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La menace du chômage

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Les années de crise ou de récession économique sont aussi celles qui voient se réduire ou disparaître l’intégration des groupes faibles ou minoritaires : femmes, jeunes, travailleurs plus âgés ou étrangers. Une société d’exclusion s’installe.

Entrées nombreuses sur le marché du travail, les femmes, aidées de leurs syndicats et de leurs associations, se sont accrochées aux droits qu’elles avaient conquis.

« Il est dur de devoir lutter simplement pour ne pas retourner en arrière4 », constate Miette Pirard, tandis que d’autres n’osent penser à ce qu’aurait été cette crise si elle n’avait suivi cinq années d’une mobilisation féministe exceptionnelle… Aurait-on vu ressurgir les discriminations envers les travailleuses mariées instaurées avant-guerre ?

« Les gouvernements n’ont pas compris que la demande d’emploi des femmes resterait aussi forte. Ils n’ont pas pensé que le chômage serait aussi important5 », constate Monique Rifflet, tandis qu’Hedwige Peemans-Poullet estime que « les responsables politiques ont sous-estimé la volonté des femmes : le taux d’activité féminine a monté pendant la crise, mais le discours politique vise à minimiser ce phénomène. Résultat : tous les efforts pour diminuer le chômage en dissuadant les femmes de travailler sont voués à l’échec6. »

Notes
4.
Interview, décembre 1991.
5.
Interview, novembre 1991.
6.
Interview, novembre 1991.
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