retour à la table des matières — à l’index
Depuis la fin de la guerre, la conception catholique traditionnelle, qui faisait de la procréation le but principal du mariage, est battue en brèche. Des moralistes, comme Pierre de Locht, aumônier de groupes de foyers sont conscients de l’impasse dans laquelle se trouvent de nombreux couples catholiques à qui seules les méthodes basées sur la continence périodique (Ogino, température…) sont proposées. « J’ai été bousculé par leurs discussions qui me remettaient en question. Je sortais de mes théories. Je me suis mis à recevoir des gens en difficulté. Et je n’ai pas été tenté de croire que si des chrétiens avaient des problèmes dans ce domaine, c’était dû à leur manque de générosité8. »
Des consultations conjugales existent depuis 1949 dans le cadre des Feuilles familiales. Une certaine éducation sexuelle fait son apparition dès 1955 dans les écoles catholiques et se heurte parfois aux réactions négatives des parents9. En 1961, un Institut des Sciences familiales et sexologiques voit le jour à l’Université catholique de Louvain. Quant aux autorités religieuses, elles s’informent des objectifs poursuivis par les fondatrices de la Famille Heureuse en les invitant à une réunion au Grand Séminaire de Malines.
Le sujet est abordé en radio dans les émissions catholiques, en mars 1963, par une causerie du chanoine de Locht, directeur du Centre national de pastorale familiale créé en 1959. Vatican II a suscité de grands espoirs parmi les chrétiens. Autour du chanoine de Locht se constitue le Centre d’éducation à la famille et à l’amour (CEFA) qui regroupe les centres de consultation conjugale10.