Dominique Meeùs
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Chapitre 22 — Transformation de la plus-value en capital

Table of contents

P. 649 et suivantes.
3. Partage de la plus-value en capital et en revenu. La théorie de l’abstinence
P. 662 et suivantes.

Mots-clefs : ❦ accumulation, nécessité ❦ concurrence, nécessité de l’accumulation ❦ loi du mode de production capitaliste

p. 663 in fine[…] le développement de la production capitaliste fait de l’accroissement constant du capital placé dans une entreprise industrielle une nécessité, et la concurrence impose à chaque capitaliste individuel de se soumettre à la contrainte extérieure p. 664des lois immanentes du mode de production capitaliste. Elle contraint à étendre dans cesse son capital pour le conserver, et il ne peut l’étendre qu’au moyen d’une accumulation progressive.

Mots-clefs : ❦ Moïse ❦ prophète ❦ accumulation, nécessité ❦ loi du mode de production capitaliste

p. 666 in fineAccumulez ! Accumulez ! C’est la loi, la parole de Moïse et des Prophètes !

Mots-clefs : ❦ Malthus, An Inquiry… ❦ surtravail ❦ surproduction ❦ glut ❦ salaire, paiement en dessous de la valeur de la force de travail

P. 668[…] il ne lui [le capitaliste] en paraît pas moins nécessaire de maintenir le salaire de l’ouvrier, autant que faire se peut, au niveau le plus bas, « pour qu’il reste laborieux ». Et il ne dissimule pas non plus un seul instant que le secret pour faire du plus, c’est l’appropriation de travail non payé.

Une demande accrue des ouvriers signifie uniquement qu’ils sont disposés à prendre moins de leur propre produit pour eux-mêmes, et en laisser une plus grande part à leurs utilisateurs ; et quand on dit qu’en diminuant la consommation [chez les ouvriers] cela produit un glut [encombrement du marché, suproduction] je n’ai qu’une chose à répondre, c’est que glut est synonyme de profits élevés.

Malthus, An Inquiry into those principles respecting the nature of Demand, etc., p. 59.
4. Facteurs déterminants du volume de l’accumulation, indépendamment des proportions de la répartition de la plus-value en capital et en revenu : degré d’exploitation de la force de travail — force productive du travail — différence croissante entre capital mis en œuvre et capital consommé — grandeur du capital avancé
P. 671 et suivantes.

Mots-clefs : ❦ ressource naturelle ❦ ressource naturelle, gratuité des — ❦ ressource naturelle, minerai ❦ force de travail, ressource naturelle ❦ ressource naturelle, force de travail ❦ travail, source de richesse ❦ nature, source de richesse ❦ accumulation ❦ capital avancé ❦ engrais

P. 676Dans l’industrie extractive, dans les mines par exemple, les matières premières ne sont pas une composante de l’avance de capital. L’objet du travail n’est pas ici le produit d’un travail préalable, mais est un don gratuit de la nature. C’est le cas des minerais métalliques, des minéraux, du charbon, de la pierre, etc. […] Mais, tous autres facteurs demeurant les mêmes par ailleurs, la masse et le volume du produit s’accroissent en proportion directe du travail mis en œuvre. Comme au premier jour de la production, l’homme et la nature, les créateurs originels de produits, créateurs donc aussi des éléments matériels du capital, agissent de concert. Grâce à l’élasticité de la force de travail, le champ d’accumulation s’est élargi sans agrandissement préalable du capital constant.

Dans l’agriculture, on ne peut pas étendre la surface cultivée sans avancer un supplément de semences et d’engrais. Mais une fois cette avance faite, c’est l’action purement mécanique du travail du sol qui a elle-même un effet miraculeux sur le caractère massif du produit obtenu. Ainsi, une quantité supérieure de travail, fournie par le même nombre d’ouvriers qu’auparavant, accroît la fertilité sans requérir une nouvelle avance de moyens de travail. C’est de nouveau l’action directe de l’homme sur la nature qui devient la source immédiate de l’augmentation de l’accumulation sans intervention d’un nouveau capital.

Mots-clefs : ❦ force de travail, ressource naturelle ❦ travail, source de richesse ❦ nature, source de richesse ❦ terre, source de richesse ❦ capital, puissance d’expansion ❦ capital, expansion sans limite

P. 676 Résultat général : en s’incorporant les deux créateurs primitifs de la richesse, la force de travail et la terre, le capital acquiert une force d’expansion qui lui permet d’étendre les éléments de son accumulation au delà des limites apparemment fixées par sa propre grandeur, par la valeur et la masse des moyens de production déjà produits, dans lesquels il a son existence.

5. Le « fonds de travail »
P. 682 et suivantes.

Mots-clefs : ❦ force de travail, science et terre, puissances élastiques du capital

Nous avons vu par ailleurs que, même pour une valeur donnée du capital fonctionnant, la force de travail, la science et la terre (ce dernier terme désignant tous les objets de travail existant naturellement, sans que l’homme y ajoute rien) qui lui sont incorporées constituent des puissances élastiques de celui-ci, qui lui autorisent, à l’intérieur de certaines limites, une marge de jeu indépendante de sa propre grandeur.

P. 682

Mots-clefs : ❦ Jeremie Bentham ❦ Fernand Huts ❦ Martin Tupper ❦ Henri Heine

Bentham est chez les philosophes ce que Martin Tupper est p. 683chez les poètes. On ne pouvait fabriquer ces deux types qu’en Angleterre63. Son dogmatisme rend incompréhensibles les phénomènes les plus ordinaires du procès de production, comme par exemple ses expansions et ses contractions soudaines, et même l’accumulation.

63. Jeremie Bentham est un phénomène purement anglais. À aucune époque et en aucun pays, même parmi les philosophes, même chez Christian Wolff, le lieu commun le plus insignifiant ne s’est jamais étalé avec autant de suffisance. […] La critique d’art est « nuisible » parce qu’elle empêche d’honnêtes gens de jouir en paix de Martin Tupper, etc. Voilà le genre de balivernes dont ce brave homme, dont la devise était « nulla dies sine linea » a rempli des montagnes de livres. Si j’avais le courage de mon ami H. Heine, je dirais que le sieur Jeremie est un génie ès bêtise bourgeoise.

P. 682-683.

Un grand baron du port d’Anvers, Fernand Huts, défend l’idée que tout soutien du gouvernement flamand aux artistes est pernicieux. Il vaut mieux que le marché (c’est-à-dire les riches « entrepreneurs », comme il aime à se qualifier) décide de ce qui est bon et beau. Je ne sais s’il a lu Bentham.