Dominique Meeùs
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Louis Ségal, Principes d’économie politique :
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L’apparition du pays de la dictature du prolétariat a produit une scission dans l’économie mondiale.
Le capitalisme ne constitue déjà plus un système unique englobant toute l’économie mondiale. (J. Staline : Deux Bilans, p. 9. Bureau d’éditions, 1930.)
La révolution prolétarienne de 1917 a mis fin à la domination mondiale de l’impérialisme : un sixième du globe a échappé au système capitaliste.
L’existence de l’Union soviétique montre clairement aux masses exploitées du monde entier tous les avantages du système économique soviétique sur le système capitaliste. Non seulement aujourd’hui, quand une crise économique d’une acuité sans exemple sévit dans le monde capitaliste tout entier, mais encore avant la crise, les rythmes du développement de la production en U.R.S.S. ont laissé loin en arrière ceux des pays capitalistes les plus importants. Ainsi, pendant la période 1924-1928, l’accroissement annuel moyen de la production a été : aux États-Unis de 3 %, en Allemagne de 6,3 %, en France de 3,3 %, en Angleterre de 1 % et en U.R.S.S. de 27,3 %.
En U.R.S.S., le chômage est liquidé, dans les pays capitalistes, il s’est énormément accru. Tandis qu’en U.R.S.S. le niveau matériel et culturel des masses s’élève rapidement, dans les pays capitalistes la paupérisation du prolétariat et la ruine des masses travailleuses grandissent d’une façon inouïe. L’U.R.S.S. se développe avec la plus grande rapidité alors que les pays capitalistes sont en proie à une crise de surproduction. Tout cela est un facteur très important de révolutionnarisation du prolétariat et des masses exploitées des pays impérialistes et des colonies.
Il y a à côté du système économique capitaliste, un système socialiste qui grandit, enregistre des succès, s’oppose au système capitaliste et, du seul fait de son existence, démontre la décomposition du capitalisme, dont il ébranle les bases. (J. Staline : Deux Bilans, p. 9. Bureau d’éditions, 1930.)
De quelle façon l’existence même de l’Union soviétique ébranle-t-elle les bases de l’impérialisme ?
p. 338Rappelons-nous les trois séries de contradictions de l’impérialisme que nous avons analysées plus haut : 1. Les contradictions entre la bourgeoisie et le prolétariat dans les pays impérialistes, 2. Les contradictions entre les pays impérialistes et les colonies et 3. Les contradictions entre les pays impérialistes sur le terrain de la lutte pour un nouveau partage du monde. L’existence de l’Union soviétique complique et approfondit ces contradictions de l’impérialisme.
L’expérience de la révolution d’Octobre montre clairement au prolétariat du monde entier que la voie du bolchévisme est l’unique voie de libération du joug du Capital. L’Union soviétique a montré à la classe ouvrière mondiale non seulement que le socialisme est réalisable, mais aussi les voies et les moyens de sa réalisation. Les doutes et les hésitations à l’égard de la réalisation du socialisme par la voie de la dictature du prolétariat, doutes que la bourgeoisie et les chefs social-démocrates ont apportés dans les rangs de la classe ouvrière, disparaissent de plus en plus. La victoire du socialisme en U.R.S.S. et sa croissance gigantesque portent coup sur coup à l’influence social-démocrate sur les masses. La base de masse de la social-démocratie est ébranlée et les forces du communisme grandissent.
Une des questions les plus importantes de la révolution prolétarienne, c’est la question de l’attitude du prolétariat envers les masses laborieuses de la paysannerie. La reconstruction socialiste de la petite économie paysanne est une des tâches les plus difficiles de la révolution prolétarienne. En dépit de toutes les prophéties et de toutes les théories des ennemis du communisme, l’ordre kolkhozien a vaincu en U.R.S.S., définitivement et sans retour.
La victoire de l’U.R.S.S., qui a une importance historique mondiale, montre clairement aux ouvriers de tous les pays que la tâche de la socialisation de l’économie paysanne est une tâche tout à fait réalisable, que le socialisme peut vaincre dans toutes les branches de la production et que le chemin pour y parvenir passe à travers la révolution. L’expérience de la collectivisation en U.R.S.S. facilite au prolétariat des pays capitalistes la conquête de la paysannerie pauvre et de la paysannerie moyenne qui est en train de se ruiner, lui facilite par cela même la conquête du pouvoir.
p. 339Ainsi l’existence et les progrès de l’Union soviétique, base et rempart de la révolution prolétarienne mondiale, donnent plus d’assurance au mouvement révolutionnaire des masses dans les pays capitalistes, accélèrent le procès même de révolutionnarisation et aggravent les contradictions entre la bourgeoisie et le prolétariat. Mais tout cela signifie que le fait même de l’existence de l’U.R.S.S. ébranle les bases du capitalisme.
Passons maintenant aux contradictions entre les colonies et les pays impérialistes. L’U.R.S.S. a résolu la question nationale et a aboli toute oppression nationale sur son territoire, elle a affranchi les peuples coloniaux de l’ancien Empire russe et, par la voie de la construction socialiste, élève leur niveau matériel et culturel. Tout cela, en ébranlant les bases de l’impérialisme, renforce le mouvement révolutionnaire de libération dans les colonies et approfondit les contradictions entre les masses opprimées des colonies et leurs oppresseurs impérialistes.
Passons enfin à la troisième série des contradictions de l’impérialisme. Les contradictions entre les pays impérialistes sur la base de leur lutte pour un nouveau partage du monde s’accentuent également par suite de l’existence de l’U.R.S.S. Comme l’impérialisme a vu sa domination lui échapper sur un sixième du globe, où les masses laborieuses étaient auparavant un objet d’exploitation non seulement pour « leur » bourgeoisie, pour la bourgeoisie russe, mais aussi pour le capital financier mondial, la lutte s’est accentuée pour un nouveau partage des pays restés au pouvoir de l’impérialisme.
Nous voyons que l’existence de l’U.R.S.S. est un facteur d’aggravation de toutes les contradictions de l’impérialisme. La contradiction entre l’U.R.S.S. et l’impérialisme mondial
… n’est pas une contradiction au sein du capitalisme. C’est une contradiction entre le capitalisme dans son entier et le pays qui bâtit le socialisme. Cela n’empêche pas cette contradiction d’ébranler les assises mêmes du capitalisme. Mieux : elle met à nu toutes les contradictions profondes du capitalisme, elle les réunit en un faisceau et elle en fait une question de vie et de mort pour le régime capitaliste lui-même. (J. Staline : Deux Bilans, p. 14.)
C’est pourquoi sont tout à fait inévitables des tentatives p. 340de la part de l’impérialisme mondial d’étouffer par la force des armes, le premier pays de la dictature du prolétariat, des tentatives d’intervention contre l’U.R.S.S. dans le but de détruire le rempart de la révolution mondiale et de trouver une issue à la crise.
La guerre impérialiste a également aggravé les contradictions internes du système impérialiste à un degré tel que la bourgeoisie ne peut pas et ne pourra pas trouver une issue à ces contradictions. Examinons tout d’abord l’aggravation que la guerre a provoquée dans les contradictions au sein des pays impérialistes.