Dominique Meeùs
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Chapitre 6 — Effets des changements de prix

Table of contents

Livre III, t. 1, p. 123.
2. — Accroissement de valeur et dévalorisation, libération et fixation du capital

p. 135¼Si le prix de la matière première s’accroît, il peut arriver qu’il soit impossible de la remplacer complètement, après avoir prélevé le salaire sur la valeur de la marchandise. En conséquence, de brutales fluctuations de prix provoquent des interruptions, de graves perturbations et même des catastrophes dans le procès de reproduction. Ce sont surtout les produits de l’agriculture proprement dits, les matières premières provenant de la nature organique, qui sont soumis à de telles variations de valeur par suite des changements dans les récoltes, etc. (Ici encore nous faisons tout à fait abstraction du système de crédit.) Par suite de conditions naturelles tout à fait incontrôlables, de saisons favorables ou non, etc., la même quantité de travail peut, en ce domaine, se traduire par des quantités fort différentes de valeurs d’usage et une mesure déterminée de ces valeurs d’usage aura de ce fait un prix qui variera beaucoup.

p. 135¾… il est dans la nature des choses que des matières végétales et animales, dont la croissance et la production sont soumises à des lois organiques déterminées dépendant de certaines périodes naturelles, ne puissent être soudainement multipliées, dans la même mesure que des machines, par exemple, ou tout autre capital fixe, charbon, minerais, etc., dont la multiplication peut se produire en un temps très court dans un pays industrialisé, si l’on suppose réalisées les autres conditions naturelles. Il est donc possible et même inévitable dans une production capitaliste développée que la production et la multiplication de la portion de capital constant consistant en capital fixe, outillage, etc., prenne une avance considérable sur la portion constituée par des matières premières organiques, de sorte que la demande de ces matières premières augmente plus vite que l’offre et que partant leur prix monte. Cette hausse de prix a en pratique pour conséquence : p. 1361o l’importation de ces matières premières de contrées plus lointaines, la hausse de prix couvrant des frais de transport plus élevés ; 2o le développement de leur production, mais ce fait, de par la nature des choses, risque de ne pouvoir accroître réellement la masse des produits qu’un an plus tard ; et 3o l’utilisation de toutes sortes de produits de remplacement qu’on négligeait jusqu’ici. Il en résulte aussi qu’on use des déchets avec plus d’économie.

p. 138⅔La morale de l’histoire que l’on peut tirer aussi d’une étude de l’agriculture, c’est que le système capitaliste s’oppose à une agriculture rationnelle ou que l’agriculture rationnelle est incompatible avec le système capitaliste (bien qu’il favorise son développement technique) et qu’elle nécessite l’intervention du petit paysan qui travaille lui-même sa terre ou le contrôle des producteurs associés.

Cette « morale de l’histoire » conclut une discussion économique sur l’instabilité du capitalisme. Il ne s’agit pas ici du rapport de l’homme à son environnement, contrairement au passage du Livre I ou Marx parle de métabolisme.