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Rencontres à huis clos

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Dans l’après-coup de ces journées, la réflexion relevait deux tendances un peu contradictoires : certes, il est nécessaire de jeter à la face du monde des réalités qu’il préfère ignorer, cependant, il y a, dans cette ambiance de révolte et de plainte, une façon de s’isoler entre victimes, qui ne tient pas compte des discriminations déjà reconnues, des actions entreprises, des acquis.

Le Tribunal a réalisé son but : « surmonter les nationalismes, montrer que les femmes n’ont pas de pays. Leur oppression est mondiale. Les modalités varient suivant la culture, l’économie, la race7. »

Certes il y avait dans les témoignages, dans l’ambiance générale et les échanges ébauchés, une liberté d’expression qui n’existait pas à Mexico.

Cependant la politique n’était pas totalement absente : la torture en Espagne, en Iran, au Chili, l’apartheid en Afrique du Sud, le génocide de populations indigènes… ont été évoqués par les femmes, même si des hommes en étaient aussi les victimes8.

Notes
7.
Intervention de Lydia Horton aux soirées rétrospectives des « Années fastes de notre histoire » à l’occasion de la Journée internationale du 8 mars 1986, rue Blanche, 29.
8.
De nombreux témoignages entendus au Tribunal sont parus dans Les Cahiers du Grif, nos 14-15.
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