Dominique Meeùs
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Chapitre 7 — Le taux de plus-value

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Livre I, p. 237 et suivantes.
1. Le degré d’exploitation de la force de travail

Il faut lire attentivement, parce que souvent on simplifie tout cela en : « Une partie de la journée, le travailleur travaille pour lui-même : il produit ses moyens d’existence. Cette partie de son travail, c’est le travail nécessaire1. »

Première erreur : il produit autre chose. Du fil, dit Marx comme exemple. J’aime dire des rails (d’un travailleur au laminoir) pour que ce soit plus frappant : personne ne mange des rails, personne ne se tisse des vêtements en rails, personne ne se fait une maison avec des rails. Le fil, exemple de Marx, peut faire partie de la consommation d’un travailleur, mais il consommera bien d’autres choses, produites par des tas d’autres. Marx le dit très clairement : « il produit dans des conditions reposant sur une division sociale du travail », et cetera.

Deuxième erreur : à aucun moment de la journée il ne travaille pour lui-même. Parce qu’il a vendu sa force de travail, tout son travail appartient au capitaliste. Aucune partie du fil, des rails… ne lui appartient.

Ce qu’on peut dire du travail d’une partie de la journée du travailleur, c’est : « il ne produit qu’un équivalent de sa valeur déjà payée par le capitaliste et ne fait donc que remplacer la valeur variable de capital avancée ». De toute la valeur créée dans la journée, une partie de la valeur, donc une partie du temps de cette journée, remplace la valeur de la force de travail. Ce temps est appelé temps de travail nécessaire. Le travail nécessaire n’est en rien un travail particulier, il n’a rien de spécifique, il ne diffère en rien du reste du travail de la journée, il n’est pas défini comme travail, par son contenu de travail ; il n’est défini que par ce temps dit temps de travail nécessaire, temps qui lui-même n’est que durée, pas un moment spécifique, qui n’est que considération comptable, en valeur.

2. Présentation de la valeur du produit en parts proportionnelles du produit 3. La « dernière heure » de Senior 4. Le surproduit
Notes
1.
Lise Vogel tente de construire sur la notion travail nécessaire (au sens où elle la comprend, dans le sens que je dénonce) une théorie de la reproduction sociale. Je discute là beaucoup plus longuement ce que j’en dis ici.
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