber, wie die große Industrie sich entwickelt, wird die Schöpfung des wirklichen Reichtums abhängig weniger von der Arbeitszeit und dem Quantum an- gewandter Arbeit als von der Macht der Agentien, die während der Arbeitszeit in Bewegung gesetzt werden und die selbst wieder — deren powerful effectiveness — selbst wieder in keinem Verhältnis steht zur unmittelbaren Arbeitszeit, die ihre Produktion kostet, sondern vielmehr abhängt vom allgemeinen Stand der Wissenschaft und dem Fortschritt der Technologie, oder der Anwendung dieser Wissenschaft auf die Produktion. (Die Entwicklung dieser Wissenschaft, besonders der Naturwissenschaft und mit ihr aller andren, steht selbst wieder im Verhältnis zur Entwicklung der materiellen Produktion.) Die Agrikultur z.B. wird bloße Anwendung der Wissenschaft des materiellen p. 601Stoffwechsels, wie er am vorteilhaftesten zu regulieren für den ganzen Gesellschaftskörper. Der wirkliche Reichtum manifestiert sich vielmehr — und dies enthüllt die große Industrie — im ungeheuren Mißverhältnis zwischen der angewandten Arbeitszeit und ihrem Produkt wie ebenso im qualitativen Mißverhältnis zwischen der auf eine reine Abstraktion reduzierten Arbeit und der Gewalt des Produktionsprozesses, den sie bewacht. Die Arbeit erscheint nicht mehr so sehr als in den Produktionsprozeß eingeschlossen, als sich der Mensch vielmehr als Wächter und Regulator zum Produktionsprozeß selbst verhält. (Was von der Maschinerie gilt ebenso von der Kombination der menschlichen Tätigkeit und der Entwicklung des menschlichen Verkehrs.) Es ist nicht mehr der Arbeiter, der modifizierten Naturgegenstand als Mittelglied zwischen das Objekt und sich einschiebt; sondern den Naturprozeß, ||3| den er in einen industriellen umwandelt, schiebt er als Mittel zwischen sich und die unorganische Natur, deren er sich bemeistert. Er tritt neben den Produktionsprozeß, statt sein Hauptagent zu sein. In dieser Umwandlung ist es weder die unmittelbare Arbeit, die der Mensch selbst verrichtet, noch die Zeit, die er arbeitet, sondern die Aneignung seiner eignen allgemeinen Produktivkraft, sein Verständnis der Natur und die Beherrschung derselben durch sein Dasein als Gesellschaftskörper — in einem Wort die Entwicklung des gesellschaftlichen Individuums, die als der große Grundpfeiler der Produktion und des Reichtums erscheint. Der Diebstahl an fremder Arbeitszeit, worauf der jetzige Reichtum beruht, erscheint miserable Grundlage gegen diese neuentwickelte, durch die große Industrie selbst geschaffne. Sobald die Arbeit in unmittelbarer Form aufgehört hat, die große Quelle des Reichtums zu sein, hört und muß aufhören, die Arbeitszeit sein Maß zu sein und daher der Tauschwert [das Maß] des Gebrauchswerts. Die Surplusarbeit der Masse hat aufgehört, Bedingung für die Entwicklung des allgemeinen Reichtums zu sein, ebenso wie die Nichtarbeit der wenigen für die Entwicklung der allgemeinen Mächte des menschlichen Kopfes. Damit bricht die auf dem Tauschwert ruhnde Produktion zusammen, und der unmittelbare materielle Produktionsprozeß erhält selbst die Form der Notdürftigkeit und Gegensätzlichkeit abgestreift. Die freie Entwicklung der Individualitäten und daher nicht das Reduzieren der notwendigen Arbeitszeit, um Surplusarbeit zu setzen, sondern überhaupt die Reduktion der notwendigen Arbeit der Gesellschaft zu einem Minimum, der dann die künstlerische, wissenschaftliche etc. Ausbildung der Individuen durch die für sie alle freigewordne Zeit und geschaffnen Mittel entspricht.
Das Kapital ist selbst der prozessierende Widerspruch [dadurch], daß es die Arbeitszeit auf ein Minimum zu reduzieren strebt, während es andrerseits die Arbeitszeit als einziges Maß und Quelle des Reichtums setzt. Es vermindert die Arbeitszeit daher in der Form der notwendigen, um sie zu vermehren in der Form der überflüssigen; setzt daher die überflüssige in wachsendem Maß als Bedingung — question de vie ou de mort — für die notwendige. Nach der einen Seite hin ruft es also alle Mächte der Wissenschaft und der Natur wie der gesellschaftlichen Kombination und des gesellschaftlichen Verkehrs ins Leben, um die Schöpfung des Reichtums unabhängig (relativ) zu machen von der auf sie angewandten Arbeitszeit. Nach der andren Seite will es diese so geschaffnen riesigen Gesellschaftskräfte messen an der Arbeitszeit und sie einbannen in die Grenzen, die erheischt sind, um den schon geschaffnen Wert als Wert zu erhalten. Die Produktivkräfte und gesellschaftlichen Beziehungen — beides verschiedne Seiten der Entwicklung des gesellschaftlichen Individuums — erscheinen dem Kapital nur als Mittel und sind für es nur Mittel, um von seiner bornierten Grundlage aus zu produzieren. In fact aber sind sie die materiellen Bedingungen, um sie in die Luft zu sprengen.
L’échange de travail vivant contre du travail objectivé, c.-à-d. la position du travail social sous la forme de l’opposition entre capital et travail salarié, — est le dernier développement du rapport de valeur et de la production reposant sur la valeur. La condition implicite de celle-ci est et demeure : la masse de temps de travail immédiat, le quantum de travail employé comme facteur décisif de la production de la richesse. Cependant, à mesure que se développe la grande industrie, la création de la richesse réelle dépend moins du temps de travail et du quantum de travail employé que de la puissance des agents mis en mouvement au cours du temps de travail, laquelle à son tour — leur powerful effectiveness — n’a elle-même aucun rapport avec le temps de travail immédiatement dépensé pour les produire, mais dépend bien plutôt du niveau général de la science et du progrès de la technologie, autrement dit de l’application de cette science à la production. (Le développement de cette science, en particulier de la science physique, et avec elle de toutes les autres, est lui-même, à son tour, en rapport avec le développement de la production matérielle.) L’agriculture, p. ex., devient une simple application de la science du métabolisme matériel, de la façon la plus avantageuse de le régler pour tout le corps social. La richesse réelle se manifeste plutôt — et c’est ce que dévoile la grande industrie — dans l’extraordinaire disproportion entre le temps de travail utilisé et son produit, tout dans la discordance qualitative entre un travail réduit à une pure abstraction et la force du procès de production qu’il contrôle. Ce n’est plus tant le travail qui apparaît comme inclus dans le procès de production, mais l’homme plutôt qui se comporte en surveillant et en régulateur du procès de production lui-même. (Ce qui vaut pour la machinerie vaut aussi pour la combinaison des activités humaines et pour le développement du commerce des humains.) Ce n’est plus l’ouvrier qui intercale un objet naturel modifié comme moyen terme entre le matériau et lui ; mais c’est le procès naturel ||3| — processus qu’il transforme en un processus industriel — qu’il intercale comme moyen entre lui et la nature inorganique dont il se rend maître. Il vient se mettre à côté du procès de production au lieu d’être son agent essentiel. Dans cette mutation, ce n’est ni le travail immédiat effectué par l’homme lui-même, ni son temps de travail, mais l’appropriation de sa propre force productive générale, sa compréhension et sa domination de la nature, par son existence en tant que corps social, en un mot le développement de l’individu social, qui apparaît comme le grand pilier fondamental de la production de la richesse. Le vol du temps de travail d’autrui, sur quoi repose la richesse actuelle, apparaît comme une base misérable comparée à celle, nouvellement développée, qui a été créée par la grande industrie elle-même. Dès lors que le travail sous sa forme immédiate a cessé d’être la grande source de la richesse, le temps de travail cesse nécessairement d’être sa mesure et, par suite, la valeur d’échange d’être la mesure de la valeur d’usage. Le surtravail de la masse a cessé d’être la condition du développement de la richesse générale, de même que le non-travail de quelques-uns a cessé d’être la condition du développement des pouvoirs universels du cerveau humain. Cela signifie l’écroulement de la production reposant sur la valeur d’échange, et le procès de production matériel immédiat perd lui-même la forme de pénurie et de contradiction. C’est le libre développement des individualités, où l’on ne réduit donc pas le temps de travail nécessaire pour poser du surtravail, mais où l’on réduit le travail nécessaire de la société à un minimum, à quoi correspond la formation artistique, scientifique, etc., des individus grâce au temps libéré et aux moyens créés pour eux tous. Le capital est lui même la contradiction en procès, en ce qu’il s’efforce de réduire le temps de travail à un minimum, tandis que d’un autre côté il pose le temps de travail comme seule mesure et source de la richesse. C’est pourquoi il diminue le temps de travail sous la forme du travail nécessaire pour l’augmenter sous la forme du travail superflu ; et pose donc dans une mesure croissante le travail superflu comme condition — question de vie ou de mort — pour le travail nécessaire. D’un côté donc, il donne vie à toutes les puissances de la science et de la nature, comme à celles de la combinaison et de la communication sociales, pour rendre la création de la richesse indépendante (relativement) du temps de travail qui y est affecté. De l’autre côté, il veut mesurer au temps de travail ces gigantesques forces sociales ainsi créées, et les emprisonner dans les limites qui sont requises pour conserver comme valeur la valeur déjà créée. Les forces productives et les relations sociales — les unes et les autres étant deux côtés différents du développement de l’individu social — n’apparaissent au capital que comme des moyens, et ne sont pour lui que des moyens de produire à partir de la base bornée qui est la sienne. In fact, elles sont les conditions matérielles pour faire sauter cette base.
De ruil van levende arbeid tegen geobjectiveerde arbeid, — d.w.z. het stellen van maatschappelijke arbeid in de vorm van de tegenstelling tussen kapitaal en loonarbeid — is de laatste ontwikkeling van de waardeverhouding en van de productie die op waarde berust. De voorwaarde is — en blijft — de hoeveelheid directe arbeidstijd, de hoeveelheid gebruikte arbeid, als de bepalende factor in de productie van rijkdom. Maar naarmate de grootindustrie zich ontwikkelt zal de voortbrenging van echte rijkdom minder afhangen van de arbeidstijd en de hoeveelheid gebruikte arbeid, dan van het vermogen van de instellingen die in beweging gebracht worden tijdens de arbeidstijd, wier powerful effectiveness op hun beurt buiten iedere proportie staan vergeleken met de directe arbeidstijd aan hun productie besteed, maar hangt veeleer af van de algemene toestand van de wetenschap en de vooruitgang van de technologie, of de toepassing van deze wetenschap op de productie. (De ontwikkeling van deze wetenschap, vooral de natuurwetenschap, en alle andere met de laatste, zijn zelf op hun beurt verbonden met de ontwikkeling van de materiële productie.) De landbouw bv. wordt zuiver de toepassing van de wetenschap van het materiële metabolisme, de regulering daarvan komt het meest ten goede aan het hele maatschappelijke systeem. Echte rijkdom treedt aan de dag — en de grootindustrie bewijst dit — zowel in de monsterlijke wanverhouding tussen de toegepaste arbeidstijd en het product daarvan, als in het kwalitatieve gebrek aan evenwicht tussen de arbeid, die tot een pure abstractie is teruggebracht, en de macht van het productieproces dat het controleert. Arbeid ligt niet langer zozeer opgesloten in het productieproces; maar de mens verhoudt zich tot het productieproces zelf, als bewaker en regelaar. (Wat voor machinerieën geldt, geldt eveneens voor de combinatie van de menselijke activiteiten en de ontwikkeling van menselijke omgang.) Het is niet langer de arbeider die het gewijzigde natuurlijke object invoegt als een middel tussen het object en hemzelf; maar hij voegt het natuurlijke proces, dat hij omvormt tot een industrieel proces, in als een middel tussen hemzelf en de anorganische natuur waarvan hij zich meester maakt. Hij gaat naast het productieproces staan, in plaats van de belangrijkste bewerker te zijn. In deze omvorming is het niet de directe menselijke arbeid, die hij verricht, noch de tijdsduur van zijn arbeid, maar eerder de toe-eigening van zijn eigen algemene productievermogen, zijn begrijpen van de natuur en het beheersen daarvan door middel van zijn aanwezigheid als maatschappelijk persoon — het is in één woord de ontwikkeling van het maatschappelijk individu dat de belangrijkste eerste grondslag blijkt te zijn van productie en rijkdom. De diefstal van de arbeidstijd van iemand anders, waarop de huidige rijkdom gebaseerd is, lijkt een rampzalige grondslag tegenover deze nieuwe, die door de grootschalige industrie zelf is voortgebracht. Zodra arbeid in zijn directe vorm niet langer de grote bron van rijkdom is, is arbeidstijd niet langer de maatstaf daarvoor en mag het dat ook niet langer zijn, en mag daardoor ruilwaarde niet langer de maatstaf zijn voor gebruikswaarde. De surplusarbeid van de massa is niet langer de voorwaarde voor de ontwikkeling van de algemene welvaart, juist zoals het niet-werken van enkelen voor de ontwikkeling van het algemene vermogen van het menselijk denken. Daardoor valt de productie die op ruilwaarde gebaseerd is ineen, en het directe, materiële productieproces wordt ontdaan van gebrek en tegenstelling. De vrije ontwikkeling van individualiteiten en daardoor niet het reduceren van de noodzakelijke arbeidstijd om surplusarbeid te hebben, maar eerder de algemene reductie van de noodzakelijke arbeid van de maatschappij tot een minimum, wat dan overeenstemt met de kunstzinnige, wetenschappelijke enz., ontwikkeling van de individuen in de vrijgemaakte tijd, en met de middelen voor hen allen voortgebracht.
Het kapitaal is zelf een handelende [prozessierende] tegenstrijdigheid [door] te streven naar een minimum aan arbeidstijd, terwijl het aan de andere kant arbeidstijd als enige maatstaf en bron van rijkdom stelt. Daarom vermindert ze de arbeidstijd noodzakelijkerwijze om de overtolligheid te doen toenemen; daarom stelt ze het overtollige in groeiende mate als een noodzakelijke voorwaarde — een question de vie ou de mort. Enerzijds roept het dus alle krachten van wetenschap en natuur, alsook van maatschappelijke combinatie en maatschappelijke omgang op, om de creatie van rijkdom (relatief) onafhankelijk te maken van de arbeidstijd die ervoor wordt ingezet. Anderzijds wil ze de arbeidstijd gebruiken als maatstaf voor de gigantische maatschappelijke krachten die daardoor zijn voortgebracht, en om hen beperkt te houden binnen de grenzen die nodig zijn om de al voortgebrachte waarde als waarde te handhaven. Productiekrachten en maatschappelijke verhoudingen — twee verschillende kanten aan de ontwikkeling van het maatschappelijk individu — blijken voor het kapitaal enkel middelen te zijn, en zijn enkel middelen voor haar om op die bekrompen basis te produceren. In fact zijn zij echter de materiële voorwaarden om ze te laten exploderen.
The exchange of living labour for objectified, i.e. the positing of social labour in the form of the antithesis of capital and wage labour, is the ultimate development of the value relationship and of production based on value. Its presupposition is and remains the sheer volume of immediate labour time, the quantity of labour employed, as the decisive factor in the production of wealth. But in the degree in which large-scale industry develops, the creation of real wealth becomes less dependent upon labour time and the quantity of labour employed than upon the power of the agents set in motion during labour time. And their power — their powerful effectiveness — in turn bears no relation to the immediate labour time which their production costs, but depends, rather, upon the general level of development of science and the progress of technology, or on the application of science to production. (The development of science itself, especially of natural science, and with it of all the other sciences, is, in turn, related to the development of material production.) E.g. agriculture becomes mere application of the science of the exchange of matter — in terms of how that exchange can be regulated to the maximum advantage of the social body as a whole.
Real wealth manifests itself rather — and this is revealed by p. 91large-scale industry — in the immense disproportion between the labour time employed and its product, and similarly in the qualitative disproportion between labour reduced to a pure abstraction and the power of the production process which it oversees. Labour no longer appears so much as included in the production process, but rather man relates himself to that process as its overseer and regulator. (What is true of machinery is equally true of the combination of human activities and the development of human intercourse.) No longer does the worker interpose a modified natural object as an intermediate element between the object and himself; now he interposes the natural process, [VII-3] which he transforms into an industrial one, as an intermediary between himself and inorganic nature, which he makes himself master of. He stands beside the production process, rather than being its main agent.
Once this transformation has taken place, it is neither the immediate labour performed by man himself, nor the time for which he works, but the appropriation of his own general productive power, his comprehension of Nature and domination of it by virtue of his being a social entity — in a word, the development of the social individual — that appears as the cornerstone of production and wealth. The theft of alien labour time, which is the basis of present wealth, appears to be a miserable foundation compared to this newly developed one, the foundation created by large-scale industry itself. As soon as labour in its immediate form has ceased to be the great source of wealth, labour time ceases and must cease to be its measure, and therefore exchange value [must cease to be the measure] of use value. The surplus labour of the masses has ceased to be the condition for the development of general wealth, just as the non-labour of a few has ceased to be the condition for the development of the general powers of the human mind. As a result, production based upon exchange value collapses, and the immediate material production process itself is stripped of its form of indigence and antagonism. Free develop- ment of individualities, and hence not the reduction of necessary labour time in order to posit surplus labour, but in general the reduction of the necessary labour of society to a minimum, to which then corresponds the artistic, scientific, etc., development of individuals, made possible by the time thus set free and the means produced for all of them.
By striving to reduce labour time to a minimum, while, on the other hand, positing labour time as the sole measure and source of wealth, capital itself is a contradiction-in-process. It therefore p. 92diminishes labour time in the form of necessary labour time in order to increase it in the form of superfluous labour time; it thus posits superfluous labour time to an increasing degree as a condition — question de vie ou de mort — for necessary labour time. On the one hand, therefore, it calls into life all the powers of science and Nature, and of social combination and social inter- course, in order to make the creation of wealth (relatively) independent of the labour time employed for that purpose. On the other hand, it wishes the enormous social forces thus created to be measured by labour time and to confine them within the limits necessary to maintain as value the value already created. The productive forces and social relations — two different aspects of the development of the social individual — appear to capital merely as the means, and are merely the means, for it to carry on production on its restricted basis. In fact, however, they are the material conditions for exploding that basis.
Wahrhaft reich eine Nation, wenn statt 12 Stunden 6 gearbeitet werden. Reichtum ist nicht Kommando von Surplusarbeitszeit [realer Reichtum], sondern verfügbare Zeit außer der in der unmittelbaren Produktion gebrauchten für jedes Individuum und die ganze Gesellschaft.
Une nation est véritablement riche si, au lieu de 12 heures, on en travaille 6. La richesse n’est pas le commandement exercé sur du temps de surtravail [richesse réelle], mais le temps disponible, en plus du temps nécessité dans la production immédiate, pour chaque individu et la société tout entière.
Waarlijk rijk is een natie als de werkdag 6 uur in plaats van 12 uur duurt. Rijkdom is niet het commando hebben over surplusarbeidstijd, (echte rijkdom), maar eerder beschikbare tijd buiten de tijd die nodig is voor de directe productie voor elk individu en de gehele maatschappij.
A nation is truly rich if 6 instead of 12 hours are worked. WEALTH is not command over surplus labour time [real wealth] but DISPOSABLE TIME, in addition to that employed in immediate production, for every individual and for the whole society
Die Natur baut keine Maschinen, keine Lokomotiven, Eisenbahnen, electric telegraphs, selfacting mules etc. Sie sind Produkte der menschlichen Industrie ; natürliches Material, verwandelt in Organe des menschlichen Willens über die Natur oder seiner Betätigung in der Natur. Sie sind von der menschlichen Hand geschaffne Organe des menschlichen Hirns ; vergegenständlichte Wissenskraft. Die Entwicklung des capital fixe zeigt an, bis zu welchem Grade das allgemeine gesellschaftliche Wissen, knowledge, zur unmittelbaren Produktivkraft geworden ist und daher die Bedingungen des gesellschaftlichen Lebensprozesses selbst unter die Kontrolle des general intellect gekommen und ihm gemäß umgeschaffen sind. Bis zu welchem Grade die gesellschaftlichen Produktivkräfte produziert sind, nicht nur in der Form des Wissens, sondern als unmittelbare Organe der gesellschaftlichen Praxis ; des realen Lebensprozesses.
La nature ne construit ni machines, ni locomotives, ni chemins de fer, ni electric telegraphs, ni self-acting mules, etc. Ce sont là des produits de l’industrie humaine : du matériau naturel, transformé en organes de la volonté humaine sur la nature ou de son exercice dans la nature. Ce sont des organes du cerveau humain crées par la main de l’homme : de la force du savoir objectivée. Le développement du capital fixe indique jusqu’à quel degré le savoir social général, knowledge, est devenue force productive immédiate, et, par suite, jusqu’à quel degré les conditions du processus vital de la société sont elles-mêmes passées sous le contrôle du general intellect, et sont réorganisées conformément à lui. Jusqu’à quel degré les forces productives sociales sont produites, non seulement sous la forme du savoir, mais comme organes immédiats de la pratique sociale ; du processus réel de la vie.
De natuur bouwt geen machines, geen locomotieven, spoorwegen, electric telegraphs, self-acting mules. Dit zijn producten van de menselijke industrie, natuurlijk materiaal omgevormd tot organen van de menselijke wil over de natuur of van het menselijk aandeel in de natuur. Ze zijn organen van het menselijk brein, geschapen door menselijke handen; de kracht van geobjectiveerde kennis. De ontwikkeling van het capital fixe toont aan tot welke mate algemene maatschappelijke kennis, knowledge, een directe productiekracht is geworden, en tot welke graad daardoor de voorwaarden van de vooruitgang van het maatschappelijk leven zelf onder de controle van het general intellect zijn komen te staan en overeenkomstig omgedraaid zijn. Tot welke graad de mogelijkheden van de maatschappelijke productie geproduceerd zijn, niet alleen in de vorm van kennis, maar ook als onmiddellijke organen van de maatschappelijke praktijk, van het werkelijke levensproces.
Nature builds no machines, no locomotives, railways, electric telegraphs, self-acting mules etc. These are products of human industry ; natural material transformed into organs of the human will over nature, or of human participation in nature. They are organs of the human brain, created by the human hand ; the power of knowledge, objectified. The development of capital fixe indicates to what degree general social knowledge has become a direct force of production, and to what degree, hence, the conditions of the process of social life itself have come under the control of the general intellect and been transformed in accordance with it. To what degree the powers of social production have been produced, not only in the form of knowledge, but also as immediate organs of social practice, of the real life process.
Ce texte difficile de Marx est utilisé par Juliet Mitchell en 1971 dans Women’s Estate (Mitchell 1971:30-31, Mitchell 2015:29-30, avec référence à la « Note on Machines » traduite par Ben Brewster en 1966) pour dire, un peu rapidement je pense, que le travail tend à n’être plus que surveillance des machines (la meilleure illustration en étant les ordinateurs — écrivant son livre fin des années soixante, Mitchell est visionnaire). (En français, L’âge de femme (Mitchell 1974:31), où l’on se réfère à tort au Capital.) Marx semble bien dire ici quelque chose de ce genre ; cependant pas pour le capitalisme introduisant les ordinateurs dans la seconde moitié du vingtième siècle, mais pour un au-delà du capitalisme.
610 [Zirkulation und Reproduktion des fixen und des zirkulierenden Kapitals]When, however, it shall have arrived at this maximum, it would be ridiculous to suppose, that society would still continue to exert its utmost productive power. The next consequence therefore would be, that where men heretofore laboured twelve hours they would now labour six, and this is national wealth, this is national prosperity. After all their idle sophistry, there is, thank God! no means of adding to the wealth of a nation but by adding to the facilities of living: so that wealth is liberty — liberty to seek recreation — liberty to enjoy life — liberty to improve the mind: it is disposable time, and nothing more. Whenever a society shall have arrived at this point, whether the individuals that compose it, shall, for these six hours, bask in the sun, or sleep in the shade, or idle, or play, or invest their labour in things with which it perishes, which last is a necessary consequence if they will labour at all, ought to be in the election of every man individually.