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Une avancée féministe et sociale

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En 1965-66, les centres laïcs et chrétiens obtiennent une première aide de l’État pour la formation de conseiller conjugal12. La véritable reconnaissance officielle vient en 1970 avec les subsides de fonctionnement. Dans les esprits, le planning familial n’est déjà plus hors-la-loi, mais il faut attendre 1972 pour que les dispositions du Code pénal, qui restreignent la diffusion des contraceptifs, soient enfin supprimées.

Trente ans après la création de la Famille Heureuse, la contraception est tellement entrée dans les mœurs que l’on n’imagine pas qu’elle ait pu avoir un jour une odeur de soufre13… « On s’était dit : “Il faudra une génération.” Et nous y voilà ! », commente Monique Rifflet.

La création des centres de planning familial et la diffusion des contraceptifs modernes constituent de fait la première avancée féministe de l’après-guerre. Une avancée essentielle puisqu’elle contribue à donner aux femmes une liberté nouvelle : celle de choisir ou non d’être mère. Il devient possible d’avoir un projet qui ne risque pas d’être compromis par une grossesse inopinée. Les femmes y gagnent en autonomie, elles y gagnent aussi sur le plan affectif puisqu’elles peuvent désormais vivre leur vie amoureuse sans angoisse. L’apport des centres de planning se marque également en matière de santé publique : en brisant le silence autour de la contraception, ils ont contribué à faire chuter rapidement le nombre d’avortements, évitant ainsi que l’avortement, une fois légalisé, ne serve de moyen de contraception.

Notes
12.
À côté des centres de consultations conjugales et familiales d’inspiration catholique ou laïque, des centres pluralistes font leur apparition en 1969.
13.
En 1990, les enquêtes sur la contraception montraient que la Belgique était un des pays du monde où la pilule était la plus utilisée.
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