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Le slogan « Aujourd’hui, je ne cuisine pas » exprime un des points forts de la journée. À lui seul, il est une petite révolution. Les femmes le savent d’expérience : plusieurs d’entre elles — et même parmi celles qui déjà militent dans le féminisme — auront eu soin de remplir le frigo de toutes sortes de bonnes choses, auront cuit un poulet ou préparé un dessert : en un mot se seront fait pardonner leur absence.
Que le fait de ne pas cuisiner soit une anomalie prouve que les femmes, aussi bien celles qui travaillent au-dehors durant la semaine que celles qui restent à la maison, assument tout le travail ménager l’année durant.
Le travail ménager est le pivot de plusieurs débats. Pourquoi semble-t-il évident que les femmes qui travaillent au-dehors doivent aussi assumer le travail au foyer ? Rester ou redevenir « femme au foyer », est-ce la solution ? Puisque ce travail n’est pas partagé, ne devrait-on pas en être dédommagé d’une façon ou d’une autre ? Faut-il envisager le salaire éducatif en l’accordant à toutes les mères afin que celles qui travaillent puissent confier leur enfant dans de bonnes conditions et sans grever excessivement leur revenu ? (Comme par hasard, la garde des enfants est toujours payée par le salaire de la mère.) Des solutions plus justes et plus heureuses : le partage des tâches et la diminution du temps de travail pour tous. En même temps, multiplier les services collectifs afin d’alléger le travail domestique.