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Occasion de contacts et d’échanges entre femmes du monde entier, l’Année de la femme a été aussi un moment privilégié du progrès vers l’égalité : de nombreux pays en ont profité pour revoir des lois discriminatoires et introduire de nouvelles mesures en faveur des femmes. En Belgique, le ministère de l’Emploi et du Travail installe une Commission du travail des femmes dont les enquêtes et les analyses ne vont cesser d’actualiser et de dénoncer les discriminations que subissent les femmes dans ce domaine8.
Le ministère des Affaires étrangères crée un Service de la femme. Il sert de courroie de transmission pour les plaintes relatives aux pensions, et autres allocations, qu’il se charge de transmettre aux ministères concernés. Contrairement à la Commission du travail des femmes, cet ombudsman féminin fut éphémère.
Enfin le ministère de l’Éducation nationale entreprend, sous l’impulsion de Lily Boeykens, attachée au cabinet du ministre H. De Croo, l’inventaire des inégalités subsistant dans l’enseignement néerlandophone.
Une dernière conquête, qui sera diversement appréciée : l’État ouvre aux femmes belges l’accès à l’armée.
Les féministes, qui se tiennent en marge de ces initiatives, estiment que cette année est plutôt pour les femmes « l’année du chômage ». La crise est là. Les femmes sont bien souvent les premières à perdre leur emploi. Et les Dolle Mina réclament pour elles « non pas une année, mais une vraie vie ! »
Pour répondre aux initiatives de l’ONU, un Tribunal international des crimes contre les femmes est organisé à Bruxelles par des féministes quelques mois plus tard.