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Au milieu des années septante, la crise économique ramène peu à peu les problèmes du travail et du chômage au premier plan des préoccupations.
À travers les manifestations des Femmes contre la crise7, à travers la création des groupes Fem Soc (féminisme et socialisme), ou les rassemblements du 8 mars, journée internationale des femmes, s’affirment de nouvelles priorités. Tant apparaît urgente, face à la crise, la défense des maigres droits acquis par les femmes qui travaillent…
Dès 1975, les Marie Mineur se mobilisent sur le thème du chômage : dans la région du Centre, l’article 343, qui permet d’exclure du bénéfice des indemnités de chômage les chômeurs de longue durée, est exhumé et utilisé principalement contre les femmes… Alertées, les Marie Mineur manifestent, occupent les bureaux de l’Onem, et dénoncent publiquement ces exclusions qui apparaissent comme une offensive délibérée pour réduire le chômage des femmes. Combat ardent et désespéré — tant d’usines qui ferment, tant de travailleuses sur le carreau… — rejoint par de nombreuses femmes et vite rallié par les syndicats.
En 1980, féministes et syndicalistes se retrouveront toutes devant le Palais d’Egmont où s’élaborent les nouvelles dispositions de l’assurance chômage qui reprennent, en la déguisant, l’ancienne inégalité entre hommes et femmes8.
Trois catégories de chômeurs sont créées : les chefs de famille, les cohabitants et les autres. « Cette mesure, en apparence neutre, a cependant des conséquences négatives qui frappent surtout les femmes9. » Officiellement bannie, la discrimination s’avance désormais masquée sous des appellations diverses comme celle de cohabitants… Problème toujours d’actualité…