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Motivées et qualifiées, les permanentes deviennent, avec les fondatrices souvent présentes, les responsables de la maison. Ainsi naît le mode d’organisation, proche de celui qui régnait dans les groupes, c’est-à-dire sans hiérarchie des personnes ou des fonctions.
Craignant une sorte de dictature involontaire du groupe Maison, des femmes ont proposé de soumettre certaines décisions à un vote. Impossible, fut-il répondu, car les questions devraient être communiquées à tous les membres des groupes, à toutes les femmes actives, habituelles ou occasionnelles, et ne risquerait-on pas de voir s’amener nombreuses celles qui ont « une idée de derrière la tête », tandis que d’autres tendances seraient peu représentées ?
« La critique venait de femmes qui jugeaient notre travail sans vouloir l’accomplir elles-mêmes, rappelle Fanny. Et je posais la question : les dominées n’ont-elles pas pouvoir sur les dominantes ? Les trotskistes me dérangeaient moins ; elles venaient avec leurs théories mais ne mettaient pas en question la maison comme telle. Du pouvoir, il en faut pour agir. À la Maison des femmes, un groupe responsable s’est constitué et imposé naturellement ; personne n’a voulu y prendre le pouvoir sans s’investir parmi celles qui agissaient28. »