Dominique Meeùs
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Louis Ségal, Principes d’économie politique :
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La lutte de la classe ouvrière pour la limitation de la journée de travail et la concurrence entre capitalistes conduisent à la production de la plus-value relative. Ce procédé d’augmentation de la plus-value consiste à diminuer le temps nécessaire pendant lequel l’ouvrier reproduit la valeur de sa force de travail et à augmenter le temps supplémentaire. Mais comment peut-on réduire le temps nécessaire ? Nous laissons de côté pour le moment la baisse des salaires au-dessous de la valeur de la force de travail, où une partie p. 92du temps nécessaire est convertie en temps supplémentaire. La question qui se pose est de savoir comment est réduit le temps nécessaire et accru le temps supplémentaire, la force de travail étant payée à sa valeur.
La valeur de la force de travail est déterminée par la quantité de travail socialement nécessaire à la production des moyens de subsistance de l’ouvrier. Avec l’accroissement de la productivité du travail dans les branches qui produisent les objets de consommation de la classe ouvrière, il faut moins de temps pour la production des objets de consommation, leur valeur diminue et, par conséquent, diminue d’autant la valeur de la force de travail. L’ouvrier consomme la même quantité de pain, de viande, de vêtements, etc., qu’auparavant, mais la valeur de ces objets est moindre, ainsi que la valeur de la force de travail et partant la durée du temps nécessaire à la reproduction. Le temps supplémentaire augmente proportionnellement.
Par conséquent, la plus-value relative est formée par l’augmentation de la productivité du travail dans les branches produisant les moyens de subsistance de la classe ouvrière. Mais ces branches sont liées étroitement aux autres branches de production. La valeur du vêtement ne baisse pas seulement en raison de l’augmentation de la productivité du travail des ouvriers occupés à la confection de vêtements. Avec la productivité accrue du travail du tisseur, du mécanicien, du fileur, etc., baisse la valeur des vêtements — cet objet de consommation — et par conséquent aussi celle de la force de travail. On voit donc que la plus-value relative est due à l’augmentation de la productivité du travail dans les branches qui produisent les objets de consommation de la classe ouvrière et (bien que dans une mesure moins grande) dans les branches produisant les moyens de production nécessaires à la fabrication de ces objets de consommation.