Dominique Meeùs
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Louis Ségal, Principes d’économie politique :
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Il faut songer qu’en fin de compte les moyens de production servent pour la production d’objets de consommation. Pour les capitalistes peu importe, en général, quelle valeur d’usage ils produisent. Pour eux, les moyens de production sont un capital, c’est-à-dire un moyen de soutirer du travail non payé à la classe ouvrière. Mais pour produire de la plus-value, les capitalistes ne peuvent échapper à la nécessité de produire des valeurs d’usage tout à fait concrètes, et ils auront beau produire des moyens de production, chaque moyen de production devra, en fin de compte, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, servir à la production des objets de consommation.
La croissance plus rapide des moyens de production doit finalement amener une disproportion entre les sections I et II de la production sociale. Il est inévitable qu’on produise beaucoup trop de moyens de production par rapport à ce qu’il faut pour la section II. Dans la section I apparaît la surproduction. Mais cette surproduction éclate parce que la section II qui produit des objets de consommation ne peut pas élargir sa production assez vite pour pouvoir mettre en œuvre tous les moyens de production que lui offre la section I. Elle ne le peut pas pour cette raison qu’elle se heurte immédiatement au pouvoir d’achat limité des masses.
p. 258Cette disproportion de la production découle de la contradiction entre la production sociale et l’appropriation capitaliste. La contradiction entre la tendance à une extension illimitée de la production et le pouvoir d’achat limité des masses en est aussi la conséquence directe. Ce ne sont que deux formes sous lesquelles se manifeste la contradiction fondamentale du capitalisme.
C’est pourquoi la disproportion entre les branches de la production et la contradiction entre la production et la consommation ne doivent pas être considérées comme les causes des crises. La cause des crises c’est la contradiction entre la production sociale et l’appropriation capitaliste.
La cause profonde des crises économiques de surproduction réside dans le système capitaliste lui-même. (J. Staline : Deux Bilans, p. 7. Bureau d’éditions, 1930.)