Dominique Meeùs
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Capital III, chap. 1, É.S. t. 1, p. 47. p. 47Dans le Livre Ier, nous avons étudié les divers aspects que présente le procès de production capitaliste, en soi, en tant que procès de production immédiat, et, dans cette étude, nous avons fait abstraction de tous les effets secondaires résultant de facteurs étrangers à ce procès. […] Dans ce Livre III, […] Il s’agit au contraire de découvrir et de décrire les formes concrètes auxquelles donne naissance le mouvement du capital comme un tout. C’est sous ces formes concrètes que s’affrontent les capitaux dans leur mouvement réel […] Les formes du capital que nous allons exposer dans ce livre le rapprochent progressivement de la forme sous laquelle il se manifeste dans la société, à sa surface, pourrait-on dire, dans l’action réciproque des divers capitaux, dans la concurrence et dans la conscience ordinaire des agents de la production eux-mêmes.
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Capital III, chap. 1, É.S. t. 1, p. 48. Cette portion de valeur de la marchandise [capital constant, c, et capital variable, v], qui remplace le prix des moyens de production consommés et de la force de travail employée, ne fait que remplacer ce que la marchandise coûte au capitaliste lui-même : pour lui, elle constitue le coût de production de la marchandise.
À dire vrai, il y a là deux grandeurs tout à fait différentes : ce que la marchandise coûte au capitaliste et ce que coûte la production de la marchandise elle-même. La fraction de la valeur de la marchandise constituée par la plus-value ne coûte rien au capitaliste, précisément parce qu’elle coûte à l’ouvrier du travail non payé. Mais, sur la base de la production capitaliste, l’ouvrier, une fois entré dans le procès de production, constitue une partie intégrante du capital productif en fonction qui appartient au capitaliste ; ce dernier est donc le véritable producteur de marchandises et il lui apparaît nécessairement que ce qui est pour lui coût de production constitue le coût réel de la marchandise. […]
[…]
Le coût de la marchandise se mesure, du point de vue capitaliste, à la dépense de capital, son coût réel à la dépense de travail.
On a donc ici la définition du coût de production de la marchandise : la fraction de capital constant et de capital variable qu’elle coûte au capitalisme. (On trouve des « coûts de production » en passant au Livre I, en parlant de Ricardo, par exemple.) Quant à ce qu’il veut dire par « ce que coûte la production de la marchandise elle-même » (ci-dessus), il le reformule l’instant d’après : « son coût réel [se mesure] à la dépense de travail » (et dans la phrase suivante : « sa valeur ou son coût de production réel »). C’est donc la valeur.