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Chapitre premier
Avortement : Les femmes décident

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« J’ai vécu l’avortement de ma voisine. Elle a failli mourir. Je me suis sentie coupable de m’être tant préoccupée de la justice vis-à-vis du tiers monde et de la justice sociale, mais pas de la condition des femmes1. » (Jeanne Vercheval.)

Nous sommes en 1970 lorsqu’on commence à parler de changer la loi belge sur l’avortement. L’avortement est alors totalement interdit par le Code pénal de 1867. C’est même la première infraction citée dans le chapitre qui s’intitule « Des crimes et délits contre l’ordre des familles et la moralité publique ». Le texte n’a jamais été modifié, pas même pour admettre, comme l’ont fait d’autres pays, une intervention à but thérapeutique, pour sauver la vie ou la santé de la mère.

La femme qui se fait avorter volontairement risque un emprisonnement allant de deux à cinq ans, assorti d’une amende. Les faiseuses d’anges écopent des mêmes peines. Plus la personne est qualifiée, plus la répression est lourde : ainsi les médecins, infirmières, et autres personnes exerçant des professions liées à la médecine, sont punies plus sévèrement qu’une simple avorteuse…

Dans les autres pays d’Europe, la situation est en train de changer. Depuis 1967, la Suisse n’est plus le seul recours des femmes belges en quête d’un avortement médical. En effet, cette année-là, la Grande-Bretagne a légalisé l’interruption de grossesse, et ouvert aux étrangères les portes de ses cliniques.

Table of contents

Notes
1.
Interview, octobre 1991.
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