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Chapitre trois
Les Cahiers du Grif (Groupe de recherche et d’information féministes)

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« J’ai franchi pour la première fois l’entrée du Grif, non sans peur. Peur de ne pas faire le poids, de me désestimer. Pensez ! Me joindre à un groupe d’intellectuelles, de penseuses, de travailleuses de mots, de fabricantes d’idées, filles formées par des études adéquates, ayant suivi la voie du verbe… J’étais inquiète comme une jeune vierge à la veille de ses noces… Faut pas se demander comme nous avons été marquées par une culture qui nous divise en classes, sexes, âges, races…, qui nous conditionne suivant notre type d’études, qui nous cloisonne en manuelles et intellectuelles… À la fin de la réunion, je me connaissais mieux, je m’aimais un peu plus, j’avais acquis une plus grande confiance en moi, mais aussi le courage de mes lacunes1. » (Fanny F.)

Le premier numéro des Cahiers du Grif paraît le 11 novembre 1973 à l’occasion de la deuxième journée des femmes. Tiré à 1 500 exemplaires, il est épuisé le soir même, comme l’avait été, l’année précédente, Le Petit Livre rouge des Femmes.

« Je nous revois, assises par terre, avec notre caisse pleine d’argent renversée sur le tapis… raconte Françoise Collin2, c’était une euphorie prodigieuse, la première fois qu’on gagnait de l’argent de cette façon… On avait de quoi rembourser nos emprunts, faire une réédition et envisager un deuxième numéro ! »

L’accueil réservé à ce premier numéro prouve à l’équipe que la demande existe et que l’entreprise est durable. La dynamique est lancée, elle ne s’arrêtera qu’en 1978, pour une interruption de quatre ans.

Table of contents

Notes
1.
Bulletin de la Maison des femmes, avril 1976.
2.
Interview de Françoise Collin, février 1992.
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