Dominique Meeùs
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Louis Ségal, Principes d’économie politique :
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Cependant, le capital financier trouve encore pour un certain temps des moyens de prolonger artificiellement l’existence du capitalisme pourrissant. Ces moyens, ce n’est pas seulement le renforcement de l’oppression sur la classe ouvrière, le renforcement de la répression (police, armée, etc.), mais aussi la corruption de la couche supérieure de la classe ouvrière, la création dans la classe ouvrière elle-même d’une couche destinée à scissionner de l’intérieur les forces de la classe ouvrière et à détourner les grandes masses ouvrières de l’action révolutionnaire.
Cette corruption s’effectue directement par la distribution de sinécures et de pots-de-vin aux chefs des syndicats, des partis politiques, aux rédacteurs de journaux, etc. Cette p. 316corruption s’opère aussi par l’augmentation des salaires de l’aristocratie ouvrière, c’est-à-dire de la couche des ouvriers hautement qualifiés, aux dépens des surprofits coloniaux.
La couche supérieure de la classe ouvrière corrompue par la bourgeoisie s’efforce de maintenir dans la classe ouvrière les illusions sur la possibilité d’une amélioration de sa situation en régime capitaliste, les illusions sur les méthodes parlementaires et sur la possibilité d’un passage pacifique au socialisme, elle sème dans la classe ouvrière le nationalisme et le chauvinisme et le fait servir à l’accomplissement des desseins de la bourgeoisie impérialiste. En un mot, elle est la propagatrice de l’opportunisme et de l’influence bourgeoise dans la classe ouvrière. Non seulement elle détourne par son idéologie la classe ouvrière de l’action révolutionnaire contre le capitalisme, mais, ayant entre ses mains l’appareil syndical, les caisses d’assurances, les coopératives ouvrières, etc., elle brise ainsi la lutte organisée de la classe ouvrière, les grèves, etc.
L’opportunisme scinde le mouvement ouvrier et affaiblit la force de l’ennemi principal de la bourgeoisie, le prolétariat révolutionnaire. Bien qu’à l’époque de l’impérialisme aient mûri toutes les conditions de la révolution prolétarienne, la bourgeoisie impérialiste, grâce à la scission du mouvement ouvrier, réussit artificiellement à différer sa ruine pour un certain temps.
La bourgeoisie crée et entretient ses agents dans la classe ouvrière à l’aide d’une partie de ses surprofits coloniaux. Cela signifie que la base économique de l’opportunisme, c’est le parasitisme et la décomposition du capitalisme. Mais précisément il découle aussi de cela que l’influence de l’opportunisme dans la classe ouvrière ne peut être que temporaire, que c’est seulement un moyen artificiel de la bourgeoisie de retarder la fin inévitable du capitalisme dépérissant. Et, en effet, chaque moyen de salut du capitalisme pourrissant ne peut être qu’un moyen artificiel.
L’enveloppe capitaliste a cessé de correspondre à son contenu et aux forces productives mûres pour le socialisme, et…
… sa putréfaction pourra durer assez longtemps (si, au pis aller, la guérison de l’abcès opportuniste traîne en longueur), mais elle sera néanmoins, fatalement, éliminée. (Lénine : l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme, p. 139.)
L’aggravation sans précédent des contradictions de classe, amenée par l’impérialisme, conduit inévitablement au fait que s’accentue…
… l’incompatibilité de l’opportunisme avec les intérêts généraux et vitaux du mouvement ouvrier. (Lénine : l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme, p. 128.)
L’oppression de l’oligarchie financière s’accentue à tel point que le rôle de l’opportunisme, en tant qu’agent de la bourgeoisie dans la classe ouvrière, devient de plus en plus clair aux grandes masses de la classe ouvrière.
D’autre part, le développement de l’impérialisme conduit inévitablement à l’épuisement des sources avec lesquelles la bourgeoisie entretient ses agents dans la classe ouvrière. En effet, avec le développement de l’impérialisme, s’aggravent non seulement les contradictions à l’intérieur des pays impérialistes, mais aussi les contradictions entre les métropoles et les colonies, ainsi qu’entre les pays impérialistes.