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Réfléchissant aux objectifs des partis, Claire Bihin voit une ressemblance entre la défense socialiste de la classe défavorisée et l’objectif féministe de défense des femmes. Bien qu’elle remarque une différence à la base : « Les féministes côtoient journellement leurs ennemis — qui ne le sont pas tous de la même façon — tandis que la classe opprimée forme un tout homogène2. » À l’époque, elle n’a pas perçu que les femmes ne forment pas un tout homogène dès lors qu’il est question d’objectifs politiques. Elle voit l’urgence d’inventer du neuf sur les lieux mêmes de l’action politique et suggère la fondation d’un parti. Le Parti féministe unifié-Verenigde Feministisch Partij (PFU-VFP) est créé le 19 mars 1972, par quatre personnes venant d’horizons différents : Nina Ariel, assistante sociale, a été candidate PLP ; Claire Bihin, mère de famille nombreuse, s’est présentée au PSC d’Uccle ; Adèle Hauwel, médecin, est militante féministe depuis 30 ans au Groupement belge de la Porte Ouverte ; Renée Waty-Fosséprez est conseillère communale FDF.
Le programme du parti est proche de ceux que publient au même moment le Front de Libération des Femmes (FLF) ou encore Le Petit Livre rouge des Femmes. Ces derniers revendiquent davantage une libération culturelle et sexuelle, tandis que le PFU s’affirme comme parti politique qui « a choisi une technique de lutte légaliste dans les structures existantes et dans le but de les transformer radicalement3 ».