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En 1963, Jacques Yerna, alors secrétaire de la régionale FGTB de Liège-Huy-Waremme, met sur pied une commission du travail des femmes. Il n’y en a plus eu à la FGTB depuis 194614… C’est dire si l’initiative liégeoise marque un tournant. Elle est bientôt suivie par d’autres régionales et, en 1965, par l’ensemble de la FGTB.
La rédaction du rapport final de la commission liégeoise, en vue du congrès de 1965, est confiée à Jacqueline Saroléa15. Le texte donne un aperçu détaillé de la situation des travailleuses. Il commence par ce constat : « Le problème du travail des femmes est un problème mal connu et souvent mal posé. C’est aussi un problème important et difficile. Il entraîne parfois des réactions d’ordre sentimental et passionnel qui empêchent d’y voir clair. Un effort de réflexion attentive s’impose donc à tous. »
Contrairement à ce qu’on dit alors, les femmes ont toujours travaillé, précise le texte, qui s’efforce de montrer à quel point l’idéal de la femme au foyer a servi à renforcer l’exploitation de la femme au travail. C’est parce que les femmes ne gagnent, dit-on, qu’un salaire d’appoint qu’on peut les sous-payer. Et c’est parce qu’on les sous-paye, que les hommes ressentent les travailleuses comme une concurrence déloyale… et que la classe ouvrière apparaît comme divisée, face à ce problème. Le rapport analyse tous les clichés qui nuisent à l’égalité. Il se termine par un ensemble de revendications qui vont de l’égalité de salaire au planning familial en passant par l’ouverture de nouveaux emplois féminins, la formation professionnelle, les crèches, etc.