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Chapitre deux
Le Tribunal international des crimes contre les femmes

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« À l’inverse d’un tribunal traditionnel, aucun juge ne siégeait au Tribunal des crimes contre les femmes. Toutes nous étions juges1. » (Lydia Horton.)

Chaque été, des féministes de toute l’Europe se retrouvent à Femø, une petite île au large de Copenhague, pour un camp de vacances organisé par un groupe danois les Rødstrømpebevægelsen (ou Red Stocking Movement, littéralement les bas rouges). C’est là que s’élabore, en août 1974, une stratégie face à l’Année de la femme. Plutôt que de dépenser son énergie à la critiquer, on propose d’engager une action à la fois radicale et constructive. L’idée d’un tribunal international est lancée. Elle est reprise en novembre 1974 à Francfort lors d’une conférence féministe internationale qui entend montrer ainsi les carences de l’Année de la femme2.

L’objectif est de dénoncer les « crimes » dont les femmes sont victimes à travers le monde. Des crimes compris au sens large d’injustices, de discriminations, et non pas au sens étroit d’infractions à des lois qui sont de toute façon conçues par les hommes. « Si les lois étaient faites pour servir les intérêts de la femme au lieu de ceux des hommes, ce serait un crime de forcer les femmes à devenir mères contre leur volonté en mettant hors-la-loi la contraception et l’avortement, ou en les rendant inaccessibles3. »

Table of contents

Notes
1.
« Le Tribunal international des crimes contre les femmes », dans Les Cahiers du Grif : Violence, nos 14-15, décembre 1976.
2.
« Bien qu’aucune femme du groupe de travail ne parla spécifiquement du Tribunal Russell sur les crimes des États-Unis au Vietnam, il est probable que certaines participantes ont fait cette association d’idées », Lydia Horton, dans Les Cahiers du Grif, nos 14-15
3.
Lydia Horton, op. cit.
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