Dominique Meeùs
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Louis Ségal, Principes d’économie politique :
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Ce qui caractérise l’impérialisme, ce n’est pas simplement la lutte pour le partage territorial du monde, mais le fait qu’au début du 20e siècle, c’est-à-dire au commencement de l’époque de l’impérialisme, tout le globe terrestre était déjà partagé entre les États impérialistes. Les données suivantes le démontrent.
Tous les pays colonisateurs européens ainsi que les États-Unis d’Amérique possédaient en 1876 10,8 % de toute la superficie de l’Afrique et, en 1900, déjà 90,4 % ; en p. 304Polynésie (îles du Pacifique), en 1876, 56,8 %, et en 1900, 98,9 % ; en Asie, en 1876, 51,5, et, en 1900, 56,6 %. En Australie, 100 et 100 % ; en Amérique, 27,5 % et 27,2 %. Si l’on prend en considération qu’une partie considérable de l’Asie (Chine, Perse, Turquie) ainsi que tous les États de l’Amérique du Sud étaient à demi vassaux des grands pays capitalistes, ces chiffres attestent qu’au début du 20e siècle, le monde entier était déjà partagé entre les pays impérialistes.
En 1914, six « grandes puissances » (Angleterre, Russie, France, Allemagne, États-Unis et Japon), dont le territoire formait 12,3 % de la superficie du globe, possédaient des colonies qui formaient 48,5 % de la surface du globe. Il faut y ajouter 7,4 % de colonies appartenant à de petits États comme la Hollande, la Belgique, etc., et 10,8 % de semi-colonies. Soit en tout 66,7 %, c’est-à-dire que les deux tiers de notre planète étaient directement ou indirectement subordonnés aux États impérialistes. La population de ces pays vassaux formait 56,1 % de toute la population du globe.
Le capitalisme s’est transformé en un système universel d’oppression coloniale et d’étranglement financier de l’énorme majorité de la population du globe par une poignée de pays « avancés ». (Lénine : l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme, p. 15.)