Dominique Meeùs
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Mots-clefs : ❦ temps de travail socialement nécessaire, conditions ordinaires
p. 33[…] le temps de travail socialement nécessaire ; c’est le temps de travail requis pour produire, dans les conditions sociales moyennes de production, la quantité totale exigée par la société d’une espèce de marchandises se trouvant sur le marché.
Il importe de noter que le temps de travail socialement nécessaire n’est pas le temps moyen, mais le temps dans des conditions ordinaires. Dans l’exemple développé en ce début de chapitre, la production plus productive ne modifie pas le temps socialement nécessaire.
Mots-clefs : ❦ force naturelle ❦ force naturelle, monopole ❦ sol ❦ terre ❦ rente
p. 36⅝L’accroissement de la force productive du travail qu’il met en œuvre [le fabricant qui utilise la chute d’eau] ne provient ni du capital ou du travail eux-mêmes, ni de la simple application d’une force naturelle incorporée au capital, mais qui se distingue du capital ainsi que du travail. Elle provient d’une augmentation de la productivité naturelle du travail, liée à l’emploi d’une force naturelle ; mais il ne s’agit pas d’une force naturelle qui serait à la disposition de tout capital dans la même sphère de production, comme par exemple l’élasticité de la vapeur ; son utilisation ne va donc pas de soi, du moment qu’on investit du capital dans cette sphère. Il s’agit d’une force naturelle monopolisable dont ne peuvent disposer, comme c’est le cas pour la chute d’eau, que ceux qui détiennent certaines portions du sol et ce qui en dépend. Il n’appartient nullement au capital de créer cette condition naturelle d’un accroissement de la productivité du travail, de la façon dont n’importe quel capital peut transformer de l’eau en vapeur. On ne la rencontre dans la nature qu’à certains endroits et, là où elle n’existe pas, elle ne peut pas être produite par une dépense déterminée de capital. Elle n’est point liée à des produits que le travail peut fabriquer, machines, charbon, etc., mais à des caractéristiques naturelles définies de certaines parties du sol. Ceux des fabricants possédant des chutes d’eau excluent ceux qui n’en possèdent pas de l’utilisation de cette force naturelle, parce que le sol, p. 37et a fortiori le sol doté de force hydraulique, est limité. Bien que la masse des chutes d’eau naturelles dans un pays donné soit limitée, cela n’exclut pas que le volume de la force hydraulique utilisable dans l’industrie soit susceptible d’être augmenté. La chute d’eau peut être canalisée artificiellement pour permettre l’utilisation totale de sa force motrice ; le cas échéant, la roue à aubes peut être améliorée pour utiliser au maximum la force hydraulique ; là où la roue ordinaire ne convient pas au mode d’adduction d’eau, on peut employer des turbines, etc. La possession de cette force naturelle constitue un monopole entre les mains de son propriétaire, la condition d’une force productive élevée du capital investi, qui ne peut pas être produite par le procès de production du capital lui-même. Cette force naturelle, qui est ainsi monopolisable, n’est jamais séparable de la terre. Elle ne fait pas partie des conditions générales de la sphère de production en question et ne compte point parmi celles que tout le monde peut réaliser.
Mots-clefs : ❦ rente, capitalisation ❦ terre, n’a pas de valeur ❦ force naturelle, n’a pas de valeur
p. 39¼La chute d’eau comme la terre, comme toute force de la nature, n’a pas de valeur par elle-même, puisqu’aucun travail n’est matérialisé en elle ; elle n’a donc pas non plus de prix qui normaliter [normalement] n’est rien d’autre que l’expression monétaire de la valeur. Là où il n’y a pas de valeur, il ne peut eo ipso [par le fait même] y avoir d’expression monétaire. Ce prix n’est que la rente capitalisée.