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En avril a lieu à Bruxelles un congrès auquel participent 200 ressortissantes de la grande Europe (géographique) avec pour thème « L’indépendance économique de la femme européenne à l’aube du XXIe siècle ». En octobre, les associations européennes se retrouvent à Berlin pour une autre rencontre. Mais l’événement incontestable, c’est la conférence internationale de Mexico qui se tient du 19 juin au 2 juillet 1975. Elle a les lourdeurs de toutes les grosses organisations : 2 000 représentants de l’ONU, un bon millier de délégués envoyés par les 130 pays participants, autant de journalistes… En parallèle, une tribune rassemble les représentant-e-s des organisations non gouvernementales.
Les délégations officielles ne font pas toujours la différence entre les options d’État auxquelles les femmes sont invitées à participer et les options pour les femmes auxquelles les États devraient prêter appui. Dans la déclaration finale, le jeu des alliances aboutit à joindre sionisme et colonialisme à la condamnation des discriminations à l’égard des femmes… La Belgique s’abstient et beaucoup s’indignent de voir la conférence dévier vers des enjeux de politique internationale.
Tout en regrettant la référence faite au sionisme, E. Brunfaut ne partage pas ce point de vue : « On reproche aux femmes de ne rien connaître en politique. Elles se réunissent et prouvent au contraire qu’elles vivent dans un contexte politique et veulent l’expliquer… Ce serait une gageure de vouloir rassembler une assemblée mondiale sans aborder des problèmes comme l’apartheid, l’impérialisme et le sous-développement. Certains sont dedans jusqu’au cou. Je ne pense pas que les femmes présentes n’aient fait que défendre les conceptions politiques de leur gouvernement. On a au contraire répété constamment que pour réaliser l’égalité, il fallait d’autres conditions de vie, une autre société6. »