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Le poids de l’enfant

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Le maintien d’un taux élevé de femmes travailleuses ou demandeuses d’emploi apparaît d’autant plus remarquable que les aménagements sociaux, réclamés notamment par les féministes, n’ont pas vraiment suivi et que les différences de salaire restent importantes.

Les droits acquis sur le plan professionnel n’impliquent nullement que la vie soit plus aisée pour les travailleuses ni que l’on s’efforce de la leur faciliter.

« Après tant d’années d’émancipation, estime le Conseil national des femmes dans un tour d’horizon des années 85-90, les femmes ont accompli des progrès sur bien des points, mais leur qualité de vie ne s’est pas du tout améliorée7. »

« Les femmes s’accrochent, elles veulent continuer à travailler même quand elles ont des enfants… conclut Nina Ariel. Travailler, c’est ça le standing aujourd’hui, mais ce n’est pas une vie facile ! »

La volonté d’égalité professionnelle vient toujours buter sur le désir d’enfant, qui est trop peu pris en compte par notre société. Dès que l’enfant paraît, le cercle de famille affronte le surmenage et les femmes assument la double journée… Nécessaire à l’économie et à l’équilibre futur de notre sécurité sociale, l’enfant n’en demeure pas moins l’objet du domaine privé : aux parents de se débrouiller pour mener de pair leur double existence…

En l’occurrence ce sont les femmes qui « se sacrifient » le plus volontiers, soit par simple calcul (le salaire du mari est plus élevé), soit par inclinaison, car elles ont l’impression d’y gagner quelque chose. Les plaisirs de la parenté ne sont pas illusoires, mais peu d’hommes ont encore la possibilité d’y consacrer du temps.

Notes
7.
La Belgique des femmes cinq ans après Nairobi, Conseil national des femmes belges, 1991.
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