Dominique Meeùs
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Louis Ségal, Principes d’économie politique :
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p. 158Dans les chapitres précédents, nous avons étudié le principal rapport de production capitaliste, le rapport entre la bourgeoisie et le prolétariat. En expliquant la théorie marxiste de la plus-value, nous avons considéré le capital industriel comme représentant de tout le capital, faisant abstraction du capital non investi dans la production. Cette méthode est juste : quelle que soit la forme que revêt le capital social (industriel, commercial, bancaire), la base économique du capitalisme consiste dans la production de la plus-value. Quels que soient les groupes dont se compose la bourgeoisie, la base de son existence c’est l’exploitation du travail salarié.
Mais ce fait ne permet pas de conclure que nous devons nous désintéresser des rapports au sein de la classe exploiteuse. Le prolétariat ne peut triompher de la bourgeoisie qu’à la condition de tirer parti adroitement :
… des moindres « dissentiments » entre les ennemis, des moindres oppositions d’intérêts entre les bourgeoisies des différents pays, entre les différents groupes ou les diverses sortes de bourgeoisie à l’intérieur de chaque pays. (V. I. Lénine : Œuvres complètes, t. 25, p. 255. (E. S. I.).)
Or, pour utiliser les contradictions intérieures de la bourgeoisie, il faut connaître leur nature et leurs causes. Pourquoi la bourgeoisie en général se divise-t-elle en différents groupes ?
Le capitalisme est un mode de production où les forces productives ne se développent pas en vue de la satisfaction des besoins de la société, mais en vue de l’accumulation du travail non payé.
p. 159p. 159En tant que représentant conscient de ce mouvement [du capital], le possesseur de l’argent devient capitaliste. Sa personne, ou plutôt sa poche, est le point de départ et le point terminus de l’argent. Le contenu objectif de la circulation en question — la mise en valeur de la valeur — est son but subjectif ; et ce n’est qu’autant que toutes ses opérations ont pour motif déterminant unique l’acquisition sans cesse croissante de la richesse abstraite, qu’il fonctionne comme capitaliste ou comme capital personnifié, doué de volonté et de conscience. (K. Marx : le Capital, t. 1, p. 170-171.)
Nous devons chercher les causes de la division de la bourgeoisie en groupes particuliers dans les conditions mêmes du mouvement du capital.
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