Dominique Meeùs
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L’importance de la théorie léniniste de la question agraire

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Lénine a montré que là où la « science » bourgeoise et réformiste voit la prospérité et le bien-être des petits producteurs « indépendants », règne en réalité une incroyable exploitation, la ruine, la misère et la barbarie. Après avoir mis à jour les contradictions qui existent entre la grande masse des petits paysans et la bourgeoisie, Lénine a démontré la possibilité et la nécessité pour ces masses de se séparer de la bourgeoisie et de se placer sous la direction du prolétariat dans sa lutte contre la bourgeoisie. Lénine a découvert dans les paysans qui se ruinent une réserve pour la révolution prolétarienne, réserve qui a une importance décisive pour la victoire du prolétariat sur la bourgeoisie.

La théorie marxiste-léniniste enseigne au prolétariat non seulement comment gagner les couches paysannes semi-prolétariennes en vue de renverser la dictature de la bourgeoisie, mais encore comment gagner à l’édification socialiste les masses de la paysannerie pauvre et moyenne.

Ayant affranchi ces couches paysannes de l’exploitation des propriétaires fonciers et des capitalistes, la dictature prolétarienne leur ouvre la voie du socialisme, élève leur bien-être, liquide leur retard séculaire et leur barbarie et anéantit ainsi l’antagonisme créé par le capitalisme entre l’industrie et l’agriculture, entre la ville et la campagne.

Les progrès de la reconstruction socialiste de l’agriculture confirment la justesse de la théorie et de la politique léninistes dans la question agraire. Cette théorie et cette politique ont été brillamment développées et continuées par le camarade Staline, sous la direction duquel fut résolue la tâche la plus difficile de la révolution prolétarienne, la reconstruction socialiste de l’agriculture.

En U.R.S.S., sur la base de la collectivisation de l’agriculture, les koulaks ont été liquidés en tant que classe, la majorité des paysans moyens et presque tous les paysans pauvres sont entrés dans les exploitations collectives. Déjà, au cours du premier plan quinquennal, a été supprimé le paupérisme à la campagne. Avec le premier plan quinquennal, l’U.R.S.S. est devenue le pays de la plus grande agriculture du monde. L’agriculture en U.R.S.S. est basée sur une technique avancée, l’emploi des tracteurs et des p. 210machines compliquées se développe à une allure rapide. Pendant le premier plan quinquennal, le nombre des tracteurs a passé de 26 700 en 1928 à 148 500 en 1932, c’est-à-dire a augmenté de cinq fois et demie, et leur puissance a passé de 278 000 CV à 2 225 000 CV, c’est-à-dire a augmenté de huit fois. En quatre ans, la surface emblavée s’est accrue de 21 millions d’hectares. La récolte a considérablement augmenté. Le mot d’ordre lancé par le camarade Staline : « rendre tous les kolkhoz bolcheviks et tous les kolkhoziens aisés », a remué les grandes masses des kolkhoziens. La productivité du travail dans les kolkhoz s’est considérablement accrue ainsi que les revenus des kolkhoz et des kolkhoziens.

Les statuts kolkhoziens de Staline, qui sont la source du nouvel essor de la production et un puissant moyen de renforcement économique des kolkhoz, jettent de solides bases pour une vie culturelle et aisée de toute la masse des kolkhoziens.

Si, vers la fin de la première période quinquennale, le chiffre des économies collectivisées s’est élevé à 61,5 %, au cours de la seconde période quinquennale la collectivisation sera entièrement terminée. La production de l’agriculture, pendant la seconde période quinquennale, va doubler. Le nombre de stations de machines et de tracteurs montera de 2 446 en 1932 à 6 000 en 1937. La puissance globale des tracteurs grandira de 2 225 000 C.V. en 1932 à 8 200 000 C.V. en 1937. Le nombre des machines agricoles augmentera beaucoup. La reconstruction technique de l’agriculture sera achevée.

La révolution culturelle qui se déroule à la campagne est inséparable de la réorganisation socialiste de l’agriculture. La liquidation de l’analphabétisme, la formation de millions d’organisateurs de la production socialiste, le développement des connaissances techniques, l’affranchissement de la femme, l’augmentation du réseau des institutions culturelles, le développement de la conscience socialiste des kolkhoziens, tout cela accompagne le développement du socialisme à la campagne.

La seconde période quinquennale crée les prémices pour la solution d’une tâche importante de la révolution communiste, de la suppression de la contradiction entre la ville et la campagne.

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Pendant la seconde période quinquennale, l’U.R.S.S. fait un pas en avant en vue de faire disparaître l’antagonisme séculaire de la société humaine : l’antagonisme entre la ville et la campagne, et crée toutes les prémices nécessaires pour supprimer cet antagonisme. Par sa forme sociale, l’agriculture ne se distingue plus de l’industrie ; le travail agricole devient une des variétés du travail industriel ; les moyens de communication entre la ville et la campagne s’accroissent rapidement ; on voit se rapprocher sensiblement les rythmes d’accroissement de la production, de l’industrie et de l’agriculture ; on voit se rapprocher les niveaux de bien-être matériel et culturel des travailleurs de la ville et de la campagne. (En avant pour le deuxième plan quinquennal ! p. 28. Bureau d’éditions, 1934.)

Dans le monde capitaliste, le tableau est tout opposé. Durant les dernières années, les surfaces ensemencées ont été réduites en moyenne de 8 à 10 %. Aux États-Unis, la valeur de la production agricole est passée de 11 milliards de dollars en 1929 à 5 milliards en 1932, soit une diminution de plus de 50 %. La valeur de la production des céréales a baissé de plus de 68 % et celle du coton de 70 %.

Alors qu’en U.R.S.S. la production des machines agricoles croît à une allure prodigieuse, aux États-Unis, elle a subi une baisse de 90 % par rapport à 1929, en Allemagne de 43 % et en Pologne elle a presque complètement cessé.

La crise agraire s’est renforcée au cours de cette période embrassant toutes les branches agricoles, y compris l’élevage, et poussant l’agriculture à la dégradation, jusqu’à substituer le travail manuel à la machine, le cheval au tracteur, jusqu’à réduire brusquement, et parfois renoncer complètement à l’application des engrais chimiques. (J. Staline : Deux Mondes. Bilan capitaliste, bilan socialiste, p. 5. Bureau d’éditions, 1934.)

La crise a ruiné des millions de paysans. Ainsi, le revenu annuel du fermier moyen aux États-Unis est tombé de 847 dollars en 1929 à 187 en 1932. L’endettement des paysans ne cesse de croître ; on assiste à la vente aux enchères des exploitations paysannes. Aux États-Unis, il a été vendu en 1929 45 000 exploitations paysannes et en 1932 150 000, en Allemagne 10 000 en 1928 et 18 000 en 1931 (seulement d’après les données officielles).

Pendant que des millions de chômeurs et de paysans meurent de faim, les capitalistes détruisent, pour relever les prix, des quantités formidables de blé, de coton, etc.

La victoire du socialisme en U.R.S.S., la croissance de l’agriculture socialiste et de l’aisance des paysans kolkhoziens révolutionnent les masses paysannes et renforcent l’essor révolutionnaire dans le monde entier.

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