Dominique Meeùs
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Le second cycle de révolutions

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La victoire du socialisme en U.R.S.S. a une signification décisive dans le développement de la révolution prolétarienne mondiale. Le premier État prolétarien dans le monde par le fait même de son existence a déjà, dès le moment de son apparition, ébranlé les bases du capitalisme. La construction du socialisme en U.R.S.S. a révolutionné la classe ouvrière, les masses laborieuses et les peuples opprimés du monde entier. Mais la victoire définitive et sans retour du socialisme en U.R.S.S. a créé une situation tout à fait nouvelle. Maintenant les masses de plus en plus considérables dans le monde entier voient déjà les résultats colossaux de cette lutte héroïque que la classe ouvrière, alliée à la masse fondamentale de la paysannerie, a menée sous la direction du Parti de Lénine et de Staline.

L’Union soviétique est maintenant un État socialiste puissant, qui croît de plus en plus et se renforce sous tous les rapports, le facteur le plus important de la politique mondiale. Les peuples opprimés et exploités du monde entier peuvent maintenant comparer les résultats des deux voies. D’un côté, la voie du bolchévisme, la voie de la révolution prolétarienne, qui a abouti à l’émancipation complète des travailleurs, à l’épanouissement de la véritable démocratie prolétarienne socialiste, à la suppression des classes et de l’exploitation, à la croissance rapide du niveau matériel et culturel de la vie des masses, au développement d’une vie p. 361heureuse et joyeuse, — au socialisme. Et, d’un autre côté, la voie de la social-démocratie, la voie du réformisme, sous l’influence duquel se trouvaient d’énormes masses de la classe ouvrière dans les pays capitalistes et qui a abouti à une paupérisation inouïe des masses, au déchaînement de terreur féroce de la dictature fasciste et à la liquidation des derniers restes de la démocratie bourgeoise dans certains pays et à la décroissance du danger fasciste dans les autres. La comparaison entre ces deux bilans historiques porte un coup très violent aux illusions réformistes et social-démocrates des masses, provoque un profond bouleversement dans leur conscience, redonne aux masses confiance en leurs forces pour la lutte contre le fascisme et le capitalisme. Dans le monde entier, des masses de plus en plus considérables se rassemblent autour de l’U.R.S.S. — de la puissante patrie socialiste de tous les travailleurs.

La prévision géniale du camarade Staline s’est brillamment vérifiée. La victoire du socialisme dans l’Union soviétique, disait-il déjà en 1926…

… ne peut pas se limiter à notre pays, mais elle doit provoquer un puissant mouvement vers le socialisme dans tous les pays capitalistes, et si elle ne coïncide pas à temps avec la victoire de la révolution prolétarienne dans les autres pays, elle doit en tout cas déclencher un puissant mouvement des prolétaires des autres pays vers la victoire de la révolution mondiale. (J. Staline : « Encore la déviation social-démocrate ». (En russe.).)

Déjà maintenant, un puissant mouvement des masses ouvrières des pays capitalistes vers la victoire de la révolution mondiale se développe effectivement. Ce mouvement est provoqué par la victoire du socialisme en U.R.S.S., obtenue sous la direction du camarade Staline, qui, dans la lutte implacable contre tous les ennemis du communisme, a défendu et développé la doctrine léniniste sur la victoire du socialisme dans un seul pays et qui, sous le drapeau de cette doctrine, a mené la classe ouvrière à la victoire.

La victoire du socialisme en U.R.S.S. représente le plus grand triomphe de la théorie du marxisme-léniniste, développée par le camarade Staline, et a une importance historique mondiale. Elle ouvre non seulement une nouvelle période dans le développement du pays du socialisme, mais aussi une nouvelle étape dans le développement de la révolution p. 362prolétarienne mondiale, commencée par le prolétariat russe en octobre 1917 :

Avec le triomphe du socialisme en U.R.S.S., la révolution prolétarienne mondiale a conquis des positions imprenables dans la lutte de plus en plus aiguë pour la solution du problème « qui l’emportera » sur l’arène internationale… La victoire du socialisme, transformant l’U.R.S.S. en une force qui met en mouvement les grandes masses de la population, les classes, les nations, les peuples et les États, marque un nouveau et grand changement dans le rapport des forces de classe, à l’échelle mondiale, en faveur du socialisme, au détriment du capitalisme. Elle marque le début d’une nouvelle étape dans le développement de la révolution prolétarienne mondiale. (Contre la guerre et le fascisme : l’Unité, p. 38, 39, 40.)

L’influence révolutionnaire de la victoire du socialisme en U.R.S.S. est d’autant plus grande que, malgré toutes ses tentatives, la bourgeoisie n’a pas trouvé une issue à la crise économique mondiale et continue à chercher cette issue dans la voie du renforcement de l’exploitation, dans la voie du fascisme, d’une nouvelle guerre impérialiste mondiale et d’une attaque contre l’U.R.S.S.

Tout cela mène à un plus grand développement de la lutte de classe révolutionnaire du prolétariat. Au cours de ces dernières années, dans les pays capitalistes, a eu lieu une série de très grandes grèves de masse, que l’Europe capitaliste n’avait pas vues depuis la première vague des révolutions de 1918-1923. Des événements tels que la puissante grève générale politique contre le danger fasciste en France en février 1934, telle que l’héroïque lutte armée des ouvriers contre les fascistes en Autriche en février 1934 et en Espagne en octobre 1934, confirment brillamment les paroles du camarade Staline, que « l’idée de l’assaut mûrit dans la conscience des masses », et témoignent de la profondeur du processus de révolutionnarisation des masses qui se produit actuellement.

Ce processus trouve son expression dans la profonde crise subie par la 2e Internationale. La victoire du fascisme dans une série de pays s’est trouvée possible surtout grâce à la politique social-démocrate de scission dans la classe ouvrière et de collaboration avec la bourgeoisie, grâce au fait que la social-démocratie empêchait de toute façon la formation d’un front unique de la classe ouvrière contre le fascisme grandissant. Par toute sa politique, la social-démocratie a frayé la voie et facilité la victoire du fascisme dans p. 363ces pays. Ce fait pénètre dans la conscience des masses de plus en plus considérables. Les masses d’ouvriers social-démocrates ont de moins en moins d’illusions au sujet de la politique de la social-démocratie, de plus en plus elles sont attirées par le front unique et se tournent vers le communisme. D’un autre côté, le passage de la bourgeoisie au fascisme a privé la social-démocratie de son ancienne situation dans l’État bourgeois. Tout cela rend difficile, et dans une série de pays rend impossible, à la social-démocratie, de conserver son ancien rôle de soutien de la bourgeoisie. La social-démocratie se divise de plus en plus en deux camps : le camp des éléments réactionnaires qui s’efforcent de continuer l’ancienne politique de collaboration de classe avec la bourgeoisie et le camp des éléments qui se révolutionnent.

Toutes ces conditions et, en premier lieu, l’énorme influence révolutionnaire de la victoire du socialisme en U.R.S.S., créent des circonstances extrêmement favorables pour la formation du front unique de la classe ouvrière, pour la création, sous l’hégémonie du prolétariat, d’un front populaire de lutte contre le fascisme et la guerre, pour la préparation aux futures batailles pour la dictature du prolétariat, aux grandes batailles du second cycle de révolutions prolétariennes.

Le nouveau cycle de révolutions, par ses dimensions et sa profondeur, laissera loin derrière lui le premier cycle de révolutions. Les batailles révolutionnaires de 1918-1923 se produisirent alors qu’il n’y avait pas encore de partis communistes de masse et expérimentés, alors que dans les masses l’influence de la social-démocratie était encore extrêmement forte, alors que le premier État prolétarien dans le monde n’était pas encore aussi fort qu’à présent, alors qu’on menait encore la lutte seulement pour décider la question « qui l’emportera » à l’intérieur du pays des Soviets.

Les batailles révolutionnaires décisives de l’avenir se produiront alors que la puissance économique, politique et militaire du pays du socialisme victorieux s’est fortement accrue, alors que l’influence sur les masses de la social-démocratie, qui a fait banqueroute, tombe rapidement, alors qu’à la tête des masses se trouvent des partis communistes organisés et enrichis par l’expérience bolchevik, des partis qui, dès à présent, sous la direction de l’Internationale communiste, p. 364dans la lutte quotidienne menée contre l’offensive du Capital, contre le fascisme, contre la guerre et l’intervention, préparent, organisent, rassemblent et entraînent les masses de la classe ouvrière aux batailles décisives pour le pouvoir, pour la dictature du prolétariat.

Le prolétariat révolutionnaire du monde entier, sous la direction de l’Internationale communiste, avec à sa tête le grand et génial chef de la révolution prolétarienne mondiale, le camarade Staline, se prépare à sortir vainqueur du nouveau cycle de révolutions et de guerres.

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