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En août 1972, Marie Denis et Françoise Collin, qui collaborent toutes deux à l’hebdomadaire La Relève, se retrouvent en Provence avec des idées plein la tête. Le premier 11 novembre est en préparation. Il est question d’ouvrir un café de femmes, de lancer une librairie, de publier un journal3… L’été suivant, certains projets se sont concrétisés. Marie Denis prépare la Maison des femmes. Françoise Collin, que le Petit Livre rouge a laissée sur sa faim, travaille au premier des Cahiers du Grif. Elle souhaite une publication qui aille plus loin dans la réflexion car, dit-elle, « n’importe qui est apte à comprendre, pourvu qu’on dise les choses simplement ».
Un voyage aux États-Unis et des contacts avec le Women’s Lib l’ont enthousiasmée : « Le féminisme là-bas n’était ni hargneux ni revanchard. C’était une affirmation de soi : nous existons, nous respirons à l’air libre, nous créons… En rentrant, j’ai pensé à un projet analogue : construire quelque chose ensemble hors du circuit des hommes, sans attendre qu’ils nous autorisent à publier dans leurs journaux… »