Dominique Meeùs
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Tandis que l’accumulation du capital provoque l’appauvrissement de la classe ouvrière, l’accumulation socialiste permet d’élever le niveau de vie de la classe ouvrière et des masses travailleuses.
Nous avons déjà montré dans le chapitre 4 que la situation de l’ouvrier en U.R.S.S. se distingue radicalement de sa situation dans l’usine capitaliste. Voici quelques autres données sur le niveau de vie de la classe ouvrière.
En régime capitaliste, la croissance de la composition organique du capital rend superflue une partie de plus en plus considérable de la classe ouvrière.
p. 156Avec l’accumulation du capital produite par elle-même, la population ouvrière produit donc, dans des proportions sans cesse croissantes, les moyens de la surpopulation relative. (K. Marx : le Capital, t. 4, p. 96.)
En U.R.S.S. une telle situation est rendue impossible par le système même de l’économie. En appliquant la plus large mécanisation des procès de travail on remplace le travail humain par la machine, et on emploie la main d’œuvre disponible pour développer d’autres branches d’industrie. Le chômage qui existait encore en 1928-29 avait pour source la différenciation de la paysannerie. Mais depuis la reconstruction socialiste du village, depuis la liquidation du koulak en tant que classe sur la base de la collectivisation intégrale, on a liquidé définitivement la source même du chômage. Le chômage a disparu en U.R.S.S. en 1930. C’est un des résultats principaux du premier plan quinquennal.
En régime capitaliste, l’armée de réserve est un instrument entre les mains de la bourgeoisie pour réduire les salaires. En U.R.S.S., les salaires ont suivi le mouvement ascensionnel même alors que le chômage n’était pas encore liquidé.
En régime capitaliste, le mouvement des salaires tend à leur baisse au-dessous de la valeur de la force de travail. En U.R.S.S., l’accumulation socialiste a pour effet la satisfaction grandissante des besoins qui s’accroissent à leur tour rapidement.
Le salaire moyen annuel des ouvriers et employés de la grande industrie s’est accru de 67 % pendant la période de 1928-32.
La partie socialisée du salaire accuse une augmentation considérable. Ainsi, le fonds de l’assurance sociale a passé de 1 050 millions en 1928 à 4 120 millions en 1932. Le nombre des salariés ayant fait un séjour dans les maisons de repos et sanatoria a passé de 500 000 en 1928-29 à 2,3 millions en 1932. En 1928, il y avait dans les entreprises 1 580 infirmeries et en 1932, 5 674. Les dépenses pour la protection du travail ont passé de 67 millions de roubles en 1928 à 169,5 millions en 1932.
Les dépenses pour la construction de logements, d’écoles, d’hôpitaux, crèches, établissements de bains, etc., ont passé de 3 371 millions de roubles en 1927-28 à 9 733 millions en 1932.
p. 157Enfin, croissance prodigieuse du niveau culturel des masses (le pourcentage d’illettrés est passé de 50 en 1926 à 10 en 1933) par suite de l’introduction de l’enseignement primaire gratuit et obligatoire, de l’accroissement du nombre des hautes écoles et de celui des élèves, de l’augmentation de l’enseignement dans les entreprises, du relèvement de la qualification des ouvriers, de la croissance de la couche des techniciens prolétariens, du tirage de 33 millions d’exemplaires de journaux, etc., etc. En 1932, jusqu’à 80 millions de personnes suivaient des cours de toute espèce. C’est une véritable révolution culturelle qui s’accomplit en U.R.S.S.
Un des indices les plus éclatants de l’élévation rapide du niveau de vie des masses est la baisse de la mortalité. Par rapport à 1913, la mortalité est tombée en 1931 de 31,5 %. Cette baisse est encore plus accentuée dans les principaux centres prolétariens : à Moscou, 48,8 % ; à Ivanovo, 41,8 % ; à Iaroslav, 52,8 %.
Le niveau de vie de la classe ouvrière et des masses laborieuses doit s’élever encore plus dans la deuxième période quinquennale. Les salaires réels de 1927 seront le double de ceux de 1932, ainsi que les dépenses pour les assurances sociales, l’instruction, la protection de la santé et les services culturels et sociaux. Le nombre des travailleurs bénéficiant de l’alimentation publique augmentera de deux fois et demie. Les constructions de logements se chiffreront par 12,5 milliards de roubles, soit le triple par rapport au premier plan. Le total des dépenses allouées à toute sorte de constructions sociales et culturelles se traduira par 80 milliards de roubles, soit le triple des dépenses correspondantes du premier plan.
En régime capitaliste,
L’accumulation de la richesse à un pôle signifie donc l’accumulation, au pôle opposé, de misère, de souffrances, d’esclavage, d’ignorance, d’abrutissement et de dégradation morale. (K. Marx : le Capital, t. 4, p. 116-117.)
En U.R.S.S., la richesse créée par la classe ouvrière et les kolkhoziens appartient à la collectivité et non aux capitalistes. C’est pourquoi l’accumulation socialiste crée une base pour l’élévation du bien-être, et pour un puissant essor du niveau matériel et culturel et des facultés créatrices des masses.