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La contrainte de l’image

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Admise dans la vie sociale, la mixité ne passe pas encore le cap de l’image. L’apparition sur les affiches publicitaires de mâles comblés portant un bébé dans les bras ou d’hommes en tablier et fiers de l’être ne doit pas masquer le maintien à travers la télévision, la publicité, les jouets, d’un conditionnement extrêmement précoce8. Cette pression insidieuse, subie depuis la naissance, explique sans doute en partie les insuffisances de la mixité à l’école : depuis les jeux séparés dans la cour de récréation, jusqu’aux choix différents dans les options et orientations d’études.

On pourrait n’y voir qu’un détail, témoignant de l’existence de différences réelles, si les clivages artificiellement entretenus entre les sexes n’avaient pas des conséquences ultimes aussi dramatiques : proportion importante de femmes parmi les « nouveaux pauvres », femmes mal préparées à un emploi qui se retrouvent au chômage sans espoir d’en sortir ; femmes au foyer sans revenus propres, et devant assumer seules l’éducation des enfants du couple9

Notes
8.
Voir les publicités télévisées pour les jouets dans lesquelles une voix adulte — féminine pour les jouets proposés aux filles, masculine pour ceux qui sont destinés aux garçons — vient encore renforcer la démarcation.
9.
Certaines de nos interlocutrices ont mis en avant une propension un peu trop rapide à considérer l’égalité entre hommes et femmes comme acquise et à ne plus accorder une pension alimentaire aux femmes, alors que les inégalités de fait rendent leur autonomie financière extrêmement précaire.
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