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L’intervention des féministes

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Sur le terrain, les féministes s’organisent. En novembre 1971, des manifestations ont lieu un peu partout dans le pays à l’occasion d’une journée internationale pour l’avortement libre. À Bruxelles, le FLF organise une manif-spectacle à la place de la Monnaie. À Charleroi, une femme vient d’être retrouvée morte, sur une décharge publique, des suites d’un avortement. Les Marie Mineur descendent pour la première fois dans la rue. La police intervient vigoureusement : plusieurs femmes sont arrêtées et traitées sans ménagement7.

Les initiatives, les colloques, les livres, les manifestations se succèdent au cours des mois qui suivent afin d’alerter le public et de le mobiliser autour de cette idée : l’avortement légalisé peut être une intervention sans risque pour la femme.

Parallèlement, et plus discrètement au début, l’aide aux femmes en détresse s’organise. Les pionnières en sont les Marie Mineur. Le problème est particulièrement crucial en milieu ouvrier : c’est là que l’information et la pratique de la contraception sont les moins répandues et le recours aux faiseuses d’anges tacitement courant.

Notes
7.
« Quand j’ai été interrogée, raconte Jeanne Vercheval, les policiers ont tout de suite remarqué mon alliance et m’ont demandé poliment : “mais qu’est-ce qu’une femme comme vous vient faire avec ces excitées ?” J’ai trouvé intolérable que l’on me traite avec plus d’égard et de respect qu’une femme célibataire et j’ai cessé alors de porter mon alliance. » Beaucoup de féministes ont fait de même, en signe de refus d’une discrimination fondée sur l’état civil.
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